vendredi 29 juin 2007

« l'organisation ubuesque du transport scolaire pour enfant en situation de handicap

Parlement wallon, 28 juin 2010, question de JL Crucke au Ministre Henry.


Depuis le début de la législature, de nombreux collègues ont questionné le Ministre sur le sujet, les plaintes et doléances de parents dont ils faisaient l’objet, l’incompréhension du corps professoral et les souffrances qu’enduraient un certain nombre d’enfants face à des situations totalement inacceptables.

S’ajoutent aujourd’hui, à cette liste, des administrateurs de homes d’accueil, des représentants de commissions territoriales et même des accompagnateurs, non seulement pour crier leur révolte, mais aussi pour exiger une modification radicale du système, la mise en place de critères humains et efficaces et une prise de conscience qui se mesure à la prise de décisions et non à la compassion.

Le décret du 01.04.04 fêtera incessamment sa sixième rentrée scolaire et le temps d’observation et d’application permet une analyse sérieuse et détaillée. Quel est le constat posé par l’Administration ? Quelles sont les conclusions tirées et les recommandations émises ? Comment expliquer le fait que le décret n’ait fait l’objet d’aucun arrêté d’application et que soit privilégié le recours à la circulaire qui évolue peu d’année en année et qui juridiquement n’est pas contraignant ?

Certains se souviennent d’une époque où l’enseignement spécialisé organisait lui-même sont transport, ce qui avait le mérite de la responsabilité liée à l’efficacité, même s’il faut reconnaître que le remboursement par l’autorité subsidiante était souvent tardif. Faut-il revenir à ce type de solution tout en favorisant un transport inter-réseaux ?

L’enseignement spécialisé ne devrait-il pas être sorti du transport scolaire actuel pour redevenir une compétence spécifique de la Communauté Française ?

Il est temps qu’une réponse sérieuse soit apportée aux incohérences et difficultés qui ne cessent de s’amonceler :

- Comment éviter des délais de transport trop longs, déraisonnables et qui atteignent l’équilibre déjà fragile de certains enfants ?

- Que répondre à l’observation selon laquelle le nombre de bus adaptés au handicap est totalement insuffisant ? Quels sont les chiffres, l’offre et la demande ?


- Comment expliquer que certains bus se retrouvent encore sans accompagnateurs ou que les personnes en congé ou en maladie ne soient pas immédiatement remplacées ?

- Est-il politiquement justifiable de fonctionner en enveloppe fermée ? Le transport scolaire pour enfants en situation d’handicap est-il réellement une priorité du gouvernement ?

- Quels sont les contacts entretenus avec l’administration de la Communauté Française et le cabinet de Madame Simonet ? Des pistes d’amélioration du système et de la procédure ont-elles pu être dégagées de rencontres éventuelles ? Quand est ce que la discussion entre Ministres est intervenue ? Le point a-t-il été inscrit à l’ordre du jour d’un gouvernement commun ?

- Face à la multitude des opérateurs intervenant dans le dossier ne convient-il pas de rationaliser ?

- Le groupe de travail mis en place, au début du mois de mars, a-t-il pu avancer dans la recherche de solutions ? Lesquelles ?

- La gratuité pour les mineurs de 12 ans ayant inévitablement entraîné une augmentation de la demande, comment le Ministre fait-il face à cette croissance, tout en sachant qu’en ce qui concerne l’enseignement spécialisé il est de plus confronté à une dispersion géographique de l’offre scolaire et au respect du choix philosophique des parents ?

- La rédaction d’un vade mecum du transport scolaire est-il achevé et pourra-t-il être distribué avant la prochaine rentrée scolaire ?

- Est-il exact que la garde alternée à laquelle sont soumis certains enfants n’est pas priorisé dans les critères du T.E.C. ?

- Est-il normal que, depuis septembre 2009, les directives d’utilisation des bus scolaires n’autorisent les déplacements à caractère pédagogique que s’ils sont prestés durant les heures d’ouverture normales des écoles ? Comment concilier une application stricte et sans dérogation de ce principe avec la spécificité des homes d’accueil permanent et des internats qui accueillent des élèves durant les week-ends ou qui effectuent, pour des raisons pratiques et techniques, des navettes le dimanche soir ? Ce type de procédé n’est-il pas totalement contraire aux projets d’établissement de ces mêmes institutions ? Qui remboursera les abonnements aux spectacles et autres animations parfois contractées bien avant la rentrée scolaire ?

Le Ministre n’a-t-il pas l’impression qu’il est plus que temps de ramener du bon sens dans le transport scolaire ? Kafka aurait-il fait des émules en terres wallonnes ?

mardi 26 juin 2007

Le centre de gravité politique en Wallonie a basculé



Jean-Luc Crucke

Elections législatives 10 JUIN 2007

Chambre Hainaut: Dernier effectif.

15406 Voix de préférence


Revue de presse



Libellés :

lundi 25 juin 2007

Organisation d'une forme de concurence déloyale entre travailleurs intérimaires

Chambre Juin 2008

12 Question de M. Jean-Luc Crucke à la vice-première ministre et ministre de l'Emploi et de l'Égalité des chances sur "l'organisation d'une forme de concurrence déloyale entre les travailleurs" (n° 6309)


12.01 Jean-Luc Crucke (MR): Madame la présidente, madame la ministre, depuis tout un temps déjà, je me bats avec cette convention de lutte contre la double imposition franco-belge. Je pense que chaque jour qui passe sans voir le vote de l'avenant est un jour où non seulement l'État perd beaucoup d'argent, mais où l'on crée des situations fortement discriminatoires entre travailleurs d'un même pays, voire de pays limitrophes comme la France et la Belgique dans ce cas.

Par le biais du journal français "La Voix du Nord", je suis tombé sur ce que je pressentais et redoutais: des sociétés intérimaires osent le pas de se rendre en France. En effet, la Maison de l'emploi de Roubaix a organisé une matinée d'information sur les métiers. En soi, rien à lui reprocher puisque c'est son objet social. Cependant, les métiers pour lesquels les emplois étaient ouverts étaient réservés aux soudeurs, conducteurs de machine, chefs de ligne, caristes, techniciens de maintenance. Donc divers métiers auxquels des Belges, travailleurs ou demandeurs d'emploi, pourraient sans doute répondre.

Dans ce cas, nous avons affaire à deux groupes d'intérim, Convert Intérim et Randstad Intérim, qui se rendent de l'autre côté de la frontière, mais ils auraient pourtant pu le faire également en Wallonie. Ils vantent le travail en Belgique; je cite: "Nous manquons de personnel flamand motivé. Ce matin, nous avons vu quelques personnes intéressantes. Les frontaliers ont beaucoup d'atouts chez nous: il y a du boulot et ils gagnent plus. Pour nous aussi, c'est un intérêt d'avoir des gens motivés. Nous sommes contents que l'ASSEDIC prévoit des formations et des cours de néerlandais pour mieux s'entendre".



Tout cela, nous le faisons déjà chez nous. Pourquoi alors faire quelques kilomètres de plus pour aller au-delà de la frontière?

L'article poursuit: "Un employé gagnera en moyenne 20% en plus". Et est alors mise en avant la convention franco-belge. Ainsi, ce que je dis craindre depuis un certain temps, c'est que se crée une forme de dumping à l'emploi.



Madame la ministre, j'aimerais entendre votre réaction à ce sujet: est-il normal d'afficher de tels procédés?



Madame la présidente, sans lire les journaux français, il est impossible de le savoir. Il a fallu qu'un tel journal me tombe sous la main par hasard. En fait, la frontière n'est pas imperméable et, de temps à autre, un volatile vient nous apporter une bonne ou une mauvaise nouvelle.



N'y a-t-il pas lieu, là aussi, de dire que la logique qui est celle de trouver de l'emploi vaut pour tout le monde, pour les travailleurs français comme pour les travailleurs belges? Ne pensez-vous pas que l'on installe là une forme de discrimination entre travailleurs? Celle-ci aura finalement d'autres conséquences. En effet, comme toujours, dans ce pays, on ne peut s'empêcher de conférer au dossier des relents communautaires. Sincèrement, je dois vous avouer que je me pose beaucoup de questions à cet égard. Je vous demande de faire en sorte d'appuyer l'avenant à cette convention. Je vous le dis sincèrement: au plus vite celui-ci passera, au mieux cela sera, même s'il nous faudra subir un certain nombre de différences pendant un laps de temps. Cependant, la règle doit être appliquée dans le futur.



J'en termine par ce même document, que je peux vous transmettre. On y pousse la perfidie jusqu'à dire aux gens de se dépêcher car, pour l'instant, c'est encore intéressant tant que l'avenant ne passe pas.



12.02 Joëlle Milquet, ministre: Cher collègue, vous n'avez pas pu convaincre certains autres ministres de tenter de modifier l'avenant à cette convention. Un accord avait été obtenu fin décembre au niveau belge afin de faire en sorte que ce système totalement discriminatoire et je partage tout à fait vos critiques à ce sujet, tombe pour le premier janvier 2009.



