mercredi 11 mars 2009

Taux d'épargne des belges : que sont les fourmis devenues ?

Récemment, une communication chiffrée du SPF Économie nous annonçait que l'épargne en Belgique avait diminué et qu'elle n'avait jamais été aussi basse. Selon la Banque nationale, celui-ci est passé de 13,7% en 2007 à environ 13% en 2008.
Auparavant, nous étions considérés en Europe comme étant des fourmis, aujourd'hui nous ne sommes plus dans le peloton de tête des épargnants.

Comment peut-on expliquer cette contradiction? On aurait tendance à penser quand les temps sont durs que les gens épargnent plus, surtout cette année.


Selon le Ministre de l'Economie, Vincent Van Quickenborne cette apparente contradiction trouve sa source dans le rôle tampon que les belges font jouer à leur économies: " En d'autres termes, les ménages ont tendance à épargner une plus petite partie de leurs revenus en cas de basse croissance du revenu disponible. Par contre, ils augmentent leur taux d'épargne lorsque le revenu disponible croît à nouveau."

Sans surprise, dans la réponse qu'il m'a faite en Commission de l'Economie ce lundi à la Chambre, le ministre impute la diminution du taux d'épargne en 2008 à la basse croissance du revenu disponible des ménages dont la réaction a été d'épargner moins."

En 2009, en revanche, le Bureau fédéral du plan prévoit une augmentation jusqu'à 15,8% du taux d'épargne en 2009.
La baisse de l'inflation combinée avec l'indexation des salaires, qui réagit avec retard à la haute inflation de 2008, devrait causer une forte croissance – 2,8% - du revenu disponible des ménages. Celle-ci donnerait également lieu à une augmentation du taux d'épargne dans un contexte économique favorable.

Mais, faut-il s' inquiéter quand le taux d'épargne diminue ou s'en réjouir ? Est-elle le signe d'un appauvrissement du citoyen ou le signe, tout simplement, qu' il participe peut-être plus judicieusement à de nouveaux investissements.

Comment lier le critère de l'épargne à celui de la relance économique?

Ni lui ni moi ne pouvons jouer aux "apprentis sorciers" de l'avenir. On peut effectivement craindre que l' augmentation de l'épargne annoncée signifie que l'argent ne partira pas dans l'économie. Mais on peut aussi comprendre le réflexe des citoyens en période difficile.
C'est sans doute là que se situe le défi du gouvernement: redonner rapidement de la confiance.
Si l'épargne existe, elle doit aussi pouvoir à un moment se libérer dans des investissements.

Malheureusement, je crains que certaines familles politiques,autres que la nôtre, en voyant l'épargne augmenter, ne pensent à combler la dette par l'augmentation de la fiscalité. Ce ne serait évidemment pas le meilleur des signes.

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