dimanche 20 mai 2007

Impact eolien sur la santé :question de JL Crucke à la ministre Laurette Onkelinx

Chambre Mardi 20 mai 2008

06 Question de M. Jean-Luc Crucke à la vice-première ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique sur "l'impact de l'éolien sur la santé" (n° 5135)

06.01 Jean-Luc Crucke (MR): Madame la ministre, j'ai récemment questionné votre collègue du gouvernement, le ministre Magnette, sur la stratégie globale de l'implantation des éoliennes à la suite d'un débat que j'ai vécu dans trois communes du Tournaisis. Contrairement à tout ce qui semble être dit pour l'instant, à ce qu'on répète du matin au soir – selon moi à raison –, à savoir le nécessaire recours aux énergies alternatives, le besoin de diversifier l'approvisionnement énergétique, trois communes rurales, sous la pression de la population – il faut le dire –, ont refusé l'implantation des éoliennes.
Le phénomène NIMBY a manifestement encore de beaux jours devant lui mais ce qui m'a interpellé, ce sont les arguments qui étaient développés. Pour autant qu'il soit exact, l'un des arguments vous concerne. C'est la raison pour laquelle je voulais vous questionner.
Les anti-éoliens invoquaient une étude de l'Académie nationale française de médecine qui notait un risque réel de traumatisme chronique lié au bruit des éoliennes. Plus précisément, il n'y aurait pas de problème d'oreille mais des perturbations du sommeil, de stress, d'angoisse, pour autant que les éoliennes ne soient pas à moins de 1.500 mètres de toute habitation. Puisque je préfère m'adresser au bon dieu plutôt qu'à ses saints, je me suis dit que j'allais vous interroger à ce sujet.
Avez-vous connaissance de cette étude? Existe-t-il une étude sérieuse sur les risques pour la santé? Dans la négative, ce phénomène ne devrait-il pas être analysé car je pense qu'il n'y a rien de pire dans un débat que d'avoir sur la table des éléments potentiels de dangers incitant à une attitude de prudence. Si cela n'est pas le cas, il faut aussi clairement pouvoir empêcher d'utiliser abusivement les critères santé dans un débat.
Madame la ministre, vous aurez compris que je n'ai pas l'intention de me faire l'arbitre mais je voudrais simplement obtenir les renseignements utiles que vous détenez sachant que la santé n'a pas de prix.

06.02 Laurette Onkelinx, ministre: Madame la présidente, si on me le demande, je suis tout à fait disposée à commander une étude particulière sur le sujet, mais, ainsi qu'a dû vous le dire M. Magnette, comme la planification des parcs à éoliennes est mise en œuvre par les Régions, ce sont elles qui fixent les règles et les procédures relatives à l'installation des éoliennes individuelles, notamment la recommandation pour limiter les nuisances sonores.
En Flandre par exemple, lors de l'installation d'éoliennes, il convient de chercher à limiter le bruit spécifique de la turbine éolienne au niveau sonore du bruit ambiant initial moins 5 décibels. Ce sont des conditions imposées par les Régions. Le respect de cette recommandation garantit, dans une certaine mesure, que l'impact du bruit généré par les éoliennes sur la santé des riverains reste limité.
Cela dit, pour information, la mesure dans laquelle les éoliennes produisent des nuisances dépend de différents facteurs, comme l'intensité de la source des turbines, la forme selon laquelle elles sont disposées ainsi que leur nombre.
Dans le passé, lorsqu'on installait des éoliennes de première génération, le bruit des éoliennes pouvait être dérangeant. En revanche, la conception des turbines de dernière génération est telle, sur le plan aérodynamique et mécanique, que le bruit émis reste minime. Il existe d'ailleurs des programmes permettant de calculer les niveaux sonores à une distance déterminée.
Si on veut favoriser le développement des énergies durables en Belgique, il faut non seulement que les conditions soient réunies en termes d'espace, mais il importe également de disposer du soutien de la société. Donc, il est nécessaire d'élaborer des mécanismes et des outils permettant de renforcer ce soutien, entre autres par le biais de la participation aux projets, qui mettent en œuvre l'énergie éolienne et d'une communication claire sur les progrès technologiques qui permettent de réduire les nuisances sonores. Si l'administration de la Santé peut y aider, on le fera. Si vous me demandez de solliciter l'administration pour une étude - il suffit parfois de collecter ce qui existe dans d'autres pays pour ne pas réinventer le fil à couper le beurre - je le ferais bien volontiers.
06.03 Jean-Luc Crucke (MR): Madame la présidente, je dois dire à Mme la ministre que, pour une fois, sa réponse ne me satisfait pas!
Que la Région décide une série de choses, c'est son problème, et là je peux comprendre l'installation des éoliennes. Mais ici, il s'agit d'un problème de santé. En effet, il y aurait un risque réel de traumatisme chronique lié au bruit des éoliennes. J'ajoute que le problème est d'autant plus insidieux que le bruit n'est pas perceptible par l'oreille mais se traduit souvent par des perturbations du sommeil, du stress et des angoisses.
Madame la ministre, c'est vous qui êtes compétente en cette matière!
Je prends acte du fait qu'une étude sera effectivement mise sur pied et je suis persuadé que vous me la communiquerez dans les plus brefs délais.

06.04 Laurette Onkelinx, ministre: En tout cas, je prendrai contact avec mon administration dès cette semaine et je lui demanderai de faire son possible en ce sens!
L'incident est clos.

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