Je persiste à souhaiter que l'on puisse, à partire du 1er janvier 2009, reprendre des règles normales au niveau européen, c'est-à-dire une taxation au niveau du lieu de travail et non au niveau du domicile, cette dernière solution permettant de profiter d'avantages sociaux. Il est vrai que cela entraîne un avantage majeur pour les travailleurs français alors que nous avons des demandeurs d'emploi belges et que j'entends nombre de plaintes sur le nombre de demandeurs d'emploi, notamment wallons, et, par ailleurs, sur le nombre d'offres vacantes du côté flamand.



Hélas, ces derniers mois, une renégociation a eu lieu, faisant apparaître un consensus peu modifiable à ce stade, consistant à dire que l'entrée en vigueur de l'avenant ne pourrait avoir lieu que dans les trois ans et non, comme cela avait été prévu, et comme je le souhaitais, le 1er janvier 2009. Je le regrette. Je n'étais pas présente à la négociation. Cela ne rentre pas dans mes compétences. J'ai essayé, à plusieurs reprises, d'exprimer nos attentes à ce sujet, en kern et ailleurs, que ce soit en m'adressant au ministre des Finances ou au premier ministre. Apparemment, l'avenant contenant l'idée de postposer à trois ans l'entrée en vigueur des dispositions semble à ce stade incontournable et je le regrette.



Je le regrette car il s'agit encore de trois années de privilèges mais aussi de moindre attractivité pour les demandeurs d'emploi wallons.



Il faut avant tout essayer de mettre sa propre population au travail et qu'il ne faut pas donner des avantages à la population d'à côté.



12.03 Jean-Luc Crucke (MR): Madame la présidente, je remercie la ministre pour sa réponse.



En ce qui concerne l'avenant, je n'ai pas de difficulté à lui confesser que je n'ai pas réussi à convaincre le premier ministre de changer son point de vue sur la question. Cette demande de trois ans vient d'où elle vient et il faut savoir le reconnaître.



Madame la ministre, vous avez utilisé vous-même les termes "consensus difficilement changeable". Vous avez raison, même si on n'est pas d'accord avec ce qu'il y a dans un consensus, cela reste un consensus. Dans ce cadre, je partage votre regret des trois ans.



Au plus vite nous changerons la situation, au mieux ce sera. En matière d'emploi, vous pourriez avoir besoin de cette somme de 25 millions d'euros que les Français vont payer. Pour l'instant, ils ne paient strictement rien et on perd sur tous les tableaux: sur le plan social, sur le plan fiscal et sur le plan budgétaire.



Madame la ministre, pour l'instant, certaines organismes intérimaires mettent sur pied des pratiques peu correctes par rapport au monde du travail et par rapport au monde de l'emploi en général. Je vous le signale car je pense que vous pouvez arriver à modifier certaines choses avec votre pouvoir de persuasion. Entendons-nous bien, je ne veux pas qu'on ne retienne que cela de ce dossier; je ne veux pas faire de différence entre un Français et un Belge, entre un Flamand et un Wallon. Vous l'avez dit tout à l'heure, il y a des différences bien réelles sur le plan régional mais quand on joue de cette manière-là, on fait en sorte d'aggraver ces différences et de ne pas respecter les règles du jeu, qui doivent faire en sorte qu'au plus les personnes travaillent, au mieux nous nous porterons.



12.04 Joëlle Milquet, ministre: Je suis prête à parler de cette problématique avec le secteur intéressé. Il n'y a pas de base légale qui interdit quoi que ce soit, notamment la libre circulation, mais par rapport à notre cible, les demandeurs d'emploi, je prendrai des mesures pour faire passer l'idée selon laquelle c'est en faveur des demandeurs d'emploi belges que nous devons travailler prioritairement avant d'aller chercher de la main d'œuvre de manière effrénée chez nos voisins.



12.05 Jean-Luc Crucke (MR): C'est tout ce que je demande!
Quand on lit qu'en 2007, quasiment 400 travailleurs wallons ont trouvé de l'emploi en Flandre grâce au plan emploi de la Région wallonne et qu'on voit ici deux sociétés intérimaires venir avec 170 emplois lors d'une seule réunion, il y a de quoi se poser des questions!

12 Question de M. Jean-Luc Crucke à la vice-première ministre et ministre de l'Emploi et de l'Égalité des chances sur "l'organisation d'une forme de c

Chambre, Juin 2008

12 Question de M. Jean-Luc Crucke à la vice-première ministre et ministre de l'Emploi et de l'Égalité des chances sur "l'organisation d'une forme de concurrence déloyale entre les travailleurs" (n° 6309)


12.01 Jean-Luc Crucke (MR): Madame la présidente, madame la ministre, depuis tout un temps déjà, je me bats avec cette convention de lutte contre la double imposition franco-belge. Je pense que chaque jour qui passe sans voir le vote de l'avenant est un jour où non seulement l'État perd beaucoup d'argent, mais où l'on crée des situations fortement discriminatoires entre travailleurs d'un même pays, voire de pays limitrophes comme la France et la Belgique dans ce cas.

Par le biais du journal français "La Voix du Nord", je suis tombé sur ce que je pressentais et redoutais: des sociétés intérimaires osent le pas de se rendre en France. En effet, la Maison de l'emploi de Roubaix a organisé une matinée d'information sur les métiers. En soi, rien à lui reprocher puisque c'est son objet social. Cependant, les métiers pour lesquels les emplois étaient ouverts étaient réservés aux soudeurs, conducteurs de machine, chefs de ligne, caristes, techniciens de maintenance. Donc divers métiers auxquels des Belges, travailleurs ou demandeurs d'emploi, pourraient sans doute répondre.

Dans ce cas, nous avons affaire à deux groupes d'intérim, Convert Intérim et Randstad Intérim, qui se rendent de l'autre côté de la frontière, mais ils auraient pourtant pu le faire également en Wallonie. Ils vantent le travail en Belgique; je cite: "Nous manquons de personnel flamand motivé. Ce matin, nous avons vu quelques personnes intéressantes. Les frontaliers ont beaucoup d'atouts chez nous: il y a du boulot et ils gagnent plus. Pour nous aussi, c'est un intérêt d'avoir des gens motivés. Nous sommes contents que l'ASSEDIC prévoit des formations et des cours de néerlandais pour mieux s'entendre".



Tout cela, nous le faisons déjà chez nous. Pourquoi alors faire quelques kilomètres de plus pour aller au-delà de la frontière?

L'article poursuit: "Un employé gagnera en moyenne 20% en plus". Et est alors mise en avant la convention franco-belge. Ainsi, ce que je dis craindre depuis un certain temps, c'est que se crée une forme de dumping à l'emploi.



Madame la ministre, j'aimerais entendre votre réaction à ce sujet: est-il normal d'afficher de tels procédés?



Madame la présidente, sans lire les journaux français, il est impossible de le savoir. Il a fallu qu'un tel journal me tombe sous la main par hasard. En fait, la frontière n'est pas imperméable et, de temps à autre, un volatile vient nous apporter une bonne ou une mauvaise nouvelle.



N'y a-t-il pas lieu, là aussi, de dire que la logique qui est celle de trouver de l'emploi vaut pour tout le monde, pour les travailleurs français comme pour les travailleurs belges? Ne pensez-vous pas que l'on installe là une forme de discrimination entre travailleurs? Celle-ci aura finalement d'autres conséquences. En effet, comme toujours, dans ce pays, on ne peut s'empêcher de conférer au dossier des relents communautaires. Sincèrement, je dois vous avouer que je me pose beaucoup de questions à cet égard. Je vous demande de faire en sorte d'appuyer l'avenant à cette convention. Je vous le dis sincèrement: au plus vite celui-ci passera, au mieux cela sera, même s'il nous faudra subir un certain nombre de différences pendant un laps de temps. Cependant, la règle doit être appliquée dans le futur.



J'en termine par ce même document, que je peux vous transmettre. On y pousse la perfidie jusqu'à dire aux gens de se dépêcher car, pour l'instant, c'est encore intéressant tant que l'avenant ne passe pas.



12.02 Joëlle Milquet, ministre: Cher collègue, vous n'avez pas pu convaincre certains autres ministres de tenter de modifier l'avenant à cette convention. Un accord avait été obtenu fin décembre au niveau belge afin de faire en sorte que ce système totalement discriminatoire et je partage tout à fait vos critiques à ce sujet, tombe pour le premier janvier 2009.



Je persiste à souhaiter que l'on puisse, à partire du 1er janvier 2009, reprendre des règles normales au niveau européen, c'est-à-dire une taxation au niveau du lieu de travail et non au niveau du domicile, cette dernière solution permettant de profiter d'avantages sociaux. Il est vrai que cela entraîne un avantage majeur pour les travailleurs français alors que nous avons des demandeurs d'emploi belges et que j'entends nombre de plaintes sur le nombre de demandeurs d'emploi, notamment wallons, et, par ailleurs, sur le nombre d'offres vacantes du côté flamand.



Hélas, ces derniers mois, une renégociation a eu lieu, faisant apparaître un consensus peu modifiable à ce stade, consistant à dire que l'entrée en vigueur de l'avenant ne pourrait avoir lieu que dans les trois ans et non, comme cela avait été prévu, et comme je le souhaitais, le 1er janvier 2009. Je le regrette. Je n'étais pas présente à la négociation. Cela ne rentre pas dans mes compétences. J'ai essayé, à plusieurs reprises, d'exprimer nos attentes à ce sujet, en kern et ailleurs, que ce soit en m'adressant au ministre des Finances ou au premier ministre. Apparemment, l'avenant contenant l'idée de postposer à trois ans l'entrée en vigueur des dispositions semble à ce stade incontournable et je le regrette.



