mercredi 27 février 2008

Police: statistiques falsifiées

"Soit ce comportement existe, il est fautif et donc punissable dans le chef des responsables, soit il n'existe pas et ceux qui le prétendent sont tout aussi punissables car il s'agit d'une désinformation qui nuit à l'image de marque de la police. Je vous demanderais d'être très attentif à l'enquête menée par M. Koekelberg en la matière.

Jean-Luc Crucke à Patrick Dewael, ministre de l'Intérieur. Chambre 27 02 2008

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mardi 26 février 2008

Suite de la catastrophe de Ghilensghien: Indemnisation des victimes

En 2004, la catastrophe survenue sur les site en travaux de Diamond Board à Ghislenghien faisait 24 morts et 130 blessés dont certains nécessitent encore aujourd'hui des soins médicaux. Ces soins ont généralement été remboursés. Par contre, les indemnisations ne suivent
manifestement pas. Aujourd'hui, le fonds des victimes est encore garni d'à peine 100.000 euros; la nécessité d'intervenir en la matière se fait de plus en plus urgente.

Récemment, le ministre Vandeurzen a fait une déclaration fort importante qui va dans le sens d'une proposition déposée par le MR. Il considère qu'il faudrait avoir une possibilité de dédommager les victimes, et je le cite: "avant l'issue du procès".

Jean-Luc Crucke interrogeait ce mardi le ministre de la Justice sur les aspects pratiques de la mise en œuvre de cette proposition.

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Bracelets éléctroniques: Jean-Luc Crucke s'inquiète de l'abscence de surveillance continue

Madame la présidente, monsieur le ministre, je ne vais pas revenir sur ce qui a déjà été débattu au sein de notre commission à plusieurs reprises à propos du fonctionnement du bracelet électronique mais bien sur l'information relayée par "La Libre Belgique" et par "Knack" au début du mois de février selon laquelle les bracelets seraient inopérants la nuit en raison d'un
manque de personnel durant les heures inhabituelles de travail. Cela signifie qu'il n'y aurait pas ' j'emploie le conditionnel mais j'attends la réponse du ministre ' de contrôle continu.
Monsieur le ministre, confirmez-vous cette information ? Selon quels,horaires fonctionnent ces bracelets électroniques ?
Doit-on en déduire que la nuit, les chats sont gris' En d'autres termes, constaterait-on une efficacité précaire des bracelets
électroniques la nuit et donc une liberté absolue' Une solution a-t-elle été envisagée pour résoudre ce problème ?

01.03 Jo Vandeurzen, ministre:
Madame la présidente, je commencerai par les questions de M. Crucke.
Tout d'abord, le matériel de surveillance fonctionne 24 heures sur 24 et transmet de façon informatisée à l'ordinateur central des informations relatives aux personnes placées sous surveillance. Il est exact que le Centre national de surveillance électronique lui-même n'est pourvu de personnel que de 6 heures du matin à 22 heures. Si des incidents se produisent entre 22 heures et 6 heures, ils sont traités immédiatement à 6 heures du matin.
Le personnel travaille en trois équipes et le week-end, il y a un autre régime. Chaque jour, huit à dix personnes de chaque rôle linguistique
sont chargées de gérer les alertes au monitoring. L'effectif du centre de monitoring du Centre national de surveillance électronique se
compose théoriquement de 38 agents de niveau C, 19 dans chaque rôle linguistique mais le cadre est incomplet et des procédures de
promotion interne et de mobilité sont en cours. Il faut y ajouter l'équipe mobile composée de 12 personnes et un staff de direction. Enfin,
interviennent également les assistants de justice de l'ensemble des maisons de justice du pays qui ont vu la surveillance électronique
ajoutée à leurs missions lors du passage de la surveillance électronique à la Direction générale "Maisons de justice" en
septembre 2007.
Je ne partage pas votre avis selon lequel le système offre une liberté totale au condamné la nuit, étant donné que toute infraction est
automatiquement traitée le lendemain matin. On en discute avec le justiciable et elle est immédiatement signalée à l'aide d'un rapport
d'information à l'autorité mandante, laquelle décide s'il y a lieu de procéder à une arrestation provisoire. Les autorités mandantes, à
savoir les directeurs des établissements pénitentiaires pour les peines de moins de trois ans et le ministère public près les tribunaux
d'application des peines pour les peines de plus de trois ans, ne sont pas elles-mêmes joignables la nuit pour procéder immédiatement à
une arrestation provisoire si besoin en était.
À l'heure actuelle et pour les raisons que je viens d'invoquer, je ne suis pas tenté par la possibilité de prévoir du personnel 24 heures sur
24 au CNSE mais ma cellule stratégique travaille à l'élaboration d'une nouvelle circulaire ministérielle qui contiendrait des directives pour un
fonctionnement plus efficace de la surveillance électronique et la poursuite de l'amélioration des procédures. La réglementation va être
adaptée très prochainement en ce sens afin de garantir une réaction plus efficace quand un problème est constaté par le service. Les
différents acteurs (police, parquets ou CNSE) devront améliorer leur collaboration afin d'augmenter la vitesse de réaction.

