Jean-Luc Crucke relance le débat sur les abus sexuels au sein de l’enseignement
« Nous avons l’obligation politique et morale d’aller au bout de ce dossier ».
Rappel des faits
Hier, lors de la Commission d’Education de la Communauté Française, M. le Député- Bourgmestre Jean-Luc Crucke s’était exprimé au travers d’une question relative à l’abus sexuel d’enfants au sein de l’enseignement. A la question posée à la Ministre de l’Enseignement Obligatoire, M. Marie-Dominique Simonet, sur le nombre de cas pouvant être qualifiés d’abus sexuels sur des enfants ou adolescents en Communauté Française et portés à sa connaissance, un total de 30 agressions avait été évoqué. « Mon administration a eu connaissance d’une dizaine de cas graves d’abus sexuels, attouchements, actes sexuels, viols, commis sur des enfants ou des adolescents ; il y a aussi une vingtaine de cas de violences sexuelles moins graves, gestes ou parole déplacés à connotation sexuelle, commis ces quatre dernières années. Je ne dispose pas d’informations pour les autres réseaux. » Expliquait Madame la Ministre. Elle avait également insisté sur le fait qu’un directeur ou un pouvoir organisateur a pour mission, en cas de dénonciation, la mise en place d’un dispositif d’aide à l’enfant et d’en avertir les autorités compétentes. Rappelant que, conformément aux dispositions mises en avant dans le Décret du 12 mai 2004 relatif à l’aide aux enfants victimes de maltraitance, ce procédé est d’application pour les situations de maltraitance intra-familiale portées à la connaissance de l’école.
Madame Simonet avait déclaré que dans un souci de protection des enfants (et dans le respect de la présomption d’innocence), le membre du personnel qui serait mis en cause pouvait être écarté de ses fonctions, le temps que la procédure soit clôturée. Dans le cas où les faits seraient confirmés, la procédure disciplinaire entamée pouvait aller jusqu’à la révocation de celui-ci.
M. Jean-Luc Crucke avait alors déploré le fait qu’on ne dispose d’aucune précision quant aux autres réseaux. « Les chiffres cités pour le réseau de la Communauté Française nous montrent que si de tels événements peuvent s’y produire, il n’y a aucune raison que ce ne soit pas aussi le cas dans les autres réseaux. Un organisme devrait centraliser tous les éléments recueillis ».
ors de la séance plénière de ce mercredi, M. le Député-Bourgmestre est revenu sur les propos de Madame la Ministre en lui demandant quel serait le dispositif mis en place afin de détecter les traces de violence et d’abus sexuels, par qui ce dispositif serait géré et s’il consistait en une solution.
« Il faut préciser les choses. Il ne s’agit pas d’un logiciel pour trouver les traces d’ abus mais en réalité, de replacer la violence dans les établissements scolaires au sein de nos préoccupations et ce, dans le cadre d’un plan généralisé contre celle-ci. Les violences et abus sexuels en font bien évidemment
partie. Ce plan plus large continue dans la lignée du numéro vert déjà mis à disposition des équipes pédagogiques, des enseignants et des directeurs. » Déclare M. Simonet.
L’Observatoire de la Violence
Au delà du numéro et autres services, l’Observatoire de la Violence a pour objectif de faire un travail quantitatif et qualitatif. En effet, tous les actes de violence ne sont pas toujours bien connus et par conséquent, bien répertoriés. Cette méthode va dorénavant pouvoir s’appuyer sur un portail sécurisé qui sera prochainement à la portée de toutes les écoles, tous réseaux confondus. « Il faut que les écoles où se passe des faits de violence et notamment, des faits de violences sexuelles puissent se rendre sur ce portail de manière totalement sécurisée afin de préserver la présomption d’innocence. Toujours via ce portail, les écoles doivent pouvoir manifester des cas qu’ils soient légers, moyens ou graves et qui sont portés à leur connaissance. Cela fait partie de l’ensemble du plan de l’Observatoire de le Violence pour mieux en appréhender les différents types et pouvoir y apporter des réponses appropriées dans les plus brefs délais. »Précise Madame Simonet.
Selon M. Crucke, la difficulté de ce dossier est que l’on ne mesure que 15% des écoles de la Communauté Française et que dans les établissements qui ne dépendent pas de ce réseau, soit 85%, il n’y a aucune information. « J’avoue être troublé par ce chiffre » intervient M. le Député. « Car si pour 15 % des écoles de la Communauté Française, on recense déjà dix cas d’abus sexuels et vingt de violences sexuelles, j’ai du mal à imaginer que pour les 85% restant, il ne se passe rien. J’ai la conviction qu’il faut prendre ce problème à bras le corps, même s’il est difficile à gérer, même si c’est douloureux, même si personne n’ose en parler. Nous avons l’obligation politique et morale d’aller au bout de ce dossier. Mais pour l’instant, nous ne disposons pas des informations nécessaires. La solution du portail est intéressante mais elle n’est, selon moi, pas suffisante ».
Pour consulter le compte-rendu intégral de la Séance Plénière du mercredi 12 janvier 2011, cliquer ici
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