Question orale de Jean-Luc CRUCKE au Ministre LUTGEN sur "le contournement de Halle"
Mme la Présidente. L'ordre du jour appelle la question orale de M. Crucke à M. Lutgen, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine, sur « le contournement de Halle».
La parole est à M. Crucke pour poser sa question.
M. Crucke (MR). Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, chers Collègues, je me fais un plaisir de poser cette question à M. le Ministre. Ce n'est pas la première fois que je lui pose une question sur le contournement de Halle. Mais j'ai un certain plaisir, surtout aujourd'hui, avec les grèves de la SNCB, il y a quelques jours, c'étaient les travaux entre Saint-Ghislain et Mons, évidemment ces travaux doivent être faits, mais cela a amené en plus le charroi, être dévié vers l'A8. Sincèrement, il n'y a pas plus beau jour qu'aujourd'hui pour comprendre le caractère ridicule de ces feux rouges qu'on retrouve à hauteur de Halle. Évidemment, c'est en Région flamande, on sait ce que cela veut dire dans le contexte actuel. J'ai déjà dit au Ministre que j'avais épuisé trois Ministres avant lui sur le sujet tous, en ce qui les concernent, hennuyers -, peut-être qu'un jour d'ailleurs, je passerai peut-être au cinquième Ministre avant que ce contournement de Halle ou ces feux rouges aient sauté. Monsieur le Ministre, dernière passe d'armes, la dernière fois que nous avions évoqué le dossier ensemble, vous nous disiez avoir reçu un rapport succinct de l'administration qui avait nécessité des questions supplémentaires et vous envisagiez de solliciter également l'inscription du point à l'ordre du jour du Comité interministériel des Transports. Où en est-on aujourd'hui? Est-ce que ces explications complémentaires que vous attendiez vous sont-elles parvenues ? Si elles le sont, quelles sont-elles et dans quelle direction vont-elles ? A-t-on pu, en Comité interministériel des Transports, évoquer le sujet? Est-ce qu'il y a pu y avoir un débat?
Je me souviens, et vous l'avez reconnu également, que le bourgmestre de Halle, lui-même, était assez favorable à ce qu'on trouve une solution. Je le comprends, parce que, quand on voit la masse d'hydrocarbures qui vole sur cette commune, avec le passage des camions et véhicules, je ne serais pas à mon aise à la place du bourgmestre de Halle. En tout cas, je chercherais d'autres solutions. Je me dis
qu'en dehors du problème communautaire habituel que connaît notre pays, il y a peut-être ici des intérêts qui sont convergents pour trouver une solution.
Mme la Présidente. La parole est à M. le Ministre Lutgen.
M. Lutgen, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine. Comme je l'avais indiqué, j'ai mis ce point à l'ordre du jour de la réunion du 1er avril dernier. C'est d'ailleurs la seule réunion que nous ayons eue en une année. J'ai écrit une dizaine de fois à mes Collègues pour qu'on puisse se réunir. Je suppose qu'il y a des dossiers, ils n'en manquent pas, il y a celui-là bien sûr, il y a des dossiers qui concernent la vignette, même si pour cela il y a un autre groupe de travail qui s'est quand même réuni, qui concernent différents échangeurs. Bref, c'est à foison en termes de discussion, il y a tout l'enjeu des transports le week-end, le dimanche plus particulièrement, les gros transports. On en a donc parlé le 1er avril dernier. J'ai senti une certaine écoute on va dire cela comme cela de la part Mme Crevits, qui est mon homologue flamande. Cela étant, depuis lors, malgré différents courriers que j'ai pu envoyer, ce sont plutôt des demandes que j'ai pu répéter, je n'ai pas eu de réponse et pas eu d'écho à ces demandes. Je vais le refaire et remettre à nouveau tout un dossier puisque je crois que c'est de l'intérêt, vous l'avez souligné très justement, bien sûr de la Wallonie, mais aussi de la Flandre, en tout cas de la Commune de Halle et le Bourgmestre