01.03 Minister Jo Vandeurzen:

L'assistant de justice se rend sur place si le directeur de la prison demande une enquête sociale pour les détenus condamnés à des peines inférieures à trois ans. Il en est ainsi dans la plupart des cas. Pour les peines supérieures à
trois ans, la loi ne prévoit pas d'enquêtes sociales dans le milieu
familial. Dans le cadre de la réglementation actuelle, aucun
accord écrit des cohabitants majeurs n'est plus demandé.
Une quarantaine de personnes ont disparu au cours de l'année écoulée. Cinq d'entre elles n'ont pas encore été appréhendées.
Lorsqu'une infraction est constatée, l'assistant de justice
rédige un rapport pour le donneur d'ordre, soit le directeur de la prison, soit le tribunal de l'application des peines. Celui-ci
décide ensuite de procéder éventuellement à une arrestation provisoire.
On distingue en fait trois catégories de détenus qui bénéficient d'une interruption de la
peine selon qu'ils sont en attente d'une enquête sociale, d'une place
sous surveillance électronique ou d'une nouvelle incarcération après
une décision défavorable de mise sous surveillance électronique.
L'accompagnement n'est effectif qu'après le placement de l'intéressé sous surveillance électronique et n'intervient jamais avant le début de l'exécution de la peine.
Le matériel est prévu pour environ six cents condamnations, en ce compris le matériel de remplacement en cas de problèmes techniques. Du matériel
supplémentaire sera commandé si le nombre de détenus sous
surveillance électronique augmente sur une base journalière.

01.04 Jean-Luc Crucke (MR):
Madame la présidente, monsieur le ministre, je vous remercie pour votre réponse. Vous avez confirmé les faits tels que la presse les avait relatés. Donc la surveillance, si elle est continue, n'est en tout cas pas immédiate à certaines heures.
J'attendrai donc la circulaire pour voir dans quelle mesure la vitesse de réaction pourra augmenter. Il ne serait peut-être pas inutile d'avoir un service minimal la nuit, ne fût-ce que pour les cas où une réaction immédiate serait nécessaire. Votre future circulaire permettra sans
doute d'y voir plus clair.

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lundi 25 février 2008

Droits de l'homme: Frasnes -lez-Anvaing passe à l'action

Quand il y va de la liberté d'expression, Frasnes-lez-Anvaing dépasse les clivages politiques.
Après avoir voté à l'unanimité deux motions, l'une en faveur d'Ingrid Betancourt, l'autre en faveur d'Aung San Tsuu Kyi, le conseil communal dans son ensemble invite aujourd'hui la population à passer à l'action:

"Usons de notre liberté pour les aider à retrouver la leur!"

Sur la façade de l'hôtel de ville les portraits des deux femmes rappellent que la liberté d'expression est un droit précieux, hélas, pas encore de mise partout. A l'intérieur, un livre ouvert et une pétition attendent votre signature engagée. Enfin, le 21 mars, les enfants des écoles feront battre les tambours de la paix avec une pensée particulière pour ces deux femmes.
>>> voir la vidéo
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Usons de notre liberté pour les aider à retrouver le leur: Video

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vendredi 22 février 2008

Travailleurs transfrontaliers: interview Jean-Luc Crucke

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Démantèlement d'un réseau terroriste au Maroc: Jean-Luc Crucke demande plus de clarté dans la communication.