Je le regrette car il s'agit encore de trois années de privilèges mais aussi de moindre attractivité pour les demandeurs d'emploi wallons.



Il faut avant tout essayer de mettre sa propre population au travail et qu'il ne faut pas donner des avantages à la population d'à côté.



12.03 Jean-Luc Crucke (MR): Madame la présidente, je remercie la ministre pour sa réponse.



En ce qui concerne l'avenant, je n'ai pas de difficulté à lui confesser que je n'ai pas réussi à convaincre le premier ministre de changer son point de vue sur la question. Cette demande de trois ans vient d'où elle vient et il faut savoir le reconnaître.



Madame la ministre, vous avez utilisé vous-même les termes "consensus difficilement changeable". Vous avez raison, même si on n'est pas d'accord avec ce qu'il y a dans un consensus, cela reste un consensus. Dans ce cadre, je partage votre regret des trois ans.



Au plus vite nous changerons la situation, au mieux ce sera. En matière d'emploi, vous pourriez avoir besoin de cette somme de 25 millions d'euros que les Français vont payer. Pour l'instant, ils ne paient strictement rien et on perd sur tous les tableaux: sur le plan social, sur le plan fiscal et sur le plan budgétaire.



Madame la ministre, pour l'instant, certaines organismes intérimaires mettent sur pied des pratiques peu correctes par rapport au monde du travail et par rapport au monde de l'emploi en général. Je vous le signale car je pense que vous pouvez arriver à modifier certaines choses avec votre pouvoir de persuasion. Entendons-nous bien, je ne veux pas qu'on ne retienne que cela de ce dossier; je ne veux pas faire de différence entre un Français et un Belge, entre un Flamand et un Wallon. Vous l'avez dit tout à l'heure, il y a des différences bien réelles sur le plan régional mais quand on joue de cette manière-là, on fait en sorte d'aggraver ces différences et de ne pas respecter les règles du jeu, qui doivent faire en sorte qu'au plus les personnes travaillent, au mieux nous nous porterons.



12.04 Joëlle Milquet, ministre: Je suis prête à parler de cette problématique avec le secteur intéressé. Il n'y a pas de base légale qui interdit quoi que ce soit, notamment la libre circulation, mais par rapport à notre cible, les demandeurs d'emploi, je prendrai des mesures pour faire passer l'idée selon laquelle c'est en faveur des demandeurs d'emploi belges que nous devons travailler prioritairement avant d'aller chercher de la main d'œuvre de manière effrénée chez nos voisins.



12.05 Jean-Luc Crucke (MR): C'est tout ce que je demande!
Quand on lit qu'en 2007, quasiment 400 travailleurs wallons ont trouvé de l'emploi en Flandre grâce au plan emploi de la Région wallonne et qu'on voit ici deux sociétés intérimaires venir avec 170 emplois lors d'une seule réunion, il y a de quoi se poser des questions!

Emploi: perspectives pour les prochains mois trois prochains mois , réponse de Joelle Milquet

Chambre Juin 2008

Joëlle Milquet, ministre:


Madame la présidente, monsieur Crucke, ce n’est pas une ou un ministre fédéral belge qui pourra changer la conjoncture internationale, conséquence d’une série de problématiques liées aux subprimes américains, à l’augmentation des coûts énergétiques, à un début de récession aux État-Unis et à une problématique importante au niveau des pays européens. La Belgique, comme tous les autres pays, fait donc face à cette problématique qui est mondiale et internationale.

S’il est vrai que le climat de confiance peut diminuer du fait que les indicateurs socioéconomiques sont à la baisse et que l’on renoue avec une montée importante de l’inflation, il y a en outre la problématique liée au pouvoir d’achat des personnes. La demande intérieure peut dès lors se ressentir, bien que la presse de ce matin indiquait que de nombreux Belges partent en vacances. On se rend dès lors compte que l’analyse peut être à géométrie variable, bien que la problématique soit réelle.



En ce qui concerne l’emploi, s’il est vrai que nous devons être prudents et considérer qu’à un moment, il puisse y avoir une répercussion sur le nombre d’emplois et sur le taux d’activité, reconnaissons cependant que cela se passe généralement de manière différée. De fait, le récent rapport du Bureau du Plan envisage la création de 48.600 emplois pour 2008 et de 36.400 emplois pour 2009.



Son analyse ainsi que d'autres rapports économiques considéraient que la Belgique s'était relativement bien comportée eu égard à sa situation économique, en matière d'emploi et que la répercussion était souvent palpable un peu plus tard. Aussi pour les futurs trimestres n'attendait-il pas nécessairement une baisse très importante du taux d'emploi. Ce n'est pas pour autant que nous ne devons pas prendre de mesures qui auront un impact potentiel, raison pour laquelle nous lançons un des points importants par rapport à la problématique des employeurs, à la problématique de la compétitivité, parfois celle du handicap salarial. Il faut pouvoir, parallèlement aux mesures qui sont prises dans l'accord interprofessionnel, soutenir et trouver des solutions visant entre autres une diminution du coût du travail. Nous avons décidé de ne plus la faire structurelle parce qu'elle est moins porteuse en matière de création d'emplois. Dans le monde économique, chacun s'accorde à dire que la meilleure manière d'augmenter le taux d'emploi par rapport à des mesures de ce type, c'est de prendre des décisions au niveau des bas et des moyens salaires.



C'est bien notre intention. En effet, c'est une des priorités des diminutions du coût du travail tel que précisé dans l'accord du gouvernement et pour laquelle nous attendrons des dispositions résultant de l'accord interprofessionnel. Entre-temps, nous pouvons prendre des mesures - ce point sera prévu dans l'accord, en tout cas avant le 15 juillet, je l'espère - en vue d'un plan pluriannuel de diminutions structurelles du coût du travail sur les bas et les moyens salaires.

Si nous parvenons à un accord qui transforme les 700 millions de mesures dans lesquelles plus personne ne s'y retrouve en une mesure-clé élargissant la notion de bas salaire, renforçant aussi la diminution du coût du travail, une série de secteurs en bénéficieront, à savoir les petits indépendants, les petites PME, qui constituent quand même 50% de notre tissu d'emploi, le secteur de la construction, etc. Cette aide importante leur permettra de passer le cap de la conjoncture plus difficile et, dès lors, de pouvoir quand même engager. C'est mon objectif. C'est la raison pour laquelle nous mettons tout en œuvre pour qu'un accord sur ce point intervienne avant le 15 juillet. Ce pourrait être un très, très bon signal tant pour l'ensemble des employeurs que pour les demandeurs d'emploi, les jeunes, les moins qualifiés, les allochtones qui se situent à un moment donné dans la fourchette des bas et très moyens salaires.

samedi 16 juin 2007

Depenalisation des amendes de roulages, réponse d'Etienne Schouppe


Chambre Juin 2008
02.02 Etienne Schouppe, secrétaire d'État (en français) :
Il faut distinguer les deux questions : le Fonds de la sécurité routière et la dépénalisation des amendes de première et deuxième catégorie.
La loi-programme votée il y a peu prévoit une modification de la loi sur le Fonds de la sécurité routière. Pour 2008, les zones de police vont avoir les mêmes montants qu'en 2007, si la somme disponible est la même qu'en 2007. Le chiffre provisoire pour 2008 est de 93 millions, tandis qu'en 2007, il était de 98 millions.
À partir de 2009, la même répartition de base que pour 2008 est prévue, sauf que les revenus supplémentaires par rapport à 2007 indexés seront répartis en fonction de leur provenance régionale pour mieux refléter les efforts régionaux en matière de contrôles routiers. Ce système sera maintenu pour les années suivantes.
La proposition de loi sur la réforme de l'État prévoit la dépénalisation régionale pour les infractions de catégorie 1 et 2 et les excès de vitesse ne dépassant pas 30km/h. A partir de 2010, les Régions peuvent donc adopter une législation sur les amendes administratives pour ces infractions et percevoir les revenus de celles-ci.
Il est difficile de calculer le total des revenus de ces amendes, bien qu'environ 80% du Fonds de la sécurité routière soit composé des revenus de ces infractions engrangés par perception immédiate. À ce moment, le Fonds ne sera alimenté que par les amendes pour les infractions du troisième et du quatrième degré et des infractions de vitesse de plus de 30km/h.
La logique de la régionalisation doit jouer : si les Régions veulent plus de compétences en matière de sécurité routière, elles doivent assumer les responsabilités et charges qui en découlent. À mon avis, les Régions ont intérêt à soutenir une police zonale performante, capable de remplir les objectifs régionaux en la matière.
Les zones de police sont gérées par les communes (notamment par les Collèges et conseils de police, responsables de leur équilibre financier).
Dans le cadre de la tutelle, les Régions sont aussi appelées à
intervenir. Il est donc difficile de parler d'une « communalisation » de la justice. En outre, ce transfert doit être considéré comme une bonne affaire pour la gestion des problèmes locaux en matière de prévention et de répression.
02.03 Jean-Luc Crucke (MR) : Votre réponse a le mérite d'être claire, mais ne rassurera pas l'Union des villes et communes wallonnes. La voie que vous avez empruntée est un « compromis à la belge ».
Votre réponse permet de responsabiliser les pouvoirs régionaux. Mais malgré ce que vous avez dit, je crains que les communes soient une fois de plus appelées à remplir des missions pour lesquelles elles ne sont pas assez outillées. Ce débat devra intervenir entre les Régions et les communes.
02.04 Etienne Schouppe, secrétaire d'État (en français) : La responsabilité première revient aux Régions et, à l'intérieur de celles-ci, aux rapports qu'elles ont avec les communes. Certaines communes sont très vigilantes et demandent à la Région d'intervenir pour que la sécurité sur leur territoire soit maximale. D'autres communes ont une politique de laisser-aller. Un accord clair doit intervenir entre les responsables régionaux et communaux.
02.05 Jean-Luc Crucke (MR) : Pour vivre dans la Région wallonne, j'ai parfois quelques craintes sur la manière dont les choses sont appliquées. Vous indiquez que certaines communes sont plus sévères que d'autres. C'est vrai. Mais dans certains dossiers, il a fallu des dizaines de lettres parfois à la Région avant que les choses bougent.
02.06 Etienne Schouppe, secrétaire d'État (en français) : D'autres bourgmestres réagissent plus vite.
02.07 Jean-Luc Crucke (MR) : Plus vite que moi, c'est impossible !

