Centres sportifs de haut niveau: pourquoi 2 plutôt qu'1 ? Pourquoi Mons et Liège et pas Charleroi ou Enghien ?
Résumé de la réponse du Ministre:
Pourquoi deux ? Parce que cette option sera moins onéreuse que la première."Mons ne possède pas de piscine olympique, contrairement à Seraing.Pour assurer le sport-études en natation, nous aurions donc dû construire une piscine olympique à Mons. De la même façon, nous disposons en Province de Liège d'installations parfaites pour l'athlétisme.En tennis, par contre, linfrastructure est déjà excellente à Mons. Le transfert des installations tennistiques de Mons à Blanc Gravier coûterait 3 000 000 euros."
Pourquoi Mons et Liège ? C'est un comité de 7 experts, présidé par un Liégeois, M. André Stijn, président de l'Association francophone de tennis dont le siège est à Monsqui a choisi de retenir ces deux centres parmi les huits candidats.
Arguments invoqués? "Le groupe a conclu que sur les huit sites, deux sortaient du lot. Etalle, Saint-Hubert et Enghien ne présentaient pas un éventail assez large d'offres scolaires indispensable à la formule « sports études».Charleroi, quant à elle, présentait une difficulté majeure. En effet, nous avions demandé, dans le cahier des charges de l'appel à candidature, que l'on puisse nous offrir un terrain de minimum onze hectares à côté de l'installation proposée. Or, il faisait défaut dans l'offre de Charleroi.
"
Question de M. Jean-Luc Crucke à M. Claude Eerdekens, ministre de la Fonction
publique et des Sports, sur le « passage d'un centre de formation pour sportifs de haut niveau à plusieurs centres moyens de formation pour sportifs de niveau incertain» CRI No8, Janvier 2007
M. Jean-Luc Crucke (MR).
Nous débattons du centre de formation pour sportifs de haut niveau depuis le début de la législature et je soutiens largement votre perspective dans ce dossier, monsieur le ministre. Cela ne signifie toutefois pas qu'un certain nombre de questions ne se posent pas. C'est peut-être la richesse du débat et l'intérêt du dossier.À un moment donné, vous prenez une décision qui amène plusieurs dossiers sur la table. Certaines communes, intercommunales ou provinces Luxembourg, Liège et Hainaut souscrivent à votre demande. Manifestement, il y a un souhait à l'échelon provincial ou local de fournir une infrastructure à ces sportifs afin de les encadrer et de leur offrir ce qu'il y a de mieux pour s'épanouir en développant leur talent.
Des études juridiques ont été réalisées, des critères environnementaux ont été déterminés et l'on attend « le gagnant », un peu comme à l'Eurovision.
Ici, il y a deux gagnants : Mons et Liège. J'en suis ravi, mais tout le monde ne l'est pas. Ainsi, au complexe sportif de Charleroi LaGarenne, après avoir rencontré de nombreuses difficultés, on a essayé de rétablir la situation et on a enfin trouvé l'équipe permettant de relever le niveau.
Or, ce centre n'est pas retenu. Ses responsables s'interrogent et ne comprennent pas. J'essaie d'expliquer que le but est de viser le haut niveau et d'atteindre la performance. Je conseille à ceux qui ne sont pas retenus d'en rechercher les raisons ou leur propose de poser la question au ministre.
C'est précisément ce que je fais aujourd'hui. On me demande pourquoi on a retenu deux centres et pas un seul. Ce n'est pas toujours évident.
Les critères que vous avez fixés au départ paraissaient objectifs, monsieur le ministre, mais il semble qu'ils ne puissent pas être respectés.
En premier, son financement est impossible. Vous le saviez depuis le début, sinon vous n'auriez jamais pensé qu'il pouvait y en avoir plus d'un !
Deuxièmement, ils sont complémentaires. Je suppose qu'il existe une cartographie et que des critères ont été établis.
Ces critiques ne m'empêchent pas de vous soutenir. Mais il faut pouvoir répondre par des éléments objectifs. Pourquoi faut-il deux centres ? Ne faut-il pas chercher une réponse plus politique ?
Le ministre, qui a pourtant une personnalité forte, qui sait s'imposer, a dû transiger. Pourquoi ne pas avoir imaginé depuis le début ces deux sites ?