En séance plénière de Chambre, ce 21 février, Jean-Luc Crucke a regretté la manière dont a communiqué le parquet fédéral. Il a demandé des éclaircissements au ministre de la Justice, Jo Vanderzeunen:

"Je comprends la préoccupation du ministre et la nécessité de garder une certaine réserve. Cependant, je déplore que la communication du parquet fédéral soit hésitante alors qu'on la voudrait soit courte et claire, soit plus détaillée.La réaction que nous percevons de la part de vos services revient à dire « prudence » : est-ce que cela signifie que vous avez des doutes quant à la véracité des faits ou, plutôt, qu'il s'agit de faits extrêmement dangereux ? Notre pays est une base arrière du grand banditisme et a besoin d’un parquet fédéral efficace."

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jeudi 21 février 2008

Travailleurs transfrontaliers: Quel manque à gagner pour les finances de la Belgique?

La convention fiscale pour la prévention de la double imposition de 1964, qui applique tout le contraire de ce que préconise l'OCDE, à savoir l'imposition sur le lieu de travail, vient de subir un avenant signé par les deux ministres des Finances, belge et français. L'avenant prévoit l'application de ce principe OCDE à partir de 2010 et fixe une compensation de 25 millions d'euros environ.

Dans le cadre de la confection du budget, il est intéressant d'évaluer toutes les rentrées financières sur lesquelles on ne peut pas compter.

Première question: Quelle est la perte annuelle occasionnée par les frontaliers français dans le budget de l'État belge ?Je ne parle pas seulement des Français qui travaillent dans le Hainaut occidental et dans le Courtraisis, là où on rencontre le plus cette situation. On peut y ajouter la région d'Ypres mais il y a plus de travailleurs français en Wallonie qu'en Flandre. Je ne parle pas seulement des Français qui viennent travailler en Belgique mais aussi des Belges qui partent habiter en France, généralement pas les plus pauvres, et qui bénéficiant de ce statut de frontaliers ne cotisent plus à l'impôt des personnes physiques tout en continuant à bénéficier de tous les avantages sociaux. Quel est le montant de cette perte pour les caisses de l'État belge?

Ma deuxième question sera plus subjective puisque je suis bourgmestre d'une commune frontalière. Le statut fiscal des travailleurs frontaliers a également un impact sur les additionnels communaux. Même si l'avenant prévoit de corriger cette situation à l'avenir, dans ce régime transitoire, quel est le manque à gagner des communes frontalières et généré par ce phénomène en vogue? En effet, de plus en plus de personnes trouvent un certain charme à ce statut de frontalier, en particulier du côté de la France vu qu'avec les autres frontières, le problème a été réglé depuis longtemps.

>>>> Intégral de la question de JL Crucke et réponse du ministre Leterme
>>>>Article%20Courrier%20Escaut

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Contrats d'assurance vie: La sénatrice MR Christine Defraigne et le député Jean-Luc Crucke veulent réveiller les contrats d'assurance vie dormants

A l'heure actuelle, il n'existe en Belgique aucune étude sérieuse et exhaustive permettant d'évaluer le nombre de contrats d'assurance vie qui dorment faute d'avoir été réclamés par un bénéficiaire. Oubli, décès,clauses d'attribution trop générales, les causes à l'origine de ce constat peuvent être nombreuses.
Aujourd'hui, le code civil dit dans son article 1247 que c'est au bénéficiaire de prouver que des prestations lui sont dues.

La proposition de loi que vont déposer conjointement les libéraux Christine Defraigne et Jean-Luc Crucke vise à rendre obligatoire la recherche du bénéficiaire par les assureurs.

La proposition de loi prévoit trois étapes étapes spécifiques.

_ Une phase systématique et structurée d'information et de recherche du bénéficiaire
_ Une phase de transfert des contrats dormants vers la Caisse des Dépôts et Consignation.
_ La création d'un point de contrat auprès d'Assuralia

>>>>Article%20Le%20Soir-21-02-2008.pdf

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mercredi 20 février 2008

Sécurité des biens culturels en Belgique : Jean-Luc Crucke réclame une étude d'envergure au ministre Patrick Dewael.

