Question orale de Jean-Luc CRUCKE au Ministre HENRY sur "l'appel de la Ministre Vervotte aux Régions"
Mme la Présidente. L'ordre du jour appelle la question orale de M. Crucke à M. Henry, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité sur « l'appel de la ministre Vervotte aux régions».
La parole est à M. Crucke pour poser sa question.
M. Crucke (MR). Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, chers collègues, je vais faire bref, l'estomac des uns et des autres étant ce qu'il est, le mien est particulièrement attentif à l'heure de midi et demi.
Lors des v ux de la SNCB, Mme la Ministre Vervotte a été relativement claire, c'est le moins que l'on puisse dire, dans le message qu'elle a adressé sur ce que doit être ou devenir la SNCB sur un plan fédéral. En gros, elle reconnaît que la situation est catastrophique, cela n'étonnera personne quand on voit les commissions d'enquête qui sont faites mais elle lance un appel aux régions en demandant de négocier et de signer des contrats de gestion. La politique ferroviaire n'est sans doute pas encore régionalisée mais de facto, la ministre qui l'a sur le plan fédéral en charge dit : « Si on veut éviter le chaos, il faudra que les régions signent et négocient des contrats de gestion».
Je me demandais si vous aviez été avisé de cette sortie et s'il y avait eu une rencontre préalable, éventuellement une négociation, un débat, une approche. Votre impression était-elle celle que l'on évoluait aussi rapidement vers cette direction-là? Si c'est le cas, comment placez-vous cette réflexion dans les perspectives pour la Wallonie? Y a-t-il eu un débat au sein du gouvernement? Saisira-t-on la balle au bond avec des moyens supplémentaires, des cadres supplémentaires? Quel est l'effectif qui pourrait aujourd'hui répondre à ce type de demande? Faut-il revoir tout ou partie de notre politique de transport public ou en tout cas, ce qui serait à négocier avec la SNCB, ces fameux contrats de gestion?
Mme la Présidente. La parole est à M. le Ministre Henry.
M. Henry, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité. J'ai eu des échos indirects et très partiels des propos tenus par la ministre Vervotte. Aucun message officiel ne m'a été adressé par le fédéral qui reprendrait le type de propos auxquels vous faites allusion. Pour ma part, je pense que ce n'est pas la vraie question en matière ferroviaire pour la Wallonie. Je suis bien plus attaché à m'assurer que le groupe SNCB s'acquitte de toutes les obligations qui lui incombent dans le respect rigoureux des équilibres convenus dans le cadre de la clé de répartition 60/40. S'il ne fallait qu'un exemple de retard significatif, il suffit d'évoquer le déploiement du futur réseau RER, initialement prévu pour 2012 et finalement reporté à 2019. En tout état de cause, je plaide pour que la clef de répartition des investissements ferroviaires soit strictement respectée et que le futur plan pluriannuel d'investissements (2013-2025) consacre une répartition équilibrée des moyens financiers. Comme vous le savez, nous avons une étude qui est en cours, nous l'avons évoquée d'ailleurs tout à l'heure avec Mme Cornet pour la discussion de ce programme d'investissements. Donc, nous nous préparons à cette discussion et par ailleurs, il est évident que lorsqu'il y aura un gouvernement fédéral en pleine activité, il sera évidemment souhaitable qu'il y ait des contacts plus approfondis entre la région et le fédéral sur les différentes matières qui nous concernent mais c'est vrai que pour l'instant, la situation est un peu complexe de ce point de vue.
Mme la Présidente. La parole est à M. Crucke.
M. Crucke (MR). Je remercie M. le Ministre pour sa réponse. Nous nageons en plein surréalisme dans ce pays. On a la ministre des transports publics et entre autres, du ferroviaire, qui dit: « C'est la catastrophe, je ne sais rien faire, je fais un appel aux régions». Elle n'en a évidemment pas la compétence mais elle a bien la liberté de parole comme tout un chacun, c'est ce que j'appelle le surréalisme lorsqu'on est ministre, et j'ai en face de moi un autre ministre qui dit: « J'ai les moyens que j'ai et je campe sur ce qu'on fait pour l'instant, et
rien d'autre». Sincèrement, je pense que c'est ubuesque. Je ne vous en fais pas le reproche, Monsieur le Ministre. Vous gérez les compétences qui sont les vôtres mais c'est quand même grave ! Mettez-vous à la place de l'électorat qui comme moi, feuillette son journal le matin et qui lit qu'il va y avoir un nouveau paysage et derrière cela, il y a du vent, rien que du vent! Triste à mourir!
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