Sauvetage du Country hall à Liège
Question de M. Jean-Luc Crucke à M. Claude Eerdekens, ministre de la Fonction publique et des Sports, relative au « sauvetage du Country Hall de Liège ». Bruxelles, parlement wallon, 13 03 2007
M. Jean-Luc Crucke (MR).
- Entièrement rénové en 2005 et disposant de salles modulables, le Country Hall de Liège peut aujourd’hui accueillir 7 500 personnes pour des manifestations sportives ou culturelles. Le centre a bénéficié de 30 millions d’euros d’investissement, soit quelque 13 millions de plus que prévu.
Géré par la S.A. Société de gestion du Bois Saint-Jean, le Country Hall connaît aujourd’hui
des difficultés financières. Le déficit établi en 2006 semble être important puisqu’il se monterait à plus de 750 000 euros.
Votre collègue du gouvernement chargé du budget et ministre de la Région wallonne avait
imaginé comme solution que l’Adeps verse 375 000 euros par an en échange de l’occupation des lieux pour diverses activités. Votre réponse négative, pertinente, fut catégorique. La Communauté française ne dispose pas de réserves financières
exponentielles. à la suite de demandes formulées par l’asbl « Les Amis du Pays de Liège », présidée par personne interposée par le ministre Daerden et que le centre prendrait le nom de Country Hall Ethias de Liège.
Monsieur le ministre, avez-vous été saisi d’une demande d’intervention de la Communauté française introduite par la société de gestion du Bois Saint-Jean ? Si oui, sur quel montant porte-t-elle ? Pour quelles raisons ce projet a-t-il évolué dans ce sens ?
M. Daerden a-t-il formulé une demande précise ? Avez-vous rencontré d’autres intervenants financiers potentiels, personnes physiques, associations ou entreprises, Ethias, par exemple, partenaire très présent dans le Country Hall ? À concurrence de quel montant Ehias interviendrait-elle de manière récurrente dans ce projet afin de combler la gestion déficitaire du centre ?
M. Claude Eerdekens, ministre de la Fonction publique et des Sports.
–Ma réponse aujourd’hui ne sera pas fondamentalement différente de celle que j’avais adressée à M. Reinkin en séance plénière.
Je vous rappelle que le Country Hall ou domaine du Bois Saint-Jean était un centre Adeps. En
mai 2004, sous la précédente législature, le gouvernement a convenu de concéder par bail emphytéotique de 50 ans, avec un canon indexé de 150 000 euros, ce bien de la Communauté française au profit de l’intercommunale Société liégeoise de financement, (SLF), à charge pour celle ci d’y réaliser des investissements sportifs avec l’aide de la Région wallonne qui peut financer des infrastructures. C’est la décision du précédent gouvernement. Il m’a été demandé si je souhaitais que la Communauté française entre dans une société de gestion que l’on constituait.
J’ai décliné l’offre, estimant qu’avec la disparition du centre Adepts, un autre organisme en devenait l’exploitant pendant cinquante ans et que je n’avais donc aucune raison d’entrer dans la société de gestion.
Je ne connais donc rien des comptes de la société de gestion puisque la Communauté française
n’en est pas membre et que je me suis tenu à l’écart de ce dossier. J’ai lu dans la presse que la société de gestion aurait quelques difficultés pour assurer ses recettes de façon à compenser les dépenses.
Je n’ai eu aucune demande officielle d’intervention de l’asbl « L’avenir du pays de Liège »
ni de son président, M. Daerden. Je n’ai eu aucune demande de la société de gestion. Nous en
avons parlé avec M. Daerden que je rencontre chaque vendredi lors de la réunion du gouvernement.
L’idée a été avancée de voir la Communauté française donner de l’argent à l’asbl de société de
gestion, pour compenser tout ou partie de son déficit.
J’ai estimé que l’idée n’était pas bonne. En effet, obtenir en compensation une dizaine de locations
de l’outil pour 350 000 euros par an, c’est déjà assez cher, mais ce n’est rien à côté du coût de
l’organisation d’événements. Cela aurait entraîné des dépenses de deux à trois millions d’euros et
aurait mis en péril les autres politiques sportives.
C’était donc irréaliste. M. Daerden étant le meilleur financier public
en Région wallonne et en Communauté française, il réfléchit à me faire une proposition bien conçue et honorable. Je ne peux donc pas répondre pour l’instant.
Le Country Hall rénové est cependant un des plus beaux outils en Communauté française, à côté du Sport Paleis à Anvers, de Forest National à Bruxelles et du Spiroudôme à Charleroi. Ce
site de 31 hectares abrite le Centre de formation Louis Dreyfus du Standard. Ce centre exceptionnel forme les meilleurs footballeurs de demain.
Je suis très attentif à la création de centres sportifs de haut niveau sur deux sites, les sites
montois et liégeois. Le Bois Saint-Jean, avec les réalisations de la SLF et de la société de gestion,
pourrait s’inscrire parfaitement demain dans le centre sportif de haut niveau à créer. Pour l’instant je suis dans l’attente de bonnes propositions qui me permettent de mener à bien tous mes objectifs sportifs, voire de les amplifier sans les compromettre.
M. Jean-Luc Crucke (MR).
Je partage votre opinion sur la beauté du Country Hall qui est
aussi très coûteux, non seulement en investissement mais aussi en gestion. Vous avez répondu
non à la première série de questions, un non un peu moins ferme à la deuxième série. J’ai cependant eu l’impression que des négociations sont en cours avec M. Daerden, et vous connaissant, je suppose que, pour dépenser un euro, vous devrez en gagner deux ailleurs. Je continuerai à suivre ce dossier avec attention.
Libellés : Centre sportif de haut niveau, Communauté française, Wallonie
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