Photo Pierre Peeters Fabrique Cathédrale

Suite au vol de pièces de valeur survenu dernièrement dans l'enceinte de la cathédrale de Tournai, Jean-Luc Crucke a interrogé, ce mercredi à la Chambre, le ministre de l'Intérieur, Patrick Dewael, sur la sécurité des biens culturels en Belgique.

« La Province a-t-elle reçu du ministère des conseils de prévention en matière de sécurité ? Si oui, ces conseils ont-ils été appliqués ? En effet, ne faut-il pas regretter que la protection essentielle d'un tel trésor fût un simple double vitrage vieux de 50 ans, s'est étonné le député.
Le ministre ayant répondu par l'affirmative, il conviendra par conséquent de vérifier si les conseils de l'administration ont été suivis d'effets.
D'autre part, Jean-Luc Crucke a aussi réclamé au ministre, la mise sur pied d'une étude d'envergure sur la sécurité des biens culturels en Belgique.
Pour le député MR, on ne peut laisser les communes et provinces, seules face à cette problématique : « Les pouvoirs publics qui, indirectement, possèdent de tels objets ne peuvent financièrement pas faire face aux primes des polices d'assurance auxquelles ils devraient souscrire. Or, de nombreuses communes ou provinces possèdent, dans leurs édifices religieux ou bâtiments culturels, de véritables petits bijoux souvent à la merci des voleurs. »

Jean-Luc Crucke s'est réjoui de la réponse du ministre Patrick Dewael.

Celui-ci a accueilli favorablement l'idée d'une contribution de la DJB/ART, (Direction de la lutte contre la criminalité contre les biens), à une étude générale et complète de sécurité.
Jean-Luc Crucke reviendra demain à la Chambre sur cette problématique avec une question au ministre de la Justice.

>>> intégrale de la question réponse

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lundi 18 février 2008

Trains : LigneTy -Ath-Mouscron,Jean-Luc Crucke plaide pour une sécurité rapprochée

Grève et violence dans les trains: question de Jean-Luc Crucke à Inge Vervotte, ministre de la mobilité

La Chambre: mercredi 13 Février
La "sous-région" Tournai-Mouscron connaît une situation spécifique face à la violence dans les trains. À Tournai, il n'existe plus de cellule de sécurité car le personnel qui y était affecté a été muté à Mons. En Hainaut occidental s'est installée une délinquance propre à une mouvance touristique liée aux "mégadancings". Cette situation rencontre un vide sur le plan de la sécurité.
Serait-il vraiment utopique d'affecter un personnel de sécurité au Hainaut occidental, en particulier à Tournai ?

Réponse de la Ministre Vervotte
>>>>Interview de Jean-Luc Crucke





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vendredi 15 février 2008

La semaine parlementaire de Jean-Luc Crucke

Les frontaliers ont un coût certain et un certain coût pour le budget de l'état fédéral. Le ministre du Budget, Yves Leterme a du le reconnaître en me précisant qu'il s'agissait d'une perte de rentrées fiscales à l'IPP d'environ 60 millions d'euros.
Je lui ai fait observer qu'il fallait ajouter, entre autre, à cette somme la prise en charge des demandeurs d'emploi qui, en subissant cette concurrence inique, font supporter au budget fédéral une dépense équivalente à 200 millions d'euros.
Qui a dit qu'il était impossible d'équilibrer le budget? Ce déficit suscité ne sert-il pas essentiellement aux entreprises de Kortrijk-Veurne?

Le ministre de la Justice Vandeurzen m'a confirmé qu'une législation spécifique (L.20.12.06) prévoyait l'application de
peines plus sévères à l'égard des auteurs de violences exercées à l'encontre, entre autre, de personnel des transports publics. Malheureusement, un recours introduit, devant la Cour constitutionnelle,empêche la mise en application actuelle de cette législation.
Dommage ce ne serait pas un luxe pour lutter contre ce type de délinquance!

Le même ministre a botté hors touche concernant
l'application d'un service minimum au sein des prisons. Je maintiens qu'il est absurde de demander aux policiers chargés de poursuivre les délinquants d'être immobilisés au sein de prisons lors d'un mouvement de grève.
Je reviendrai sur le sujet dans le cadre du PNS (Plan National de Sécurité).

