Question orale de Jean-Luc CRUCKE au Ministre ANTOINE sur "les besoins en personnel du secteur technologique"
Mme la Présidente. – L'ordre du jour appelle la question orale de M. Crucke à M. Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports, sur « les besoins en personnel du secteur technologique ».
La parole est à M. Crucke pour poser sa question.
M. Crucke (MR). – Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, chers collègues, ma question sera extrêmement courte. Je pense que vous avez pris connaissance de la communication d'Agoria suite à un sondage effectué au sein des entreprises du secteur technologique ; plus particulièrement, 150 entreprises ont été considérées. Sur base de l'information qui est remontée à Agoria, on considère que sur les cinq prochaines années, on pourrait créer, dans le secteur de maintenance et montage-grue, 6 000 emplois.
Ma question est donc extrêmement simple : avez-vous pris connaissance de cette information ? Comment le FOREM se prépare-t-il à ce type de demande ? Comment prépare-t-il les demandeurs d'emploi qui pourraient être ceux que l'on retrouve dans ces 6 000 emplois visés ? Ce sont des métiers qui sont certes techniques, de plus en plus spécialisés, donc qui demandent incontestablement de la formation.
Mme la Présidente. – La parole est à M. le Ministre Antoine.
M. Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports. – Effectivement, M. Crucke me demande comment j'ai été informé de l'analyse du secteur Agoria. Je ne l'ai été que par communiqué de presse.
Que nous annonce l'analyse d'Agoria ? Ils nous annoncent, sur cinq ans - c'est leur responsabilité -, il y a eu 6 000 postes vacants. J'ai envie de dire que cela corrobore d'autres analyses qui nous annoncent des créations d'emploi extrêmement importantes. Au passage, cela démontre quelles que soient nos discussions quelque peu byzantines sur la définition des chômeurs, quelle qu'en soit la définition, dans toutes les catégories aujourd'hui, il y a diminution du chômage et de la demande d'emploi. C'est indiscutable. Comme vous, nous nous en réjouissons. Les dernières mesures prises par le Fédéral vont y concourir, puisqu'il y a notamment tous les dispositifs anticrise - win-win et autres - qui sont maintenus.
Comment se répartissent ces 6 000 postes vacants : 532 chefs de projet, 398 chefs de chantier, 484 chefs d'équipe, 1 402 techniciens, 3 181 personnels exécutant.
Le FOREM n'est pas en mesure stricto sensu de corroborer ces chiffres, mais il peut présenter une estimation du nombre d'offres gérées sur un an, ce qui me paraît encore plus fiable - avec tout le respect que j'ai pour Agoria - dans le sous-secteur maintenance-montage-grue. L'année dernière, nous avons géré 550 offres d'emploi. Si vous le projetez dans la même période qu'Agoria, nous devrions avoir, sur cinq ans, environ 2 750 offres d'emploi, ce qui n'est pas négligeable.
Du reste, il faut bien préciser que le nombre d'offres que nous gérons au FOREM ne représente pas la totalité des offres d'emploi. Certaines nous échappent parce que l'entreprise procède par d'autres voies de recrutement.
D'autre part, il est très difficile d'isoler ce sous-secteur dans les systèmes de reporting du FOREM. Il s'agit d'un résultat issu d'une part relatif estimé par rapport au total des entreprises du secteur technologique et d'un croisement avec les commissions paritaires.
Enfin, cette estimation ne tient pas compte des offres reçues par flux automatiques en provenance du VDAB et d'Actiris, puisque nous sommes dans une réciprocité d'offres - comme vous le savez - et ne tient pas non plus compte des agences de placement ou d'intérim privées, qui constituent une voie privilégiée de ce secteur en matière de recrutement.
Il n'est donc pas exclu que les 6 000 emplois avancés par Agoria coïncident avec une forme de réalité économique, même si nous avons du mal, nous avons tout fait pour la valider.
J'ajoute cependant, pour nuancer, le chiffre de 6 000 emplois, qu'il faut faire attention : un seul poste de travail peut donner l'objet à plusieurs offres, parce qu'on essaie quelqu'un, cela ne fonctionne pas. Vous savez comment cela va.
En termes de formation, FOREM Formation est actif dans le secteur de la maintenance industrielle et dans le secteur des grues de montage. Dans chaque sous-région, une offre de formation aux métiers de la maintenance est proposée. Les métiers repris dans ces actions de formation couvrent l'activité depuis l'opérateur de production et la maintenance de premier niveau jusqu'à la spécialisation d'automaticiens en passant par les très demandés électromécaniciens de maintenance. Les derniers développements ont été effectués sur le site de Dinant où, grâce au concours de moyens de la Région wallonne et du FEDER, une nouvelle infrastructure a été créée dans laquelle de nouvelles méthodes pédagogiques sont mises en œuvre.
Pour la partie montage grues, une collaboration ponctuelle avec l'ASBL Montage - qui est d'ailleurs soutenue par les partenaires sociaux du secteur - est activée régulièrement depuis maintenant trois ans. Les formations sont organisées en alternance entre les régions de Charleroi et Liège.
Dès lors, le FOREM suit cela de très près et a proposé les adaptations de formation nécessaires.
Mme la Présidente. – La parole est à M. Crucke.
M. Crucke (MR). – Je remercie le ministre pour l'information donnée. C'est vrai qu'il n'est pas simple d'analyser un chiffre lorsqu'on donne les éléments bruts.
Le seul regret, Monsieur le Ministre, c'est de se dire que ce type de communication devrait peut-être faire l'objet de plus de concertations, au préalable, avant qu'on ne l'annonce, entre le FOREM et Agoria. Je ne sais pas s'il y a des contacts réguliers, je suppose que oui.
(Réaction de M. le Ministre Antoine)
Je vois que quand on a ce type d'annonce, inévitablement, les gens se précipitent parce que ce sont des métiers d'avenir, mais ce sont des métiers d'avenir qui demandent, malgré tout, un suivi très ponctuel sur le plan de la formation.
M. Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports. – En sachant que pour le niveau de grutier, c'est terriblement relevé. Aujourd'hui, dans beaucoup de situations, on exige un ingénieur pour conduire une grue, parce que c'est extrêmement sophistiqué. Le niveau d'exigence a lui aussi évolué en fonction de la technologie des grilles utilisées.
M. Crucke (MR). – Je partage le point de vue du ministre. C'est bien pour cela que je dis que ce sont des secteurs dans lesquels on sait qu'on ne formera pas en vain. Les gars qui ont ce type de formation trouvent du boulot, incontestablement. Il n'est pas besoin de parler de délocalisation.
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