mardi 12 juin 2007

Trois parlementaires hennuyers relaient à la Chambre l’appel à l’aide du president de première instance de Charleroi

Manque de Juges à Charleroi Chambre, 11 06 2008

Questions jointes de

- M. Jean-Marc Nollet au vice-premier ministre et ministre de la Justice et des Réformes institutionnelles sur "le manque de juges au parquet de Charleroi" (n° 5830)

- M. Jean-Luc Crucke au vice-premier ministre et ministre de la Justice et des Réformes institutionnelles sur "le manque de juges à Charleroi" (n° 5900)

- M. Denis Ducarme au vice-premier ministre et ministre de la Justice et des Réformes institutionnelles sur "le suivi judiciaire des affaires politico-financières de Charleroi" (n° 5907)

07.01 Jean-Marc Nollet (Ecolo-Groen!): Monsieur le secrétaire d'État, je suis content de vous voir ici. Je ne m'attendais pas à vous voir occupé à ce point dans vos nouvelles fonctions mais je voulais vous en féliciter. J'espère que je pourrai également vous remercier après vos réponses à ces questions.

Le fait que vous ayez face à vous trois parlementaires qui souhaitent intervenir sur ce sujet est déjà la preuve de l'importance de ce sujet, en tout cas pour ceux qui posent des questions et, je l'espère, pour vous aussi.

Comme vous le savez, les scandales politiques qui ont eu lieu à Charleroi ont nécessité une grande mobilisation. Quand je dis "qui ont eu lieu", si on suit l'actualité, on voit que les choses dans la région de Charleroi continuent malheureusement, mais aussi fort heureusement pour la justice, à bouger. Un juge d'instruction financière a été mobilisé. Une trentaine d'enquêteurs issus d'autres arrondissements judiciaires sont venus épauler ceux de Charleroi. Cette mobilisation a porté et continue de porter ses fruits.

Ce qui se passe aujourd'hui encore en est la preuve.

Toutefois, vous aurez certainement vu – en tout cas si pas vous, certainement votre collègue de la Justice –, que le tribunal de Charleroi a tiré la sonnette d'alarme sur le fait que Charleroi ne comptait que 45 juges, toutes compétences confondues. C'est M. Raynal, président du tribunal, qui attire l'attention sur le fait que ce seront certainement pas moins de trois juges qui devront être réquisitionnés pour traiter les dossiers complexes liés aux scandales "politico-financiers" de la ville de Charleroi et que cela les mobilisera sans doute pendant plusieurs mois.

Monsieur le secrétaire d'État, vous savez que pour parvenir à boucler le travail et pour mener à bien l'instruction dans un délai raisonnable, le tribunal de Charleroi aura également besoin de renforts.

Il me semble que ce ne serait qu'une suite cohérente du détachement des moyens mis en œuvre pour l'enquête ces deux dernières années que de faire la même chose pour les juges. Néanmoins, on sait qu'il sera difficile de trouver des juges dans l'arrondissement montois qui doit déjà donner des assesseurs aux assises et à l'arrondissement de Tournai qui va devoir gérer l'incident de Ghislenghien. On connaît les calendriers.

Je me permets dès lors de vous demander ce que le ministère compte faire pour que le tribunal de Charleroi ait les moyens nécessaires et suffisants pour juger comme il se doit et dans les temps les affaires "politico-financières" de la ville.

J’estime qu’un signal doit être envoyé, à partir d’aujourd’hui. Votre réponse doit être la plus précise possible et la plus complète, ce qui rassurera ceux qui, dans la région, continuent à se battre pour mettre à plat ce qui a légitimement fait scandale ces derniers mois et ces dernières années. Je vous remercie déjà pour vos réponses que j’espère positives.

07.02 Jean-Luc Crucke (MR): Comme mon collègue M. Nollet vient de le préciser, cela n’étonnera nullement le ministre que trois parlementaires, au demeurant hainuyers, le questionnent sur ce sujet sensible, que certains pensaient relever du passé. On a envie de dire: "on prend les mêmes et on recommence". Quand arrêtera-t-on? C’est un autre volet. Avant que les juges aient du travail, il faut que certains leur donnent du travail. Ainsi, il semble être certain qu’ils en auront encore pour un certain temps, si on voit l’actualité du jour.

Je ne m'attacherai pas au "terrain", ce que fera mon collègue Ducarme qui a pu analyser les choses de manière détaillée. Ceci dit, nos informations sont les mêmes. Les "affaires", on sait qu’elles sont là, elles arrivent et le pipe-line est largement rempli. Le président du tribunal dit que le personnel membre de l’Ordre judiciaire en place ne permet pas de faire face aux tâches courantes des tribunaux ordinaires et à des affaires qui sortent de l’ordinaire. Je me répète, mais quand on voit ce qui se passe, on est sûr que ce n’est pas terminé.

Il y a un appel à mon avis très raisonné de quelqu’un qui voit la justice dans son timing et sa programmation, et qui dit au ministre de la Justice: " Si je n’ai pas des moyens supplémentaires, ne me demandez pas d’avoir une efficacité telle qu’on peut l’attendre de l’Ordre judiciaire. Mieux vaut le dire avant, mieux vaut prévenir que guérir". En plus, si la comparaison peut être utile, il y a trois juges en moins à Charleroi par rapport à 2005.

Monsieur le ministre, est-il encore temps de prévenir? Comment allez-vous prévenir en la matière? Répondrez-vous à l’appel d’un président qui semble à la fois déterminé et qui semble aussi dire que, seul, il ne peut pas faire tout le chemin. Seuls, les magistrats ne peuvent pas répondre à toutes les questions et à tous les dossiers, quels qu’ils soient, lorsqu’ils sont soumis au tribunal. Et je connais le coût de tout cela. On peut penser aux juges de complément, dont le nombre est défini par rapport au nombre de dossiers et à leur durée.

Pour le reste, je pourrai totalement rejoindre ce qui sera dit par M. Ducarme en la matière, mais ce serait dommage de ne pas répondre précisément à cette question.

07.03 Denis Ducarme (MR): Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, sur un dossier aussi sensible que celui-là, permettez-moi de regretter un moment de ne pas pouvoir profiter de la présence du ministre de la Justice. Naturellement, je ne doute pas que vous ayez la pleine confiance de son département pour pouvoir nous adresser des réponses qui seront tout à fait à la hauteur de nos espérances.

C'est aussi la première fois que j'ai l'occasion de me trouver face à vous en commission, même si je suis très intéressé par la famille. Jusque-là, je ne vous avais connu que dans vos fonctions de chef de groupe. Je suis donc impatient d'entendre votre réponse et d'en apprécier la qualité. Comme mon collègue, M. Nollet, je suis curieux de pouvoir juger de l'intensité des réponses que vous allez nous adresser. En effet, iI est question que ces réponses soient d'intensité. Il s'agit naturellement de nettoyer notre démocratie politique dans cette région et de restaurer la bonne gouvernance. Dès lors, nous attendons naturellement un signal fort de votre part. Monsieur le secrétaire d'État, vous ne serez pas non plus surpris que ce soit deux députés du Mouvement réformateur qui vous interpellent pour dénoncer un certain nombre d'affaires telles que celles qui ont pu avoir cours trop longtemps à Charleroi: M. Crucke en tant que commissaire effectif de cette commission et moi-même en temps que parlementaire local. C'est dans ce sens que je me permets de vous interroger aujourd'hui à propos de ces affaires politico-financières de la ville de Charleroi et de leur suivi judiciaire.

Vous n'ignorez naturellement pas l'impact de ces affaires, pour ainsi dire cataclysmique, sur la perception d'une partie du monde politique par les citoyens de cette ville mais également de notre pays.