Ma deuxième série de questions concerne l'avenir. Comment ce projet va-t-il se structurer par rapport aux fédérations ? Celles-ci vont-elles choisir un site ou l'autre en fonction des avantages offerts ? L'AISF se trouvera-t-il à Liège, à Mons ou entre les deux ? Comment surtout, dans un dossier où le sous-régionalisme n'a pas de place, arriver à une réelle efficacité et éviter le côté un peu amer
des choses ?
Enfin, vous vous êtes engagé à tout mettre en place dans les deux ans. Ces infrastructures performantes existeront, cette complémentarité sera effective et le ministre pourra dire que le travail est terminé. Avez-vous des garanties ? Deux ans, c'est court en termes de réalisation politique. Pouvez-vous nous assurer que dans deux ans, nous pourrons inaugurer ce qui sera un plus pour les sportifs de la Communauté française ?
M. Claude Eerdekens, ministre de la Fonction publique et des Sports.
Je peux vous répondre qu'il y aura un centre sportif de haut niveau sur deux sites.
Toutefois, cela n'exclut pas que, pour l'une ou l'autre discipline, il puisse y avoir un centre d'excellence en un autre lieu. Par exemple, un centre d'escalade pourra vraisemblablement trouver sa place à Bruxelles. Je rappelle que huit communes wallonnes étaient candidates pour installer un centre sportif de haut niveau et qu'aucune commune bruxelloise n'avait déposé de projet.
Pour agir de façon rationnelle, sans que le choix d'une des huit communes s'apparente à du sous-localisme, j'ai tenu à ce que la décision soit technique et non politique, même si la décision finale revient au gouvernement. J'ai demandé à une commission d'experts d'examiner les huit candidatures.
Cette commission est présidée par un Liégeois, M. André Stijn, président de l'Association francophone de tennis dont le siège est à Mons. Il est donc neutre. . . En outre, je ne pense pas que le choix du président du groupe d'experts soit déterminant.
Ce comité comporte en effet sept personnes.
Le groupe a conclu que sur les huit sites, deux sortaient du lot. Etalle, Saint-Hubert et Enghien ne présentaient pas un éventail assez large d'offres scolaires indispensable à la formule « sports études».
Charleroi, quant à elle, présentait une difficulté majeure. En effet, nous avions demandé, dans le cahier des charges de l'appel à candidature, que l'on puisse nous offrir un terrain de minimum onze hectares à côté de l'installation proposée. Or, il faisait défaut dans l'offre de Charleroi.
J'ai fait appel aux services du cabinet d'avocats spécialisé en droit de l'urbanisme de maître Haumont, professeur à l'UCL et avocat réputé, comme nous l'avons encore vu, hier, au journal télévisé dans le cadre d'un différend sur la maison Sagawé. Son cabinet a opéré une sélection des terrains proposés en fonction de leur comptabilité par rapport aux plans de secteur et aux règlements existant dans chaque commune, sous forme de schéma de structure, de plan communal d'aménagement ou autres.
Sur le plan urbanistique, le site le plus approprié est Mons. Le site de Liège convient aussi, mais les terrains doivent d'abord être mis à ma disposition par l'université de Liège. Les négociations sont en cours et je suis persuadé qu'elles vont aboutir.
L'idée serait donc de partager le centre sportif de haut niveau entre les deux sites proposés.
Ce choix n'est pas conditionné par le fait qu'Untel soit à la tête de la ville de Mons ou du gouvernement wallon ou fasse autorité en région liégeoise.
J'ai simplement suivi les indications du rapport de faisabilité technique et financière que l'administration m'a adressé.
J'aurais sincèrement préféré un site unique, si j'en avais les moyens. Je préfère cependant que soit créé un centre de haut niveau à deux antennes plutôt que de poursuivre la chimère d'un centre unique que nous ne pourrons jamais financer.
Voici quelques exemples. Mons ne possède pas de piscine olympique, contrairement à Seraing.
Pour assurer le sport-études en natation, nous aurions donc dû construire une piscine olympique à Mons. De la même façon, nous disposons en Province de Liège d'installations parfaites pour l'athlétisme.
En tennis, par contre, l'infrastructure est déjà excellente à Mons. Le transfert des installations tennistiques de Mons à Blanc Gravier coûterait 3 000 000 euros.
Un centre unique aurait donc nécessité des investissements longs et excessivement onéreux.
Nous risquions un étalement exagéré du projet.
