mercredi 23 février 2005

Question orale de Jean-Luc CRUCKE au Ministre ANTOINE sur "les bourses d'immersion linguistique"

Mme la Présidente. L'ordre du jour appelle la question orale de M. Crucke à M. Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi et de la Formation et des Sports, sur « les bourses d'immersion linguistique».
La parole est à M. Crucke pour poser sa question.

M. Crucke (MR). Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, chers collègues, le 20 janvier dernier, le gouvernement a décidé d'étendre les modalités d'octroi des bourses d'immersion linguistique pour rhétoriciens. Vous connaissez tout le bien que je pense de ces bourses linguistiques. Elles sont utiles et ma question est de savoir quelles sont ces nouvelles conditions? À quels besoins répondent-elles et quand seront-elles d'application ?
Profitant de cela, je voulais en même temps faire le point avec vous sur cette politique de bourses d'immersion linguistique puisque depuis 2006 on peut considérer que cette politique a été mise sur pied. A-t-on des statistiques concernant les fréquentations, les destinations, l'évolution de ce dossier, la qualité des séjours ? Y a-t-il aussi un suivi qui se fait, postopérationnel ? Ce n'est pas tout d'envoyer un jeune suivre l'immersion, mais après ? Peut-on aujourd'hui dire que cela influence les jeunes dans leur choix d'études ensuite ? Je pense qu'après 4 ou 5 ans, c'était le moment de faire ensemble le point. Y a-t-il d'autres régions d'Europe, d'autres pays qui adoptent le même processus que nous et qui
pourraient faire qu'on ait peut-être des accords avec ces régions ?

Mme la Présidente.
La parole est à M. Le Ministre Antoine.

M. Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports. Merci à M. Crucke de me poser la question. Tous les groupes de cette assemblée et moi-même, partageons l'intérêt et le soutien que nous
témoignons à cette formule dont j'ai pu, y compris familialement, vérifier le bénéfice. Alors, ceci dit, il y a eu des nouveautés l'année dernière et une nouveauté cette année-ci, applicables pour le départ en août 2011.
L'année dernière, qu'avons-nous introduit comme nouveauté ? C'est, et cela répond à une de vos questions que j'ai souhaité qu'au retour de la double rhéto, il y ait une validation des compétences acquises pour bien indiquer à l'étudiant qui partait que ce n'était pas une année de tourisme, mais qu'il devait améliorer sa connaissance linguistique. Et nous avons d'ailleurs assorti la réussite de l'examen du versement total de la bourse et s'il échoue, il n'a qu'une partie de la bourse, pour bien indiquer donc qu'il y a un caractère formel. Avant et après, on vérifie.
Deuxième élément, on a introduit deux régimes, on a simplifié. Si vous étiez dans les conditions d'obtenir une bourse dans l'enseignement supérieur universitaire, vous obteniez 6 000 euros pour l'année. Si vous n'étiez pas dans les conditions pour obtenir la bourse, c'est 3 500 euros. C'est quand même un bel effort budgétaire et je vous réponds, à ma connaissance, mais je ne connais pas d'autres pays qui soutiennent excepté dans certains échanges Erasmus de manière aussi significative. C'est souvent des départs volontaires avec obligation pour le jeune de travailler dans le pays d'accueil pour pouvoir payer sa résidence. C'est notamment le cas, par exemple, pour celles et ceux qui, rappelez-vous, il y a une vingtaine d'années, en Belgique, ont lancé « Up with people» qui parcourt le monde entier en apprenant les langues, et bien vous devez travailler. C'est une expérience magnifique, ceci dit. Pour ce qui nous concerne, on a simplement supprimé les bourses qui visaient à apprendre une seconde, une troisième langue, dans un centre de langues à l'étranger. Parce que nous avions chez nous des propres centres de langues et le FOREM nous a dit « attention, parce que la connaissance linguistique est moins bonne, étant donné qu'ils se retrouvent avec des ressortissants de toute une série de pays et donc, il n'y a plus le phénomène d'homogénéité linguistique dans le groupe» . Or, ces bourses atteignaient jusqu'à 12 000 euros. Ce qui était quand même énorme. C'est plus que ce que demandent nos propres centres de langues en Belgique. Donc, là, on en arrivait à déforcer nos propres centres de langues. C'était le cru 2010. Le cru 2011 ne comporte qu'un seul changement, je l'ai souhaité parce qu'il me paraissait souhaitable. Nous avons introduit une double rhéto pour un semestre et non plus l'année. Bien sûr, un semestre, c'est la moitié de la bourse. Pourquoi? C'est le cas d'étudiants qui échouent ou qui abandonnent, en novembre, en décembre. Ce n'est pas leur choix, ils ne collent pas à la matière, cela ne se passe pas bien, et ils se retrouvent à la fin de l'année avec six mois où ils n'ont rien à faire de janvier à juin. J'ai souhaité qu'ils mettent à profit cette périodelà pour apprendre une langue à l'extérieur, parce qu'après six mois en immersion, vous commencez à bien maîtriser la langue. Cela sauve leur année, plutôt que de les condamner à attendre la rentrée de septembre pour une autre licence ou une autre école supérieure.
Voilà la modification. J'ajoute que nous l'avons concertée avec des opérateurs concernés qui le souhaitaient aussi. Il y aura, du reste, une campagne d'information parce que je constate que dans certaines régions de wallonie, les doubles rhétos ne sont pas bien connues. On voit qu'il y a plus de demandes dans certains sous-régions que dans d'autres. Et cela n'est pas normal, parce que je veux que toutes les provinces, notamment la vôtre, bénéficient tout autant que celle de Mme de Coster-Bauchau ou la mienne où dans le Brabant wallon c'est très connu, mais moins dans d'autres provinces. Pour cela nous ferons un effort pour, et rappeler aux écoles secondaires et aux opérateurs, et par voie de presse, tout l'intérêt de ce mécanisme. Et alors, vous me demandez combien on a de bourses. Et bien, pour le Plan Marshall 1, c'était 3 295 bourses qui ont déjà été attribuées. J'ajoute qu'il y a encore d'autres bourses dont j'ai la responsabilité, ce qu'on appelle les « bourses briques », qui permettent à des jeunes d'aller dans des pays émergents et là il y a une combinaison langue-économie, notamment pour l'Asie. Voilà, c'est une très très belle politique. Il nous reste juste à faire un accord de coopération avec Bruxelles parce que les premières années, ils ne payaient rien et là aussi cela posait un problème parce qu'il est arrivé une année où il y avait plus d'étudiants bruxellois que wallons. Nous avons considéré au gouvernement que nous étions prêts à faire un effort par solidarité à l'égard de Bruxelles, mais qu'il y avait quand même un petit effort de paiement à effectuer, sachant qu'un Bruxellois étudiant en Wallonie peut partir, sachant qu'un Wallon étudiant à Bruxelles peut partir aussi. On a quand même vu large, me semble-t-il en la matiÈRE, mais c'est une très belle politique et nous ne manquerons pas à un moment donné, peut-être, de les recevoir et si on peut associer la commission, si vous le souhaitez, c'est toujours une rencontre très heureuse avec des jeunes qui rentrent avec une maturité toute différente de celle qu'ils avaient au moment de leur départ.

