vendredi 3 mars 2006

Pont Notre Dame (Suite)

Namur, Parlement wallon,23 février 2010

Question orale de M. Crucke à M. Lutgen, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine, sur « la dangerosité du pont de Notre-Dame à Tournai »

M. Crucke (MR). - Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, chers Collègues, vous savez qu'il n'est pas dans mes habitudes de poser des questions sur des situations ponctuelles, et certainement pas lorsque ces situations amènent des drames avec perte de vies, et c'est le cas avec ce pont mobile à Tournai.
Le 10 février, aux alentours de 20 heures, un accident s'est produit - et qui n'est pas le premier - et m'a amené à venir vers vous. Un véhicule n'a pas marqué - ou n'a pas su marquer - l'arrêt alors que le pont mobile était levé, qu'une péniche passait et que les barrières de sécurité étaient abaissées. Le fonctionnement du système tel que prévu était en vigueur.
Pour les occupants du véhicule, deux jeunes ont pu sauver deux personnes, malgré le froid, mais deux autres sont décédées.
Ce qui fait que je vous questionne aujourd'hui, c'est le fait qu'on répète que la dangerosité de l'endroit semble connue. Mais j'ai lu une déclaration, dans Sud Presse, du SPW, qui semblait à contre temps concernant les voies hydrauliques qui « ne cachent pas leurs intentions de ne rien faire ». En dehors du fait que ce type de déclarations, quelques jours après ce type d'accident, est totalement désagréable et inutile, n'apporte rien au débat, en plus lorsqu'on certifie que l'endroit est un endroit accidentogène, il y a peut-être moyen de réagir autrement et de le faire avec plus de justesse dans le ton. C'est ce qui m'a amené à vous poser la question aujourd'hui.
Monsieur le Ministre, par rapport à l'accident, on connaît les causes exactes, sont-elles dues à l'environnement lié au pont lui-même ?
Votre administration a-t-elle eu son attention attirée par les autorités communales dans le passé sur la dangerosité de l'endroit ?
Peut-on, oui ou non, dire qu'il est accidentogène ? Il est facile de dire qu'il y a eu d'autres accidents, mais des constats se font qui permettent d'attester le fait.
Il semblerait que des modifications, qui ne soient pas extrêmement importantes sur le plan budgétaire, puisqu'on parle d'installer des barrières plus efficaces et aussi un éclairage plus important, permettraient réellement d'éviter ce type d'accident. Si c'est le cas, quel est le coût de ces travaux ?
Enfin, peut-on vous demander d'accorder à ce dossier une urgence réelle ? Cela se situe en plein centre de Tournai, c'est un endroit extrêmement fréquenté, c'est un passage inévitable pour passer d'une rive à l'autre dans le centre de Tournai. On n'imagine pas de le supprimer, ce n'est pas ce que je demande non plus. Mais il y a une urgence.
Pour ne pas rester centré sur Tournai, parce que j'ai lu qu'un accident semblable s'était passé à Liège, peut-on réellement, contrairement à ce que le MET a dit, considérer qu'il y aura plus qu'une urgence accordée mais réellement des décisions qui seront prises, et prises dans la bonne direction ?
Mme la Présidente. - La parole est à M. le Ministre Lutgen.
M. Lutgen, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine. - On ne connaît pas encore les causes précises de l'accident, donc je me garde bien de tirer des conclusions hâtives par rapport aux différentes responsabilités qui peuvent exister. Une enquête judiciaire est en cours, on tiendra bien évidemment compte de ces conclusions.
La signalisation actuelle est agréée par un arrêté de police du bourgmestre de Tournai.