Au-delà du coup de frein nécessaire qui a été donné à ces méthodes de gestion publique peu scrupuleuses, il est utile que la justice puisse faire toute la lumière dans ce dossier et désigner les responsables dans les délais les plus brefs.

La chambre du conseil devrait rendre un avis en cette fin de mois de juin visant au renvoi de nombre de ces dossiers politico-financiers en correctionnelle. Une septantaine de ces dossiers seraient en effet susceptible d'aboutir en correctionnelle.

Compte tenu du nombre important de ces dossiers et du respect le plus large octroyé aux droits de la défense – c'est important –, Jean-Paul Raynal, président du tribunal de première instance de Charleroi a informé la presse qu'une chambre exclusive devrait être consacrée à ces affaires. Deux ou trois audiences par semaine devraient se tenir. Des chambres à trois juges seront nécessaires, selon Jean-Paul Raynal, afin de départager la charge de travail et d'éviter la personnalisation telle qu'il a pu l'indiquer.

Le président du tribunal de première instance estime que, dans ces conditions, l'ensemble de ces dossiers pourraient être jugés dans un délai de deux ans, ce qui n'est pas – vous en conviendrez – anormalement long. Toutefois, pour ces dossiers chargés d'une symbolique forte et tenant compte de l'attente des citoyens, ce n'est pas un délai particulièrement court, d'autant plus, si l'on sait qu'une partie de ces affaires sont politiquement pendantes depuis 2005.

Monsieur le ministre, les juges de complément en provenance de Tournai ne pourront vraisemblablement pas venir renforcer l'effectif de Charleroi, au regard du dossier de Ghislenghien qui a d'ailleurs été abordé par mon collègue, M. Crucke, dans le cadre de cette commission, la semaine dernière. Ils ne pourront pas non plus venir de la Cour d'appel de Mons.

Il est essentiel que ces scandales politico-financiers puissent être jugés dans les délais les plus brefs sans embouteiller la justice de cette région en concentrant une trop grande partie des moyens sur ces affaires. Néanmoins, il y a une obligation de résultat en matière de suivi judiciaire de ces dossiers, suivi judiciaire qui doit être le plus efficace possible. Il faut donner à notre justice la capacité de traiter ces dossiers dans un délai raisonnable, car ce sont des dossiers, qui – je le répète – marquent l'histoire d'une des métropoles de notre pays.

Le ministre de la Justice a-t-il déjà été saisi d'une demande officielle de renfort? Si ce n'est pas le cas, êtes-vous disposé à étudier une possibilité de renforcement des moyens octroyés à Charleroi dans le cadre du suivi judiciaire de ces dossiers politico-financiers.

07.04 Melchior Wathelet, secrétaire d'État: Madame la présidente, chers collègues, je vais peut-être vous décevoir, monsieur Ducarme, mais je dois vous dire que je réponds au nom du ministre de la Justice. Je ne suis donc que son porte-parole, aujourd'hui.

Cela dit, je ne sais pas très bien si c'est vous ou M. Frédéric Dubois qui a rédigé la question. En effet, le document a été signé par ce dernier.

07.05 Denis Ducarme (MR): Monsieur le ministre, la question porte bel et bien la signature de Denis Ducarme.

Toujours est-il que contact a été pris avec le tribunal de première instance.

Monsieur le secrétaire d'État, il est normal que les propos tenus par le président du tribunal de première instance aient été communiqués aux parlementaires qui s'intéressent au dossier. Il est d'ailleurs plutôt rassurant que le même discours soit tenu aux parlementaires et à la presse. Il n'y a pas de double langage à ce niveau.

07.06 Melchior Wathelet, secrétaire d'État: Chers collègues, le procureur du Roi de Charleroi estime qu'après une évaluation de type organisationnel, 14 dossiers dits "politico-financiers" pourraient être fixés devant le tribunal correctionnel de Charleroi au cours de l'année judiciaire 2008-2009. Il va de soi qu'il s'agit d'une évaluation, puisque pour les dossiers ayant fait l'objet d'une instruction avec désignation d'un juge d'instruction, il revient avant tout à la Chambre du conseil de décider s'il existe une charge suffisante en vue de renvoyer un inculpé devant le tribunal correctionnel.

En outre, il est possible que ces affaires, toutes ou certaines d'entre elles du moins, soient fixées devant un tribunal composé de trois juges, en fonction des demandes du parquet ou des parties. Comme M. Crucke le sait mieux que moi, puisqu'il est un praticien quotidien, chaque partie et le parquet peuvent demander que trois juges traitent ces affaires dans un tribunal correctionnel.

Dans l'hypothèse d'un renvoi devant le tribunal correctionnel, il est acquis que des dizaines d'audiences correctionnelles devraient être organisées, comprenant chaque fois un ou trois magistrats.

Le ressort de la Cour d'appel de Mons, comme les autres ressorts, dispose de plusieurs juges de complément, comme M. Crucke l'a dit à l'instant. En vertu du Code judiciaire, c'est au président d'organiser le tribunal en fonction des nécessités de service et du nombre de dossiers qui seraient éventuellement renvoyés devant le tribunal correctionnel. En cas de besoin, le premier président peut déléguer des juges de complément en vue de les faire siéger dans un tribunal déterminé, de sorte que les dossiers puissent être traités le plus rapidement possible.

Aujourd'hui, je tiens à vous dire qu'aucune demande n'a été exprimée par quelque autorité judiciaire que ce soit, sauf erreur de transmission. Le ministre de la Justice n'a été saisi d'aucune demande supplémentaire relative à ces dossiers.

C'est avant tout aux autorités judiciaires de régler au mieux la gestion du flux probable auquel le tribunal sera confronté, même s'il est difficile de prévoir le nombre de dossiers qui seront éventuellement renvoyés. Il s'agit bien évidemment d'une question d'organisation interne des tribunaux, qui relève de la compétence et de la responsabilité des autorités judiciaires. Cela dit, je reste bien entendu attentif aux problèmes qui pourraient se poser et je me tiens à votre disposition dans cette éventualité.

07.07 Jean-Marc Nollet (Ecolo-Groen!): Madame la présidente, j'entends que le ministre – par la voix du secrétaire d'État – nous dit qu'aucune demande officielle n'a été formulée. Je n'ai évidemment pas accès au courrier du ministre, mais je suis surpris que ses collaborateurs n'aient pas pu voir, comme nous, la communication "grand public" qui a eu lieu.

Toutefois, je suis surpris que son entourage ainsi que ses collaborateurs n’aient pas pu voir, comme nous, la communication "grand public" qui a pu en être faite.

Il faut bien se dire que ce n’est pas dans les habitudes de la maison – au sens large – de la Justice de faire ce genre de communication. Dès lors, je suppose que si cela a été fait, ce n’est pas sans raison. Je ne vous cache pas non seulement ma déception mais aussi ma surprise quant à la tournure de la réponse qui se borne à des aspects quelque peu formels et invoque le fait qu'il ne s'agit pas d'une demande officielle.

La demande est bien là et la réponse actuelle qui consiste à dire qu'il convient peut-être de trouver des solutions dans l’organisation interne de la Justice se trouve dans la demande même qui énonce déjà les problèmes qui se poseront à Mons et à Tournai.

Ceci dit, je ne voudrais pas terminer sur une note définitive et définitivement négative puisque, vous l’avez dit monsieur le secrétaire d’État, le ministre reste attentif.

Je pense – je ne vais pas préjuger – qu’une demande formelle sera déposée. Je vous demanderai, si le sujet arrive au Conseil des ministres, de bien prendre la mesure de ce genre d’appel au secours. Car il s’agit bien de cela!

Mon collègue a dit, avec raison, que l’appel était raisonné; je le crois aussi. Il n'est pas excessif et révèle un vrai besoin qu'il ne faudrait pas minimiser en prétextant l'existence d’autres priorités.

Si la Justice n’est pas capable de montrer qu'un suivi correct est assuré dans ce genre de dossier, qui a occupé la une de l’actualité et l’occupe encore, d’autres conséquences que les conséquences normales liées à la perception que l'on peut avoir de tel ou tel dossier pourraient subvenir.

Monsieur le secrétaire d'État, quand la demande officielle arrivera, pour autant qu’elle arrive – mais je pense ne pas prendre trop de risques en disant cela – je vous demande d’y répondre très rapidement et positivement en cessant de jouer au ping-pong entre les différents ressorts.

07.08 Jean-Luc Crucke (MR): Ma réplique ira dans une direction assez semblable à celle de M. Nollet. Je souhaite donner un conseil à M. le ministre et insister sur une demande.

Mon conseil consiste à paraphraser ce que disait en son temps un autre ministre qui, depuis de nombreuses années, reste comme un fil conducteur dans la pensée. Il s’agit du ministre de Cléty, hennuyer, qui avait tendance à dire: oser, risquer, gagner.

Par rapport à la situation que nous connaissons dans le Hainaut – et je ne parle pas de la situation politique mais elle est intimement liée à un dossier judiciaire pénal – il faut que l’on puisse en sortir.

Plus personne n'acceptera qu'on dise que la justice n'a pas eu – et je respecte vos propos – de demande en bonne et due forme. L'information est sortie dans "Sud Presse", le 29 mai. Ne faisons pas non plus le reproche aux parlementaires de ne pas prendre connaissance de ce que nous confie la presse. Une fois informés, nous nous interrogeons.

