mercredi 14 décembre 2005

Question orale de Jean-Luc CRUCKE au Ministre André ANTOINE sur "Contrôle antidopage confus de Dottignies"

M. Jean-Luc Crucke (MR). – Le grand prix de la Communauté française de cyclo-cross s’est disputé le 13 novembre à Dottignies dans l’entité de Mouscron. Ce qui a le plus retenu l’attention des médias et des partisans, ce ne sont ni les conditions météorologiques ni l’épreuve elle-même, mais un incident lors du contrôle antidopage. La confusion était telle que M. Erwin Kistemaker, président du jury de l’UCI, a dû établir un rapport : « Le docteur est arrivé quand les coureurs étaient dans le tour final. Il n’avait pas de documents officiels avec lui avec les noms des coureurs qui devaient être contrôlés après la course. J’ai dû les lui fournir. Craignant que beaucoup de coureurs ne soient pas au courant, j’ai également essayé de les appeler via les haut-parleurs, ce qui n’est probablement pas autorisé par les règlements. L’endroit où étaient effectués les contrôles n’avait pas non plus été communiqué. Un vrai chaos. » Il y a très peu d’épreuves de cyclo-cross en Wallonie. Se faire remarquer de cette manière est très regrettable. Bart Wellens a eu la chance de pouvoir faire demi-tour parce que ses mécaniciens l’ont averti au dernier moment. Sinon, imaginez la catastrophe ! Échapper à un contrôle peut conduire à des contentieux aux conséquences graves. Monsieur le ministre, confirmez-vous les faits tels que relatés par l’UCI ? Comment sont organisés les contrôles antidopage ? Le médecin savait à peine ce qu’il avait à faire ! Ces contrôles sont-ils si peu sérieux ? Qui est responsable ? La Communauté française ? L’administration des sports ? Des excuses ont-elles été présentées à l’UCI, par les organisateurs ou les fédérations belges ? J’aimerais également savoir combien de contrôles ont été faits au cours des cinq dernières années.
Enfin, le médecin qui a été chargé des contrôles à Dottignies le faisait peut-être pour la première fois. Si ce n’est pas le cas, comment expliquer ce chaos ?

M. André Antoine, vice-président et ministre du Budget, des Finances et des Sports. – Monsieur Crucke, je vous remercie pour cette question qui va me permettre de remettre les pendules à l’heure. Vous avez, avec raison, nuancé votre jugement. Il vaut toujours mieux se renseigner avant de prendre position. (M. Richard Miller, président, prend la présidence de la séance.) Vous m’interrogez sur la procédure des contrôles anti-dopage effectués par la Communauté française et, plus précisément, sur la journée mémorable du 13 novembre 2010, lors du Grand prix de cyclo-cross de la Région wallonne, organisé à Dottignies par la Fédération cycliste Wallonie-Bruxelles. La cellule anti-dopage de la Communauté française est placée sous l’autorité directe de l’administrateur général de la direction générale de l’Aide à la Jeunesse, de la Santé et du Sport, qui est l’autorité compétente en matière d’organisation des contrôles anti-dopage. Le cabinet ministériel n’intervient évidemment pas. La programmation de ces contrôles se base sur les statistiques des contrôles antérieurs, une répartition entre les différentes disciplines, le niveau de la compétition envisagée mais également la disponibilité d’un médecin pour en assurer la correcte exécution. Cette cellule comprend actuellement six médecins contrôleurs ayant chacun la qualité d’officier de police judiciaire habilité à effectuer les prises d’échantillons dans le cadre de la lutte anti-dopage. Du point de vue statistique, le nombre de contrôles réalisés durant les cinq dernières années s’élève à 882 contrôles lors de compétitions cyclistes sur un total de 5 895 contrôles, tous sports confondus. J’ai moi-même assisté à certains d’entre eux. La procédure est clairement définie par un arrêté du gouvernement du 10 octobre 2002 relatif à la procédure de contrôle de la pratique du dopage en Communauté française. D’après la cellule antidopage, elle a été scrupuleusement respectée dans le cas d’espèce. En ce qui concerne l’arrivée du médecin contrôleur sur les lieux, la législation précise que « le contrôle se fait avant, pendant ou après la manifestation sportive, en respectant le déroulement normal de celle-ci ». Dès lors, en cyclisme, les contrôles ont généralement lieu à l’arrivée. Le médecin contrôleur a désigné les coureurs devant passer le contrôle médical durant le dernier passage de la course. Il a remis le document à l’organisateur de la Fédération cyclisteWallonie-Bruxelles. Vu les conditions météorologiques particulièrement difficiles, les speakers ont annoncé, en français et en néerlandais, qu’un contrôle anti-dopage avait lieu et que les numéros des coureurs étaient affichés à la ligne d’arrivée. Le médecin en charge de ce contrôle était assurément en possession de tous les documents officiels requis : procès-verbaux et convocation. Le seul document manquant était la feuille sur laquelle il inscrit les numéros de dossards convoqués au contrôle. Ce document n’est pas officiel mais est établi en collaboration avec la Fédération, de manière à ce que les coureurs soient habitués à la procédure. Afin d’améliorer encore l’efficacité des contrôles anti-dopage, la réforme actuelle de la législation prévoit d’agréer des accompagnateurs dont la mission sera d’escorter les sportifs jusqu’au lieu du contrôle. Actuellement, les directeurs sportifs doivent vérifier les numéros affichés et les sportifs doivent se présenter spontanément. Il arrive que d’aucuns oublient ou ne se sachent pas concernés. En allant chercher les coureurs, ces accompagnateurs auront donc un rôle utile. Cela évitera de verbaliser et de contester le respect de la procédure. Je pense très franchement que les conditions météorologiques étaient telles qu’elles ont perturbé les coureurs et que, très légitimement, la plupart d’entre eux souhaitaient aller se doucher. Voilà qui explique la situation. Rassurez-vous, monsieur Crucke, tout s’est passé très correctement par rapport à notre arrêté.

M. Jean-Luc Crucke (MR). – Je vous remercie, monsieur le ministre, pour votre réponse qui est très différente de la version diffusée par la presse et de la déclaration du responsable de l’UCI. Il s’imposait de remettre les pendules à l’heure, d’autant que j’ai lu sur « Cyclism’Actu » que la première chose que l’on peut découvrir au sujet du Grand Prix de Dottignies est cette histoire de contrôle de dopage totalement ridicule. Je prends acte des précisions données. Quant au nombre de tests effectués, le vélo en prend pour son grade, un sixième des contrôles étant effectué dans le monde du cyclisme. À mon sens, il est totalement justifié que ce sport soit à ce point contrôlé.

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