Mme la Présidente. La parole est à M. Crucke.

Crucke (MR). Je remercie M. le Ministre pour la réponse, je pense effectivement que cette politique est fort intéressante. Vous avez juste omis un point fondamental, par rapport aux langues qui sont choisies, ciblées...

Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports. Oui, j'ai oublié de vous le dire. Donc, là, ou bien vouloir faites le choix des langues nationales, le néerlandais ou l'allemand, que vous pouvez apprendre en Flandre, parce que nous avons aussi des doubles rhétos en Flandre, évidemment, en communauté germanophone, en Allemagne. Alors, l'anglais n'est accessible que si vous réussissez la démonstration d'une connaissance du néerlandais, d'un niveau de base, pas nécessairement bilingue, qui est validée par le FOREM. Une fois que vous avez réussi ce test, vous pouvez partir soit en Angleterre, en Irlande, au Canada hors Québec et aux États- Unis, sachant que c'est les États-Unis qui est la destination la plus prisée par les jeunes. C'est là qu'ils veulent aller passer 10 ou 11 mois, sachant aussi qu aux États-Unis, les familles d'accueil ne se font pas payer, alors qu'en Angleterre et en Irlande, elles se font payer. Les régimes sont un peu différents.

Mme la Présidente. La parole est à M. Crucke.

Crucke (MR). Je ne veux pas reposer une question sur une question, mais pour la communication, je me demandais s'il existait un fascicule.

Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports. Oui, vous l'aurez dans la commission.

Crucke (MR). Pourriez-vous me le communiquer ? Ainsi, je le communiquerai à tous les étudiants de ma commune qui sont en âge de pouvoir le faire. Je trouve que c'est une information qu'on peut glisser dans les bulletins communaux ou ailleurs, c'est un moyen de communiquer l'information assez rapidement.

Antoine, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports. Je voudrais être en insuffisance de crédit, ce n'est pas le cas.

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