Monsieur le secrétaire d'État, allez au-delà! Osez, risquez et gagnez! En la matière, il convient d'être proactif.

Pourquoi me suis-je intéressé à ce dossier avec M. Ducarme? Lorsque nous avons vu cela, j'ai eu le réflexe de penser aux juges de complément qui sont du ressort de la cour d'appel. Je sais aussi qu'un autre dossier dans le Hainaut, dont nous parlerons de suite, soutiendra l'attention non seulement de la presse mais aussi des magistrats: le dossier Ghislenghien.

En discutant avec Denis Ducarme, nous nous sommes demandés si un dossier ne déforcerait pas l'autre et vice-versa. N'est-ce pas un risque supplémentaire?

07.09 Melchior Wathelet, secrétaire d'État: Je ne veux pas anticiper sur ma réponse, mais ce n'est pas exactement la même chose. Pour Ghislenghien, il existe tout un volet "maison de justice", nettement moins présent ici puisqu'il s'agit plutôt ici du volet "magistrature". Il ne faut pas tout mélanger.

07.10 Jean-Luc Crucke (MR): Ne parlons pas maintenant de maisons de justice. C'est repris dans ma question écrite.

Tous, vous comme moi, puisque nous avons fait un peu de droit, nous savons qu'il s'agira de chambres à trois juges. C'est normal. Que ce soit le parquet ou une des parties, dans un dossier pareil, on ne prendra pas le risque d'un seul juge. C'est logique et cela fait partie de l'honneur de la justice, de ce qu'on attend d'elle.

On comprend donc vite: trois juges, juges de complément du côté de Tournai. Sans doute aussi à Charleroi. Il faut que tout se passe dans les règles pour qu'on ne vienne pas nous parler plus tard d'une difficulté. Voilà où nous en sommes pour l'instant.

Pour terminer, après vous avoir donné le conseil: "osez, risquez, gagnez", j'espère que, dans ce dossier, vous aurez osé, que les risques seront pris par tout le monde car ces dossiers ne sont pas faciles, mais, qu'en fin de compte, la justice gagnera.

07.11 Denis Ducarme (MR): Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, vous savez le respect que j'ai pour votre nouvelle appellation, mais je regrette tout de même que le ministre CD&V de la Justice n'ait pas eu suffisamment confiance en vous pour vous donner des éléments de réponse un peu plus concrets que ceux que vous nous donnez aujourd'hui.

Pourtant, entre partis confessionnels, on aurait pu penser…mais non! Vous indiquez que le ministre reste attentif et c'est bien la moindre des choses. Vous indiquez qu'aucune demande officielle n'a été formulée et je vous en remercie: cela répond vraiment à ma question! Vous indiquez encore que tout cela fait partie de l'organisation interne du système judiciaire.

J'aurais aimé que le ministre vous donne des informations ou prenne l'initiative. À partir du moment où son département, son cabinet se rend compte par la presse que des questions se posent sur l'organisation des procès à venir, je m'étonne de ne pas recevoir de réponse après l'appel du président du tribunal de première instance, une réponse dans ce genre: "Mon département a pris contact avec M. Raynal afin de suggérer qu'il y ait le plus rapidement possible une demande officielle pour le renforcement des juges." Non! Vous attendez la réponse officielle! J'espère qu'une fois que cette demande officielle sera déposée, ce que je presserai le président du tribunal de première instance de faire si ce n'est encore le cas, nous aurons une réponse concrète.

Vous avez parlé des juges de complément. Ce ne sera pas accepté! Vous avez naturellement des hainuyers en ces lieux, hormis peut-être le représentant du PS, qui veilleront à ce que la justice à Mons ne soit pas freinée par les affaires de Charleroi.

Il y a un enjeu symbolique important à l'échelle du pays et il faut que la justice y réponde de cette manière. L'enjeu est la bonne gouvernance, l'éthique dans la conduite des affaires publiques et le fait que les citoyens ne paient pas, par un ralentissement de la justice à Charleroi, les méfaits de certains représentants politiques. Il faut désigner les responsables et le plus rapidement possible.

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dimanche 10 juin 2007

Cours supplémentaires = remède à l'échec ?

Question de M. Jean-Luc Crucke à Mme Marie-Dominique Simonet, ministre de l'Enseignement obligatoire et de promotion sociale.

M. Jean-Luc Crucke (MR). – Selon une étude
menée par Mme Bicke De Fraine, professeur de pédagogie
à la KUL, un nombre toujours croissant
d'enfants suivent des cours particuliers, nonobstant
la remédiation et autres dispositifs internes à
chaque école. Le prix de ce cours varierait entre
vingt et vingt-cinq euros par heure.
De tels cours semblent davantage répondre
aux besoins psychologiques des parents qu'aux
besoins scolaires des élèves. Ce résultat concerne
la Communauté flamande, mais la situation ne
doit pas être fort différente chez nous.
Constate-t-on chez nous aussi une croissance
du recours à des cours particuliers ? Disposezvous
de données sur la question ? En tant que
ministre de l'Enseignement, condamnez-vous ces
pratiques ? Estimez-vous nécessaire de revoir certains
paramètres liés à l'enseignement ou à la remédiation
? D'autres solutions ont-elles été envisagées,
peut-être moins onéreuses ?
Les cours particuliers portent souvent sur les
mêmes matières, comme les mathématiques, n'estce
pas l'apprentissage même de ces dernières qui
pose problème ?

Mme Marie-Dominique Simonet, ministre de
l'Enseignement obligatoire et de promotion sociale.
– Une école de la réussite pour tous est un
objectif qui nous tient particulièrement à coeur.
Comme vous, j'ai pris connaissance de différentes
études qui mettent en évidence le nombre croissant
de parents qui sollicitent un soutien extrascolaire
pour leur enfant. Le phénomène des cours particuliers
n'est pas nouveau, mais il est en progression.
Ce marché est lucratif ; nombre de sociétés commerciales
s'y sont engouffrées en pratiquant des
tarifs parfois élevés.
Je rappelle qu'il existe des dispositifs publics
subventionnés, comme les écoles des devoirs, qui
offrent gratuitement un soutien scolaire aux élèves
en difficulté.
Certains professionnels de l'éducation qualifient
le marché du soutien extra-scolaire de « marché
de l'angoisse », soulignant ainsi l'anxiété
éprouvée par les parents sur l'avenir de leurs enfants
dans le contexte actuel de récession économique.
Dans la sphère scolaire, cette pratique
de surenchère inciterait des parents à payer des
cours particuliers pour améliorer les performances
de leurs enfants même en l'absence de difficultés
réelles. Cela crée des disparités croissantes entre
les élèves qui bénéficient de cours particuliers et
les autres.
Il n'existe à ce jour en Communauté française
aucune étude objective sur l'ampleur de ce type de
soutien prodigué par des sociétés privées. Je suis
très attentive à la question de la remédiation scolaire.
Un de mes collaborateurs a participé en septembre
2009 à une table ronde organisée par la
Fondation roi Beaudouin réunissant tous les acteurs
de terrain ititulée « La remédiation en Communauté
française : quel accès pour les jeunes ?
Quel choix pour les parents ? »
Il est compréhensible que, devant l'échec scolaire,
certains parents dépassés recourent à des
aides extérieures. Il faut surtout renforcer quantitativement
et qualitativement l'école dans ce domaine
pour donner la possibilité à tous les enfants
d'obtenir un soutien gratuit.
Comme le souligne la Déclaration de politique
communautaire, il faut généraliser la remédiation
immédiate dans les écoles en mettant l'accent sur
la détection précoce des difficultés d'apprentissage
et en dispensant une pédagogie différenciée adaptée
aux singularités des élèves. Le principal acteur
de cette remédiation immédiate est l'enseignant
qui est le spécialiste de l'apprentissage dans
sa classe. Si nécessaire, il doit adapter son enseignement
aux besoins spécifiques des élèves et collaborer
avec des intervenants tels les CPMS ou un
professeur supplémentaire qui le peut le seconder
dans sa tâche.
Le service du pilotage éducatif de la Communauté
française met à la disposition des enseignants
sur le site « www.enseignement.be »
une série d'outils relatifs aux pratiques d'évaluation
et de pédagogie différenciée. La lutte contre
l'échec scolaire est un défi important car trop de
jeunes redoublent plusieurs fois durant leur cursus,
avec pour conséquence un découragement qui
les pousse à quitter l'école. Ce défi doit être relevé
par les établissements scolaires avec les partenaires
de l'enseignement.

M. Jean-Luc Crucke (MR).
– On ne peut empêcher
les parents de stresser pour leur rejeton ! Le
phénomène qui consiste à suivre des cours extrascolaires
relève du domaine passionnel. L'école des
devoirs est une solution, mais seule la remédiation
permet de ne pas augmenter le nombre d'heures
de travail scolaire après l'école.
Les pouvoirs organisateurs, notamment communaux
ont parfois des ressources en capitalpériode
qu'ils pourraient affecter à la remédiation.
Mais ils sont également confrontés au problème
du nombre d'élèves par classe. Ils doivent donc
faire des choix.
Nous devrions fixer un certain nombre de
règles car si nous ignorons le problème, nous prenons
le risque d'un nivellement par le bas. Il est
important que les directions sachent quels enfants
suivent des cours particuliers après l'école afin que
le professeur modifie sa méthode.
En effet, si une classe est composée en majorité
d'élèves qui vont en remédiation ou suivent des
cours particuliers, il y a fort à parier que ce n'est
pas l'absence de compréhension des enfants qui est
en cause.

