Question orale de Jean-Luc CRUCKE au Ministre ANTOINE sur "Des terrains de football utilisés en zone d'atterrissage pour hélicoptères"
Mme la Présidente. – L'ordre du jour appelle la question orale de M. Crucke à M. Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports, sur « des terrains de football utilisés en zone d'atterrissage pour hélicoptères ».
La parole est à M. Crucke pour poser sa question.
M. Crucke (MR). – Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, chers collègues, je trouve l'idée fort intéressante du Centre médical héliporté. Les statistiques du Centre médical héliporté montrent que les interventions sont en augmentation croissante : sur 2010, on parle de 17% d'interventions supplémentaires ; sur 1 178 missions, 962 l'étaient par hélicoptère. Il est vrai que pour l'instant, le travail de cette ASBL est essentiellement tourné vers la Communauté germanophone, la Province de Luxembourg, de Liège et un peu de Namur. Voilà une structure utilisée qui permet d'utiliser également les terrains de football puisque par le biais d'un mécanisme d'adaptation et de balisage automatique, les hélicoptères peuvent atterrir de nuit (30%) sur les terrains de football, soit souvent à proximité de lieux qui seraient peut-être plus difficilement accessibles ou aussi rapidement accessibles.
Vous avez décidé de financer le mécanisme de balisage à concurrence de 80% puisque le mécanisme coûte 2 500 euros dont 2 000 euros viennent de la région et 500 euros sont à charge des communes qui en font la demande.
Monsieur le Ministre, j'aurais voulu savoir s'il y a une ambition d'augmenter le processus et de permettre sa généralisation à l'ensemble du territoire wallon. Je ne vous cache pas que pour ce prix, vu l'efficacité et les besoins, je pense qu'on pourrait aller au-delà du Luxembourg, de Liège et de Namur. Peut-être que les Provinces de Hainaut et de Brabant wallon pourraient ne pas être ignorées. Je ne sais pas si cela rentre dans l'objet social du Centre médical héliporté.
Mme la Présidente. – La parole est à M. le Ministre Antoine.
M. Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports. – Madame la Présidente, une fois n'est pas coutume, mais c'est le jour du printemps, saluons la reconnaissance par M. Crucke de l'action gouvernementale. Cela vaut un temps d'arrêt parce que c'est suffisamment rare pour que je puisse en respirer tout le bénéfice, aujourd'hui.
Lundi dernier, nous étions très fâchés, surtout vous.
M. Crucke (MR). – Vous !
M. Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports. – Non, non parce que vous me reprochiez de ne pas connaître par cœur un chiffre...
M. Crucke (MR). – Vous n'avez pas voulu le donner...
M. Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports. – Bon, ce n'est pas très grave.
Revenons-en à l'essentiel, Madame la Présidente, et c'est bien de cela dont il s'agit, c'est la rapidité d'intervention de l'ASBL Centre de secours médicalisé de Bra-sur-Lienne qui s'est fait forte, en 1997, de répondre à toute urgence vitale par une activité médicale héliportée en complément de son activité de médecine d'urgence au sol qui elle existe depuis, maintenant, pratiquement 25 ans.
Cette ASBL est située au carrefour des Provinces de Luxembourg, de Namur et de Liège dans un rayon d'interventions de 15 minutes. Elle peut intervenir dans plus ou moins 240 000 personnes et est accessible sur 33 communes.
En 2003, pour soutenir l'action de cette association, un comité de soutien des secours héliportés en Communauté germanophone a vu le jour. Les particularités géographiques de cette région font que, bien souvent, le recours à une aide médicalisée urgente et héliportée s'avère vital et, ô combien, indispensable.
À l'occasion de sortie dans les Cantons de l'Est, l'hélicoptère baptisé d'un nom de circonstance The Spirit of Saint-Luc, a dû, bien souvent, patienter un temps précieux dans l'attente de l'allumage et de l'éclairage afin de pouvoir se poser de nuit sur les terrains de football, qui sont des zones appropriées vu leur espace disponible pour ce genre d'exercice.
Une idée toute simple a alors germé : et si le pilote pouvait envoyer un SMS qui alors déclencherait l'éclairage du terrain désigné. Il s'agit là d'une simple puce fixée sur un tableau électrique qui permet le déclenchement de l'éclairage. Pour l'heure, 19 terrains en Communauté germanophone disposent de cette ingénieuse adaptation.
Nous avons des contacts avec nos collègues, bien sûr, M. Meuters, pour la Communauté flamande, mais en l'occurrence Mme Wekmans pour la Communauté germanophone, nous nous sommes inspirés très largement de ce modèle, puisque le comité à pu bénéficier d'un subside à hauteur de 60% de la Communauté germanophone, l'investissement moyen pour chaque terrain étant de 2 000 euros.
