Moustier: communication de crise ou crise de la communication ?
Lettre ouverte à Xavier Mouligneau suite au lynchage en direct dont j'ai été l'objet ce matin à 07H30 dans le Journal régional de Vivacité sans avoir à aucun moment l'occasion de me défendre.
Est-il tabou d'imaginer qu'un jour un journaliste puisse se remettre en question dans la façon dont un évènement a été relaté par sa rédaction ?
La liberté de la presse vous rend-elle à ce point intouchable ? Au nom de quoi vous octroyez vous le droit de me descendre sur votre antenne régionale à une heure de grande écoute sans me donner l'occasion d'au moins répondre à vos attaques ? Si vous m'aviez donné la parole, je vous aurais dit que le plan d'urgence et d'intervention prévoit que le bourgmestre informe la population dès que possible via les forces de l'ordre.
L'objectif est atteint si la communication est faite dans l'heure qui suit l'incident, ce délai est d'ailleurs appellé, "la golden hour". Je vous aurais aussi rappellé qu'il est prévu que l'information circule prioritairement via le vecteur de la police- ce qui a été fait- la presse étant considérée comme un vecteur secondaire.
Je suis un homme de débat, Mr Mouligneau, homme de terrain aussi.
Si je me suis félicité lors de la conférence de presse hier midi à l'Hôtel de ville de Frasnes du professionalisme et de la collaboration remarquable dont avaient fait preuve dans le feu de l'action les différents services de securité venus gérer l'incident survenu dans un atelier de l'usine Rosier à Moustier, j'ai aussi humblement reconnu que la communication externe pouvait être améliorée. Je m'y suis engagé et croyez-moi les leçons seront tirées.
C'est avec humilité que j'ai entendu ce qu'avaient à me dire les riverains lors de la reunion d'information qui s'est tenue hier soir à Moustier. Beaucoup de choses peuvent et doivent être ameliorées et elles le seront.
A un moment, une dame s'est levée et a reproché à l'une de vos journaliste d'avoir par son interview à l'antenne semé la panique dans la population alors qu'il était 08H30,que le plan communal de sécurité était déclenché et que les riverains étaient en droit d'attendre de Vivacité des informations courtes, utiles, efficaces qui leur permettaient de prendre les décisions adéquates sans céder à l'émotion. Celle-ci a eu l'occasion en direct de donner sa version des fait et de se défendre. Je n'ai pas eu ce droit ce matin.
Alors mettons les choses au point:
1.Je ne reproche pas à votre rédaction d'avoir parlé d'incendie à 8H00 quand la nature exacte de l'incident n'a pas encore été précisée; je vous reproche de continuer à parler d'incendie après que vous ayez diffusé l'interview de Daniel Richir qui dit qu'il s'agit d'un phenomène d'autocombrustion sans flamme et que la situation est sous contrôle.
2. Je ne reproche pas à votre journaliste, également maman de trois enfants d'avoir eu peur, ni même d'avoir paniqué. Je regrette juste que vous décidiez de passer son interview empreinte de panique et d'émotion juste après la mienne qui dit que la "police se charge d'evacuer la population située sous les vents dominants et que les autres personnes sont invitées à rester confinées chez elles".
Vous semez la confusion avec une interview qui,à une heure où votre rôle de service public -tel que défini dans la plan Seveso- et de donner des informations qui vont apaiser les riverains et les aider à gérer l'incertitude et le stress légitime qui les habitent quand retentit la sirène.
3. Enfin je ne vous reproche pas d'avoir fait des interviews de riverains pour voir comment la situation avait été perçue en période de crise. Les autres organes de presse ont fait de même...La seule différence c'est qu'il ont interviewé des habitants en utilisant la technique du micro trottoir qui consiste à interroger des passants au hasard, des passants qui ont semble-t-il gardé calme et confiance. Je m'étonne juste un peu -je l'avoue- que ce jour là le hasard sur Vivacité ait voulu que la première riveraine interrogée soit l'épouse du Président de l' Union communale socialiste et que la deuxième qui habite à trois kilomètre de là soit l'attachée de presse de Serge Hustache,Président de la Fédération socialiste du Hainaut Occidental.
Je m'étonne enfin que le hasard ait voulu ce jour là que seules ces deux personnes aient paniqué et que bien que toutes deux journalistes de formation, elles ne sachent absolument pas qu'elles sont les règles à appliquer en cas d'alerte Seveso.
Je regrette enfin pour finir que vous clôturiez l'interview de l'institutrice de l'école de Moustier qui dit n'avoir pas eu peur parce que bien au courant des mesures à prendre d'un "Enfin, voilà pour le partie officielle mais "vu d'ici " sous entendu sans doute sur Viva PS... les choses ont été perçues autrement.
Mais cela n'enlève rien, Mr Mouligneau au fait que je reconnais humblement que de mon chef, en tout cas, la communication externe puisse être améliorée...
Libellés : communication de crise, droit de réponse, Moustier
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