y est très largement favorable pour éviter ces problèmes de pollution. Cela pourrait montrer, quelles que soient les réalités politiques et ce que les uns et les autres défendent, mais il est difficile d'entendre de la part de certains représentants flamands des intentions disant : « nous autres, nous sommes des hyperpragmatiques, lorsque l'on peut régler des problèmes à la fois pour les Flamands, pour les Wallons, nous sommes très ouverts, il n'y a aucun problème » et puis que l'on se trouve dans un dossier aussi concret que celui-là, et ne pas faire preuve de la bonne volonté nécessaire, et se dire que cela peut attendre. C'est un double discours qui est insupportable entre la soi-disant coopération qui peut exister et puis la réalité par rapport à des projets comme ceux-là qui concernent directement les citoyens, leur quotidien, les usagers et les riverains qui sont aussi concernés par ce type de projet. Voilà ce que je peux vous dire aujourd'hui. Cela étant, à la décharge de Mme Crevitz avec qui j'ai objectivement d'excellents contacts, c'est que depuis, elle a dû régler d'autres problèmes, notamment Anvers. C'est un gros dossier pour elle. Deuxièmement, la situation politique au niveau fédéral n'aide en rien évidemment à ce type de discussion puisque la CIMIT regroupant à la fois Bruxelles, la Wallonie, la Flandre et le Fédéral, est sous la houlette d'ailleurs de la Région bruxelloise pour l'instant, et il n'y a plus de réunion. Il n'y en avait déjà pas beaucoup quand le Gouvernement fonctionnait, une en un an, et M. Schouppe qui faisait des déclarations les unes après les autres sur toute une série de dossiers, en disant:« vous, Wallons, vous n'êtes pas assez répressifs, vous, Wallons, vous, Wallons... ». Quand je lui ai posé des questions très concrètes, il n'avait pas de réponse. On a quand même eu cette réunion-là. Pour donner un autre exemple, on en a déjà parlé ici, c'est le tunnel de Cointe. Les radars au niveau du tunnel de Cointe, premier radar tronçon en Europe, qui peut être opérationnel si le Gouvernement fédéral, en l'occurrence, je ne vais pas mettre tout le monde dans le même panier, loin s'en faut, M. Schouppe et/ou M. Van Quickenborne parce qu'ils se renvoient la patate maintenant, ce n'est plus très clair -, prennent des dispositions quant à la réalité juridique de ce type de radar tronçon. J'ai une tendance à croire dans ce cas-là que, comme par hasard, des projets existent en Flandre mais qui ne sont pas encore au point, comme c'est en Wallonie, cela viendra le jour où techniquement, ils seront prêts. C'est assez insupportable! Je m'éloigne du sujet et de la question que vous posiez. Comptez sur moi en tout cas pour remettre ce dossier à l'ordre du jour et j'irai en Comité de concertation le cas échéant s'il faut aller jusque là, si la CIMIT ne fonctionne pas. Maintenant, vu la situation politique, vous comprendrez bien que c'est un peu compliqué. C'est le genre de dossier concret qui concerne directement la population.
Mme la Présidente. La parole est à M. Crucke.
M. Crucke (MR). Je remercie M. le Ministre pour sa réponse. C'est tristement clair. En la matière, on peut donner la carte rouge à Mme Crevits parce que sincèrement, c'est aberrant de logique communautaire. Quand elle n'est pas là, cette logique communautaire, on l'incruste au détriment des populations, qu'elles soient wallonnes ou flamandes. C'est vraiment un dossier à pleurer!
Je ne peux que faire confiance à vos talents de persuasion pour arriver à faire sauter ce bouchon mais surtout à faire comprendre à Mme Crevits qu'il y a un intérêt commun parce que si même ça, on n'arrive plus à le comprendre, où va-t-on ? Vous comprendrez sans doute un peu mieux qu'en ce qui me concerne, je n'ai jamais eu peur de me dévoiler comme régionaliste, et je le suis de plus en plus.
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