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vendredi 8 juin 2007

La prolongation de l'instance de pilotage inter-réseaux de l'enseignement qualifiant de la zone de Charleroi-Hainaut Sud

Question orale de Monsieur le Député Jean-Luc Crucke à l’attention de Madame Marie-Dominique Simonet, Ministre de , sur « La prolongation de l'instance de pilotage inter-réseaux de l'enseignement qualifiant de la zone de Charleroi-Hainaut Sud »



En date du 18 mai 2010, l'instance de pilotage inter-réseaux de l'enseignement qualifiant de la zone de Charleroi-Hainaut Sud a sollicité Madame la Ministre afin de poursuivre le subventionnement des projets pilotes mis sur pied.

Tous les observateurs et acteurs de l'expérimentation se plaisent à en décrire le succès et la Commission de l'Education a pu constater, lors d'une de ses séances, le dynamisme et la volonté de réussite qui soutendaient le projet.

Madame la Ministre a-t-elle reçu la demande de renouvellement de l'appui financier sollicité? Quel est-il et quelle fut la réaction de Madame la Ministre?

Une suite favorable au dossier peut-elle être attendue dans les meilleurs délais afin de préparer, le plus opportunément, la rentrée scolaire?

Ne convient-il pas de pérenniser définitivement la structure?

Les inégalités des maternelles face à la psychomotricité ; question à Marie-Dominique Simonet

La circulaire du 26 juin 2009, relative à l'organisation de l'enseignement maternel et primaire ordinaire, précise, en page 90, pour les périodes de psychomotricité, que « l'organisation d'activités de psychomotricité est obligatoire pour les écoles ou implantations maternelles. Un encadrement spécifique est octroyé à cet effet. A partir de l'année scolaire 2010-2011, chaque classe maternelle bénéficiera de deux périodes de psychomotricité ».

Interpellée par des échevins de l'enseignement, la Direction Générale de l'Enseignement répond que la Communauté française n'a pas les moyens d'assurer le paiement de ces deux heures obligatoires, dès la rentrée de septembre 2010 et que, par conséquent, les PO doivent se satisfaire des maigres crédits APE proposé.

Faut-il, au regard de cette réponse, considérer que ces deux heures ne doivent plus être considérées comme obligatoires et que, pour les PO qui ne disposent pas de fonds propres, les élèves se trouveront en discrimination négative?

De nouvelles instructions seront-elles émises à l'égard des pouvoirs organisateurs? Lesquelles?

La psychomotricité doit-elle être repensée dans l'organisation scolaire et les prétentions annoncées considérées comme abandonnées?

mardi 5 juin 2007

Suites de l'explosion de Ghislenghien: Jean-Luc Crucke interpelle le ministre

Chambre Juin 2008.
- M. Jean-Luc Crucke au vice-premier ministre et ministre de la Justice et des Réformes institutionnelles sur "les suites de l'explosion de Ghislenghien" (n° 5586)
- M. Stefaan Van Hecke au vice-premier ministre et ministre de la Justice et des Réformes
institutionnelles sur "la catastrophe de Ghislenghien et la création d'une cellule spécifique d'aide aux victimes" (n° 5870)sur "la catastrophe de Ghislenghien" (n° 5888)
- Mme Sabien Lahaye-Battheu au vice-premier ministre et ministre de la Justice et des Réformes institutionnelles sur "la création d'une cellule spécifique d'aide aux victimes de catastrophes" (n° 5904)

02.01 Jean-Luc Crucke (MR) : Madame le procureur du Roi vient de recevoir le dossier d'instruction concernant la catastrophe de Ghislenghien, qui a eu lieu en août 2004. Elle va prononcer son réquisitoire au début de l'année judiciaire 2008-2009. Ce délai vous semble-t-il raisonnable ?

Alors que le dédommagement des victimes se fait attendre, il serait question d'une indemnisation collective.
Pouvez-vous faire le point sur cette indemnisation, notamment sur la participation d'Assuralia ?
Vous avez renvoyé les préjudiciés vers les maisons de justice. Quel rôle souhaitez-vous que celles-ci jouent ?
Dans ce type de catastrophe, le pénal tient le civil en l'état. Ne faudrait-il pas trouver une procédure qui permette, dans des circonstances exceptionnelles, de renverser ce principe de droit ?
02.02 Stefaan Van Hecke (Ecolo-Groen!) : Dans une lettre ouverte, les victimes de Ghislenghien expriment leur mécontentement parce que leur dossier n'a toujours pas pu être traité par le tribunal et qu'entre-temps, certains sont financièrement exangues. Le 6 mars 2007, alors qu'elle était ministre de la Justice, Mme Onkelinx avait indiqué en réponse à une question de Mme Lahaye qu'une cellule spécifique d'aide aux victimes serait créée « prochainement ». Aujourd'hui, cette cellule n'existe toujours pas. Peut-être s'agit-il d'un choix délibéré du ministre, comme son porte-parole l'a laissé entendre dans le quotidien De Standaard.
En effet, le ministre souhaiterait analyser au préalable la situation concrète après la clôture du dossier Ghislenghien, mais nul n'ignore évidemment combien la situation des victimes est difficile. Il n'y a donc pas grand-chose à attendre ou à analyser, en réalité, avant de prendre la décision de créer cette cellule.
Le ministre confirme-t-il les propos de son porte-parole ? Pourquoi cette cellule n'a-t-elle toujours pas été créée ? Quelles initiatives ont déjà été prises depuis que les dernières questions ont été posées sur le sujet, en février 2008 ? Quelles mesures le ministre prendra-t-il à brève échéance ? Que fera-t-il en faveur des victimes de Ghislenghien ? Quelles alternatives existe-t-il pour le cas où une telle catastrophe se reproduirait ?

02.04 Sabien Lahaye-Battheu (Open Vld) : Le fédéral a toujours affirmé qu'il était nécessaire de disposer d'un point de contact central auquel pourraient s'adresser les victimes de catastrophes, à l'image du système appliqué en France. Mme Onkelinx avait promis la création d'une cellule de ce type. Une mission d'étude a été envoyée en France pour étudier le fonctionnement de la cellule de coordination " accidents collectifs et
attentats " et du centre de crise du gouvernement. Or cette cellule n'est toujours pas opérationnelle alors même que tous les préparatifs nécessaires à sa mise en oeuvre sont achevés. Il ne manque que l'aval du ministre de la Justice, or nous avons lu dans la presse que ce dernier entendait d'abord évaluer la situation sur le terrain et examiner les procédures à mettre en place. Cette position suscite l'étonnement. Quatre ans après la catastrophe, les victimes de Ghislenghien continuent à être renvoyées d'une instance à l'autre et sont désormais confrontées à des problèmes financiers étant donné que le fonds est épuisé. Les huissiers sont déjà à leur porte. C'est précisément maintenant qu'il faut une telle cellule d'aide aux victimes.
Pourquoi le ministre reporte-t-il la création d'une cellule de coordination pour les victimes ? Où en est l'élaboration du plan et des méthodes ? Pouvons-nous consulter ces documents ? Comment le ministre entend-il informer et assister les victimes de Ghislenghien ?
02.05 Jo Vandeurzen, ministre (en français) : Apparemment, vous êtes tous très bien informés.