J'ai rencontré les représentants de la Ville de Mons et de l'Intercommunale de développement économique et d'aménagement du territoire (Idea), la Province de Liège, son université, les villes de Seraing et Liège. Je leur ai expliqué que la seule solution financièrement pertinente était celle-là.
Nous allons à présent passer à l'examen au cas par cas des fédérations, que je rencontrerai prochainement au Moulin de Beez. J'ai déjà reçu
des candidatures pour une série de sports-études qui seraient développés à Mons. Par exemple, le rugby, qui est plutôt présent en région bruxelloise et en Hainaut, avec le terrain synthétique du centre de la Sapinette. Le Tae Kwon Do, qui s'exprime
déjà à Havré au domaine provincial, est aussi très demandeur de pouvoir s'installer à Mons.
J'ai rencontré, le 4 janvier, l'Association francophone
de tennis et nous avons mis au point un programme d'investissement pour ce sport.
D'autres disciplines, comme l'athlétisme et la natation, préfèrent Liège.
Je ne forcerai jamais une fédération à choisir entre Mons et Liège, mais laisserai chaque fédération se positionner selon ses souhaits. Grâce à l'enveloppe de 8 millions d'euros prévue au budget,
nous commencerons par financer l'hébergement à Liège et à Mons par tranches successives de 50 lits pour le sport étude, avec une possibilité maximale de 250 lits par centre. Quand le programme du centre de haut niveau sera achevé, nous disposerons
d'un potentiel de 500 lits. Il serait stupide de vouloir atteindre aujourd'hui cet objectif. Avec 50 nouveaux lits à Mons et 100 à Liège, nous pouvons
faire face à la demande dans la mesure où nous pouvons réhabiliter le logement disponible à Mons. Nous aurons ainsi dans un délai raisonnable, 100 lits à Mons et à Liège. L'architecture du projet devra être modulable, c'est-à-dire permettre, au fur et à mesure de l'adhésion des fédérations et de la participation des enfants au sport étude, un accueil dans des conditions qui n'ont plus rien à voir avec les centres Adeps actuels.
Accueillir des enfants en sport étude implique que chaque enfant ait une chambre individuelle, avec un espace pour étudier et un coin sanitaire individuel.
Outre les rythmes scolaires, ces jeunes peuvent être soumis à un régime de 20 à 25 heures de pratique sportive.
J'ai vu les enfants logés au centre Adeps de Jambes. Ils occupent des chambres doubles. Ces chambres devront être repensées dans l'avenir, y compris pour les enfants qui n'y passent qu'une semaine dans le but de découvrir le sport en accord avec leur école. On ne peut admettre que des enfants qui résident dans ces centres plus de 30 semaines par an, soient logés dans des conditions de
confort insuffisantes. Je dispose des moyens de financement nécessaires pour améliorer le confort, grâce aux budgets que vous avez votés et à l'intervention
des communes concernées qui seront les maîtres d'oeuvre pour une partie des investissements et qui pourront obtenir des subsides d'Infrasport pour certaines parties des investissements.
Dans le cadre d'un remboursement en 15 ans souscrit par la commune concernée, la Communauté française peut intervenir en finançant la partie non subsidiée par Infrasport. En collaboration avec le ministre du Budget et le ministre wallon des Infrastructures, nous arriverons à créer, d'ici une dizaine
d'années, un cadre optimal pour le sport de haut niveau en Communauté française.
M. Jean-Luc Crucke (MR). – Il fallait évidemment l'aval de la Région wallonne pour un certainnombre d'investissements qui seront indispensables au projet. Nous convaincre que 1 + 2 coûtera
moins cher que 1, c'est très fort ! En plus, nous convaincre que Bruxelles ne sera pas oubliée, c'est
remarquable ! Mais vous ne vous arrêtez pas là : vous dites que Charleroi est à part. C'est peut-être
ce que l'on vous reproche. Je comprends qu'un choix puisse être cornélien. Il faudra néanmoins
mettre de l'ordre. La difficulté dans cette histoire, c'est de voir clair dans ce qu'est le sport de haut
niveau. Je souhaite que nous puissions voir les résultats dans les deux ans. Mais sur ce point, vous
ne m'avez pas répondu.
Libellés : Communauté française, sport, Wallonie
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Abonnement Publier les commentaires [Atom]
<< Accueil