Les clubs de football ne doivent faire face à aucune charge, si ce n'est le coût de l'électricité le temps de l'atterrissage et ensuite du décollage.
Cette initiative est à saluer, il s'agit d'un système unique qui permettra de gagner un temps précieux afin de sauver des vies.
Actuellement 16 terrains en Wallonie sont équipés de ce dispositif. Ici, il n'y a pas de chiffres, mais je vais être précis. Pour la Province du Luxembourg, c'est Vielslam, la Roche-en-Ardenne, Berismenil Houffalize, Tavigny, Wibrin, Montleban, Bovigny et Gouvy. Pour la Province de Liège : Hamoir, Ferrières, Donceel, Fraiture, Faymonville et pour la Province de Namur : Sinsin et Noiseux.
Douze terrains sont pour le moment en processus d'évaluation et de faisabilité. Pourquoi ? Parce qu'il convient de vérifier la conformité de l'installation électrique et l'environnement immédiat du terrain pour voir si l'hélicoptère peut se poser sans véritable entrave, ni inconvénient pour le voisinage. Nous devons notamment vérifier la présence de pylônes électriques ou encore d'arbres à hautes tiges.
Certains sites ont d'ailleurs été écartés sur base de ces analyses, il y a eu plus de demandes que celle que je viens de décrire. Pour les sites en cours, d'analyse pour la Province du Luxembourg : Hotton, Bonnerue, Nassogne, Forières, Barvaux-sur-Ourthe, et Heyd. Pour la Province de Liège : Anthisnes, Habiémont, Villers-aux-Tour, Banneux, Chanxhe, Sprimont, et pour la Province de Namur il n'y a pas eu de demande complémentaire.
L'ASBL Centre de secours médicalisé de Bra-sur-Lienne s'est elle-même chargée de déterminer les terrains qu'elle jugeait stratégiques. Selon elle, il y a 52 terrains sur les trois provinces des installations. Vous verrez que nous en serions à une petite trentaine aujourd'hui.
J'ai donc souhaité soutenir à grande échelle l'installation de ce dispositif avec l'ASBL Centre de secours. Un contact a été pris, fin 2010, par mes collaborateurs, et nous avons prévenu les communes concernées de la possibilité d'obtenir un subside permettant l'installation du dispositif.
Je dois bien reconnaître qu'il n'y a pas eu un engouement considérable, les communes n'ont pas toujours bien compris l'intérêt de ce dispositif, mais nous avons repris notre bâton de pèlerin pour qu'il en soit ainsi.
Bien sûr, l'hélicoptère médicalisé, Monsieur Crucke, de Bra-sur-Lienne est le seul qui existe en Wallonie, mais il ne travaille que sur 33 communes pour les trois provinces concernées. Il ne travaille pas pour les autres provinces. L'autre dispositif qui existe c'est à Bruges, c'est le même hélicoptère, mais pour le nord du pays.
Du reste, la sécurité autour et sur nos infrastructures sportives m'intéresse au premier chef, puisque j'avais confié cette mission à l'AES (Association des établissements sportifs) qui a tenu un colloque sur ce thème. J'ai participé à celui-ci au WEX à Marche sur le thème « La sécurité c'est aussi mon sport », colloque pendant lequel j'ai confirmé la capacité de subventionnement des défibrillateurs, puisque nous les subventionnons - et je parle ici, des défibrillateurs externes automatiques, c'est ce qui a de plus pointu - à 75% ce qui rappelle combien nous devons pratiquer le sport en totale sécurité.
Tout cela se fait en pleine objectivité avec les demandes des complexes sportifs et des communes. Pour les défibrillateurs c'est du reste une proposition de Laurent Devin, je n'ai rien inventé, et pour l'autre on attend la sélection évidemment dans les trois provinces concernées de l'ASBL Bra-sur-Lienne pour compléter le réseau d'héliport.
Mme la Présidente. – La parole est à M. Crucke.
M. Crucke (MR). – Deux éléments d'abord pour harceler Monsieur le Ministre, il a fait allusions à la semaine passée, je ne suis pas rancunier, je me fâche très vite, mais cela descend aussi vite.
Monsieur le Ministre, c'est étonnant que ce procédé ne soit pas utilisé à d'autres endroits de la Wallonie, c'est un peu cela ma question. N'y a-t-il pas un besoin pour d'autres endroits que par rapport aux provinces ? Vous parlez de Bruges pour les Flamands, si vous allez dans le sud de la Wallonie qu'en est-il ? Si il n'y a pas de demande, on ne peut pas les devancer avec cette ASBL qui ne couvre pas toute la Wallonie.
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