(En néerlandais) Nous devons poursuivre l'organisation de la cellule d'aide aux victimes et l'approche globale de la coordination de telles catastrophes au niveau fédéral.
Cela ne résoudra pas le problème des victimes de cette catastrophe car les négociations à mener pour créer la structure annoncée par le précédent gouvernement prendront encore un certain temps. Je constate que la cellule n'est pas opérationnelle aujourd'hui. Mon premier souci consiste à prévoir un point de contact concret pour ces victimes, d'où l'option de confier cette mission à la maison de justice de Tournai et de vérifier si un renfort y est éventuellement nécessaire. Nous nous appuierons à cet égard sur le travail fourni par Mme Leroy.
Des indemnités ont précédemment été versées aux victimes. Après la catastrophe, Fluxys et Assuralia ont fait apport de 1 et de 1,2 million d'euros, respectivement, au sein de la Fondation Ghislenghien. Ces fonds ont servi à financer les besoins les plus pressants des victimes les plus rudement touchées. Ces versements ont été effectués sans aucune reconnaissance ni obligation légale. Ce fonds est épuisé depuis le milieu de l'année dernière. La situation est très délicate. L'affaire doit en effet suivre la voie judiciaire normale mais nous avons cependant organisé au cabinet une réunion avec des experts et les assureurs concernés pour tenter de déterminer si l'indemnisation extrajudiciaire des victimes peut être réactivée d'une manière ou d'une autre.
Le ministre de la Justice n'a ni le statut ni le pouvoir requis, et il n'a de surcroît aucun argument juridique, pour prévoir un tel règlement extrajudiciaire des dommages-intérêts. Il peut seulement jouer un rôle de médiateur. Avec une humilité de bon aloi, j'ai donc demandé instamment aux assureurs de prévoir une transaction extrajudiciaire. Divers assureurs se sont dits prêts à s'atteler à cette tâche à condition que certaines conditions périphériques soient remplies, une de ces conditions étant que tous les assureurs participent à l'élaboration de cette transaction. Des accords ont été par ailleurs conclus concernant une méthode destinée à indemniser au moins partiellement les dommages. Il restait aux assureurs à parvenir à un consensus sur le choix d'une indemnité provisionnelle ou autre. Je recevrai le même groupe d'assureurs à mon cabinet dans deux semaines.
La complexité de l'administration de la preuve est un problème épineux. Il est impératif de créer en la matière un meilleur cadre légal. Dans le cas d'accidents qui ont fait de nombreuses victimes et pour lesquels sont intervenus de nombreux assureurs, le système actuel de responsabilité de droit commun articulé autour de trois axes – faute, dommage et lien de cause à effet – est beaucoup trop complexe. Ce système ne permet en effet pas d'allouer une grande partie de l'indemnisation aux victimes relativement rapidement après les faits. A l'évidence, une initiative législative est donc nécessaire.
Cela ne résout toutefois pas encore le problème les victimes actuelles sont confrontées. J'ai dès lors décidé que le procureur informera immédiatement les victimes au terme de l'enquête judiciaire. La maison de justice sera renforcée pour assurer la coordination de l'aide aux victimes également. Je tenterai par ailleurs de donner une nouvelle impulsion au règlement des dommages extrajudiciaires.
Nous pouvons tirer les leçons de situations telles que l'incendie d'un hôtel à Anvers ou le drame de Toulouse,
mais le cas qui nous occupe est beaucoup plus complexe étant donné qu'il concerne plus de dix assureurs et des dizaines de parties potentiellement responsables. Par ailleurs, les assureurs sont également attentifs aux actions récursoires qui peuvent être intentées par l'assureur maladie ou par l'assureur des accidents du travail. Ceux-ci disposent en effet d'un fondement légal pour bénéficier de dédommagements de la part des assureurs, même si ceux-ci ont volontairement participé à la création d'un fonds.
Un cadre légal est également nécessaire pour remplacer plusieurs expertises médicales différentes par une seule expertise contradictoire.
En ce qui concerne l'approche extrajudiciaire, je ne puis en tant que ministre que me référer à la responsabilité sociale des assureurs. Nous devons également tenter de parvenir à une unanimité entre les assureurs. Les victimes recevront une lettre informative et une invitation à une réunion d'information. Dans quelques semaines, j'étudierai avec l'ensemble des acteurs la possibilité de réunir la somme nécessaire pour alimenter ce fonds. Nous devrons dans ce cas également examiner comment ce montant pourra être versé.
18 03/06/2008 CRABV 52 COM 235
Les six cents parties civiles doivent être traitées avec respect. J'ai ressenti chez les assureurs une attitude positive. Assuralia a formulé un certain nombre de suggestions, pour l'avenir également. Nous pouvons espérer déterminer rapidement si nous sommes en mesure d'indemniser ces personnes, indépendamment du déroulement de la procédure judiciaire. Dans l'intervalle, nous nous concertons avec le secteur pour tenter de trouver une solution structurelle pour l'avenir.
02.06 Jean-Luc Crucke (MR) : Il faut réfléchir aux méthodes à suivre lors de tels événements. En dehors des propositions et projets, notre commission ne pourrait-elle pas organiser des auditions d'experts et prendre connaissance des législations étrangères ?
Ce dossier sort des compétences habituelles d'une maison de justice et on ne peut pas traiter les personnes qui ont vécu cet incident comme d'autres victimes. Dès lors, il me paraît indispensable de donner des moyens complémentaires à la maison de justice.
Je n'aurais pas évoqué le dossier des experts si la presse n'en avait pas parlé. Je suis conscient que la discrétion est importante dans le travail d'équilibriste que réalise le ministre.
Enfin, j'estime que notre commission devrait avoir une réflexion sur l'action collective. Les victimes ne connaissent pas la procédure et luttent contre des « batteries » d'avocats. Le déséquilibre est flagrant.
02.07 Stefaan Van Hecke (Ecolo-Groen!) : Une procédure judiciaire peut s'éterniser. Une initiative législative tendant à une indemnisation plus rapide des victimes s'impose dès lors, parallèlement à cette procédure complexe.
Je me réjouis d'entendre que le ministre veut malgré tout poursuivre la création d'une cellule d'aide aux victimes. Pourquoi donc la mise en oeuvre de cette initiative se fait-elle tant attendre ? Dans l'intervalle, la maison de justice de Tournai doit assurer une première aide. Cette maison de justice dispose-t-elle bien des moyens de répondre à la demande de six cents parties civiles ?
Je regrette particulièrement que des personnes qui ont déjà été victimes d'une catastrophe aient à présent également à souffrir de lenteurs administratives et de l'absence de décision. Une bonne gouvernance implique que l'on offre d'emblée un point de contact à ces victimes.
02.08 Peter Logghe (Vlaams Belang) : À ma grande satisfaction, le ministre se concerte avec de nombreuses parties pour confectionner un nouveau budget destiné à couvrir les besoins en matière de règlement extrajudiciaire des dommages-intérêts. Ainsi, nous ne serons peut-être plus forcés de constater dans un an qu'il y a un nouveau déficit.
N'allons-nous pas évoluer vers un élargissement de la responsabilité objective telle qu'elle existe déjà dans un certain nombre de pays scandinaves et en Allemagne ? Il est évident que ce ne sera pas la panacée car il faudra toujours déterminer le montant exact des dommages. Et je reste réticent en ce qui concerne le règlement forfaitaire. Pour ma part, je préconise plutôt une indemnisation basée sur les frais réels, dans l'intérêt des victimes elles-mêmes.
02.09 Sabien Lahaye-Battheu (Open Vld) : Le ministre affirme que la cellule spécifique soins aux victimes de catastrophes ne constitue pas une solution de nature à soulager les victimes. Je peux difficilement adhérer à ce point de vue car cette cellule fait depuis toujours office de point de contact vers lequel les victimes peuvent se tourner. Et voilà qu'à l'heure où elles sont acculées financièrement, elles ne pourraient plus faire appel à elle. Dans les maisons de justice, elles devront à nouveau plaider leur cause face à des gens qui ne connaissent rien à leur dossier. Je crains que ce ne soit pas la meilleure façon de leur venir en aide, bien au contraire.
Le ministre ajoute qu'il constate que cette cellule n'est pas opérationnelle. Je lui demande donc instamment de la rendre opérationnelle. J'espère qu'il a toujours l'intention de tirer des enseignements de la catastrophe de Ghislenghien de façon à pouvoir réagir efficacement si un désastre de la même ampleur devait se produire à nouveau. Qu'est-ce qui empêche la mise en place de cette cellule sur le plan pratique ? Pourrionsnous prendre connaissance du plan détaillé qui a été esquissé en vue de sa création ? Cette cellule est en effet inscrite dans l'organigramme du rapport annuel de la Justice.
02.10 Jo Vandeurzen, ministre (en néerlandais): L'organisation de l'assistance aux victimes suppose des accords clairs avec les départements de l'Intérieur et de la Santé publique ainsi qu'avec les Communautés.
Si l'orateur a raison de souligner qu'il faudra organiser et coordonner un point de contact précis, il est erroné de prétendre qu'un plan a déjà été arrêté à cet effet. Il existe déjà des notes en la matière mais elles n'ont pas encore fait l'objet d'une discussion avec tous les services fédéraux.
Nous disposons en la matière d'une grande compétence et nous sommes parvenus à des conclusions éclairantes mais aucun consensus ne s'est encore dégagé quant au meilleur moyen d'affronter de telles catastrophes. Etant donné que l'élaboration de cette approche nécessitera encore de nombreux dialogues, j'estime qu'il est de notre devoir de faire en sorte qu'il y ait déjà à brève échéance une traduction opérationnelle de cette approche.
Certains me demandent pourquoi tout cela prend autant de temps. Je leur réponds que la raison en est que ce dossier n'est pas seulement de la compétence du SPF Justice. Nous nous efforçons d'arrêter un plan global susceptible d'emporter l'adhésion de l'ensemble des membres du gouvernement. C'est cela qui prend du temps. Quoi qu'il en soit, mieux vaut tirer des enseignements du savoir-faire que nous avons acquis qu'attendre une nouvelle tragédie.
Je ne désire pas entrer ici dans le débat sur la responsabilité objective. La situation est déjà suffisamment complexe. Je m'emploie cependant à veiller à ce que la maison de justice soit suffisamment outillée pour s'acquitter de sa tâche, notamment en faisant appel aux autres acteurs assumant une responsabilité dans ce domaine. En outre, nous essayons de mener à bien le dossier du traitement extrajudiciaire. Je répète que nous nous efforçons d'adopter une approche globale en concertation avec les administrations fédérales compétentes, après quoi nous pourrons nous adresser aux Communautés pour conclure des accords en la matière.
L'incident est clos.