Ma
proposition de Loi relative au concordat judiciaire fut applaudie par le ministre de la Justice qui a précisé en partager largement la philosophie et le prescrit légistique. Un groupe d'experts se réunira incessamment pour y intégrer quelques amendements techniques et les partenaires sociaux sont appelés à se rencontrer pour trancher la délicate question du statut des travailleurs lors du transfert d'une entreprise sous contrôle judiciaire.

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mardi 12 février 2008

Imposition des travailleurs transfrontaliers: quel manque à gagner pour la Belgique ?

Commission des Finances et du Budget, mardi 12 02 2008.

Question de M. Jean-Luc Crucke au vice-premier ministre et ministre du Budget, de la Mobilité et des Réformes institutionnelles sur "l'impact budgétaire de la non-application du principe de l'imposition des travailleurs dans le pays du lieu de travail" (n° 1898)

03.01 Jean-Luc Crucke (MR):

Monsieur le président, le vice-premier ministre vient justement de faire allusion à la confection du budget. On pourrait l'interroger sur des rentrées financières qui n'existent pas encore, je pense plus particulièrement aux travailleurs frontaliers français.

La convention fiscale pour la prévention de la double imposition de 1964, qui applique tout le contraire de ce que préconise l'OCDE, à savoir l'imposition sur le lieu de travail, vient de subir un avenant signé par les deux ministres des Finances, belge et français. L'avenant prévoit l'application de ce principe OCDE à partir de 2010 et fixe une compensation de 25 millions d'euros environ.

Dans le cadre de la confection du budget, il serait intéressant d'évaluer toutes les rentrées financières sur lesquelles on ne peut pas compter.

Monsieur le vice-premier ministre, je voudrais connaître la perte annuelle occasionnée par les frontaliers français dans le budget de l'État belge. Je ne parle pas seulement des Français qui travaillent dans le Hainaut occidental et dans le Courtraisis, là où on rencontre le plus cette situation. On peut y ajouter la région d'Ypres mais il y a plus de travailleurs français en Wallonie qu'en Flandre. Je ne parle pas seulement des Français qui viennent travailler en Belgique mais aussi des Belges qui partent habiter en France, généralement pas les plus pauvres, et qui bénéficiant de ce statut de frontaliers ne cotisent plus à l'impôt des personnes physiques tout en continuant à bénéficier de tous les avantages sociaux. Quel est le montant de cette perte pour les caisses de l'État belge?

Ma deuxième question sera plus subjective puisque je suis bourgmestre d'une commune frontalière. Le statut fiscal des travailleurs frontaliers a également un impact sur les additionnels communaux. Même si l'avenant prévoit de corriger cette situation à l'avenir, dans ce régime transitoire, quel est le manque à

gagner des communes frontalières et généré par ce phénomène en vogue? En effet, de plus en plus de personnes trouvent un certain charme à ce statut de frontalier, en particulier du côté de la France vu qu'avec les autres frontières, le problème a été réglé depuis longtemps.

03.02 Yves Leterme, ministre:

Monsieur le président, je vous remercie.

Monsieur Crucke, je commencerai par vous répondre sur les additionnels communaux. L'application du régime aux frontaliers résidents de France n'a aucun impact direct sur la perception des additionnels par les communes belges. En effet, ils sont calculés à partir de l'impôt sur les personnes physiques auquel les résidents en Belgique sont assujettis. Selon la logique de l'OCDE, si les résidents français étaient imposables en Belgique, ils ne seraient pas soumis à l'impôt des personnes physiques, mais à celui des non-résidents et ne payeraient donc pas d'additionnels communaux – abstraction faite de l'accord avec la France au sujet de l'avenant sur un remboursement forfaitaire.

Ensuite, s'agissant du manque à gagner général qui résulte de l'application du régime frontalier prévu par la convention belgo-française préventive, il est difficile de l'évaluer précisément. Les frontaliers employés en Belgique sont, par définition, des non-résidents. Puisqu'ils ne sont pas imposables en Belgique, ils ne doivent pas y déclarer leurs revenus. Dès lors, les seules informations dont l'administration dispose à leur sujet sont les données figurant dans le système informatisé "Belgotax'", qui permet aux employeurs de remplir leurs obligations en termes de précompte professionnel. Toutefois, les données contenues dans ce système sont nécessairement incomplètes, étant donné que les employeurs ne sont pas obligés d'y participer et que l'administration ignore leur taux de participation. Nous ne sommes donc pas certains que tous les employeurs utilisent "Belgotax".