Je vais faire une petite parenthèse, concernant les déclarations de Pierre, Pol ou Jacques au travers de la presse, cela ne fait que confirmer ce que je disais, et les dispositions qui ont été prises par le directeur général de l'administration le 14 octobre dernier. On n'est pas là pour « s'étaler » dans la presse, il doit y avoir une certaine coordination. L'agent en question aurait pu vous répondre que, d'une part, des aménagements seront prévus - je le souhaite -, avec des feux clignotants sur les barrières mobiles qui seront installées, ainsi qu'un mur de lumières rabattables qui prendra place en travers de la route lorsque le pont est relevé. Ce mur sera comparable à un écran constitué d'une multitude de lampes et permettra de maximiser l'impact visuel de la coupure temporaire de la route.
Au-delà de ces éléments techniques qui étaient déjà à l'étude et qui pourraient être mis en place assez rapidement, en fonction des procédures, je ne fixe pas de délai, si ce n'est des délais dont je suis certain. On ne peut pas me dire « à la fois vous donnez des délais, à la fois vous êtes dans l'effet d'annonce ». Ici, c'est une priorité qui est donnée par rapport aux agents concernés.
Il faudra voir s'il y a moyen d'étudier d'autres possibilités - on a regardé cela de façon assez pointue - au-delà des deux éléments dont je vous ai parlés, et voir s'il y a d'autres endroits, en Région wallonne, qui connaissent les mêmes risques. Ici, dans le cas présent, d'après les chiffres qui me sont revenus, quatre décès ont eu lieu sur une période de quinze ans à cet endroit.
Quand on ne connaît pas du tout l'endroit, quand vous n'êtes pas habitué à ce genre de coupure de la route, il peut y avoir un effet de surprise. Dans les dispositions - barrières, feux lumineux, signaux -, s'il y a d'autres dispositions qui peuvent être prises, en regardant aussi ce qui se fait ailleurs, dans d'autres zones ou dans d'autres régions, d'améliorer au maximum la qualité de la sécurité à cet endroit particulièrement fréquenté.
Voilà ce que je peux vous dire aujourd'hui, sans fixer de délai, parce que le dossier n'est pas complet aujourd'hui. Ce sont les premiers éléments d'aménagement que je peux vous donner, en fonction des éléments qui me sont revenus.
Mme la Présidente. - La parole est à M. Crucke.
M. Crucke (MR). - Je remercie M. le Ministre pour sa réponse.
Il a confirmé le fait que les aménagements seraient entrepris.
Quand j'ai lu ce que j'ai lu, j'ai vu, quelques jours après, sur la chaîne locale, le représentant des voies hydrauliques qui confirmait que des travaux seraient faits. Ma question avait été déposée à ce moment-là. Donc vous confirmez aujourd'hui le fait que ce serait fait.
C'est d'autant plus regrettable d'avoir une communication qui soit aussi mauvaise. Quand on lit dans un journal, deux jours après un accident, ce type de communication, cela vaudrait la peine de donner, de temps en temps, à l'un ou à l'autre, des leçons de communication. Il vaut parfois mieux se taire que de dire n'importe quoi, on ne fait qu'envenimer les choses.
Le principal, c'est pour l'avenir, que ces travaux soient bien prévus. Et ce que vous avez annoncé comme travaux me semble largement satisfaisant pour améliorer la situation.
Vous n'y avez pas répondu, et je ne vais pas en faire un plat, mais chacun doit jouer son rôle de responsabilité. Quatre décès sur quinze ans, c'est trop. Mais si les lieux sont accidentogènes, il revient aux autorités communales d'attirer l'attention de l'autorité régionale. Vous ne m'avez pas dit s'ils l'avaient fait ou pas.
Laissons les choses telles qu'elles sont. Je veux aller au-dessus de l'évènement. Il faut que chacun, de temps en temps, assume également. Si l'autorité communale ne le signale pas à l'administration, on ne peut pas demander non plus à la Région wallonne de connaître par cœur les endroits. Parce que je pense qu'effectivement, pour le Tournaisien qui fréquente cet endroit, il n'y a aucun risque, il le connaît. Mais pour celui qui ne le fréquente jamais, l'effet de surprise peut être l'élément qui soit la cause d'accident.

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