Sur la base des données de 2005, nous pouvons estimer – pour l'exercice d'imposition 2006 - le nombre de frontaliers à 33.000. L'administration évalue l'impôt brut total à quelque 57 millions d'euros. Ce montant ne tient pas compte des charges de famille, qui ne sont pas davantage connues – et je vous en ai expliqué la raison. D'autres éléments, comme des déductions déterminées des revenus provenant d'une autre origine ou le travail à temps partiel, peuvent encore influencer ce montant dans les deux sens.

Pour intégrer ces facteurs, l'administration a produit une estimation minimale et maximale. Il en résulte qu'elle table sur une fourchette comprise entre environ 29 millions et 65 millions d'euros. Bien entendu, il
convient d'insister sur le fait qu'il ne s'agit là que de tentatives d'estimations dont la fiabilité ne peut être garantie en raison du peu d'informations dont dispose l'administration au sujet des travailleurs concernés.

En bref, pour l'ordre de grandeur, je vous ai parlé de 57 millions puis de la fourchette entre 29 et 65 millions d'euros.

03.03 Jean-Luc Crucke (MR): Monsieur le président, j'aimerais tout d'abord remercier le vice-premier ministre pour sa réponse, mais je ne suis pas tout à fait d'accord avec sa première réponse, à savoir qu'il n'y a aucun impact direct sur les additionnels.

Je ne dis pas que sa réponse n'est pas exacte sur le plan de la technique fiscale. Comprenons-nous bien, monsieur le vice-premier ministre, sur ce qui se passe: les Belges qui quittent la Belgique pour se domicilier en France resteraient en Belgique s'il n'existait pas ce régime si favorable et paieraient leurs impôts frontaliers, étant domiciliés dans une commune frontalière. C'est une première perte.

Deuxièmement, je vous remercie pour ce chiffre de 57 millions.

3.04 Yves Leterme, ministre: Ils peuvent avoir d'autres raisons pour déménager.

03.05 Jean-Luc Crucke (MR): Je suis persuadé qu'il n'y en a pas beaucoup par rapport à ceux qui sont là.

Si vous lisez l'étude EuresChannel, vous verrez que ce transfert est essentiellement dû à ce différentiel de 30% sur le plan fiscal, ce qui n'est pas rien pour certains emplois: plus les gens gagnent, plus la différence est importante.

Deuxièmement, je vous remercie donc pour le chiffre. Je comprends qu'il puisse exister une marge et que l'administration doive en tenir compte. Mais un autre calcul peut être réalisé: vous m'avez cité le nombre de 33.000 frontaliers en 2005; aujourd'hui, on peut dire qu'ils sont 40.000. Ces 40.000 pourraient être remplacés – au conditionnel – par des chômeurs, flamands comme wallons, qui pourraient travailler à leur place. Or, le budget doit aussi payer ces chômeurs. Je reste toujours optimiste et je me dis qu'un sur deux pourrait être un chômeur qui prendrait une place, mais un chômeur coûte au minimum 10.000 euros. Faites le calcul et vous retrouverez encore 200 millions d'euros.

Pour moi, ce système existant qui pourra, heureusement, être modifié par la concrétisation de cet accord et de cet avenant est inique parce que qu'il coûte au budget belge et parce qu'il lèse le fédéral. On est en train de mettre en place une politique fédérale au bénéfice d'une région. Tout à l'heure, vous avez parlé d'Ypres, de Courtrai; les emplois sont là-bas, ce que je ne critique pas. Mais un autre phénomène indirect est très dangereux: certaines entreprises se déplacent de la région d'Hasselt ou de Liège pour s'implanter dans cette région: elles peuvent faire appel à des frontaliers qui leur coûtent moins cher, parfois plus qualifiés, mais qui alors, à même qualification, coûtent encore moins cher.

Il conviendrait de mettre fin à tout cela: il ne s'agit pas uniquement d'une inégalité sur le plan fiscal. Comme je pense à vous et que je veux vous aider, sur le plan budgétaire, cette recette ne ferait pas trop de mal et serait vite comprise par tout le monde.


L'incident est clos.

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