mercredi 23 février 2005

Question orale de Jean-Luc CRUCKE au Ministre MARCOURT sur "la créatin de l'Agence Wallonne de l'Entreprise"

Mme la Présidente. L ordre du jour appelle la question orale de M. Crucke à M. Marcourt, Ministre de l'Économie, des PME, du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles, sur « la création de l'Agence wallonne de l'entreprise » et la question orale de M. Disabato à M. Marcourt, Ministre de l'Économie, des PME, du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles, sur « le plaidoyer du patron de l'Agence wallonne à l'exportation (AWEX) pour une rationalisation des outils publics wallons».
La parole est à M. Crucke pour poser sa question.

M. Crucke (MR). Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, chers collègues, on connaît M. Suinen comme aimant bien généralement faire un certain nombre de déclarations comme cela, mais qui souvent ont le mérite il faut le reconnaître de secouer le cocotier et, peut-être en tout cas je vous le souhaite de faire avancer également la réflexion. Car ce que dit M. Suinen, je l avais déjà dit à plusieurs reprises, à savoir qu il y a trop d opérateurs publics...
(Réaction de M. Le Ministre Marcourt)
Souvent, ce que M. Suinen dit est plus rapporté que ce que nous disons ici en commission. On s est encore fait la réflexion hier, avec votre collègue M. le Ministre Antoine, qui lui croyait que c était les Flamands qui permettaient de faire mieux passer le message. Quand un Flamand dit quelque chose en Wallonie, cela passe, quand M. Antoine en parle cela ne passe pas. Je ne lui ai pas demandé de devenir flamand pour cela...
(Réaction de M. le Ministre Marcourt)
C est ce que je lui ai conseillé : aller faire campagne en Flandre, mais je ne sais pas s il sera fort accepté.
Ceci dit, dans ce cas-ci, ce débat nous l avons déjà eu, je connais votre réponse. Ce qui m intéresse c est de dire : est-ce que M. Suinen a peut-être eu plus d influence sur l avis du ministre que l un ou l autre parlementaire? Parce que venir dire qu'il y a de trop nombreux opérateurs locaux, il faut essayer de les rassembler,... Vous avez vu que l Union wallonne des entreprises a sauté sur le dossier en disant : « magnifique, c est ce qu il faut faire», en allant même un peu plus loin, en disant: « il faut aussi fusionner l ASE et l AST». Je pense que cela ce n est pas du tout inutile comme réflexion et il faut y ajouter l'innovation. Je pense que c est un élément qu il faut sincèrement retenir. Sur ces travaux-là, il faut vraiment qu on revienne, Monsieur le Ministre, vers vous. Est-ce que M. Suinen est sorti un jour d'inspiration ? Ou bien est-ce que derrière tout cela, il y a une réflexion ?

M. Marcourt, Ministre de l'Économie, des PME, du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles. Ne soyez pas discourtois, on croirait qu'il y a des jours où il n'en a pas.

M. Crucke (MR). Non, il peut avoir de l'inspiration tous les jours. Ce n'est pas une critique. Moi, je ne calcule pas le nombre de jour d'inspiration de M. Suinen. Cela peut très bien être tous les jours. En tout cas, là, il est inspiré. Mais donc, derrière cela, s'il est sorti, est-ce que c'est parce qu'il y a un contact avec l'administration, avec votre cabinet et on se dit : « voilà le dossier est mûr pour qu'on avance» ?
Si c'est le cas, je m'en réjouirais bien évidemment. Mais je vous demanderai alors d'être plus précis. Parce que c'est une phrase. Avec une phrase, on aura pas assez à manger aujourd'hui. Y at- il un dossier à l'appui? Y a-t-il un échéancier? Estce qu'il y a une réelle volonté d'avancer dans un domaine où je pense sincèrement que tout le monde va gagner ? Quand je dis tout le monde, c'est l'efficacité du système public, mais c'est bien évidemment aussi le service aux entreprises.

Mme la Présidente. La parole est à Monsieur Disabato pour poser sa question.

M. Disabato (Ecolo). Je me joins aux interrogations de mon collègue qui vient de faire son interpellation à propos de ce qu'on me dit : « le Ministre Suinen a déclaré ». Et donc, je voulais savoir votre position par rapport à ce qu'il vient de déclarer publiquement, à savoir : continuer la rationalisation des outils publics wallons et plus précisément la création d une agence wallonne de l entreprise qui deviendrait l unique opérateur. Selon les informations disponibles, il semble que les patrons wallons soient sur la même longueur d onde. M. Suinen, comme mon collègue vient de le dire, pointe notamment la coopération et la fusion qu'il pourrait y avoir entre l'ASE et l'AST et notamment le champ qui n'est pas couvert par l'innovation non technologique avec la volonté d'intégrer l'innovation dans le processus global de la croissance de l'entreprise, puisqu'il explique que l'innovation non technologique fait partie de la croissance globale des
entreprises. L idée est apparemment séduisante pour de nombreuses raisons, dont l efficacité. Mon collègue en a parlé ici aussi. L important réside évidemment dans la manière de procéder. De ce point de vue, il est aussi difficilement envisageable que ce haut fonctionnaire se soit avancé en terrain découvert sans avoir préalablement assuré ses arrières. Monsieur le Ministre peut-il préciser ce qu il en est exactement de cette prise de parole publique d un haut fonctionnaire et ce qu il en pense, sur la forme et sur le fond ? Plus fondamentalement, Monsieur le Ministre peut-il indiquer où en est la rationalisation des outils publics wallons qu appelle de ses v ux le patron de l'AWEX ? Il y a bien la nuance de dire que l'on a déjà rationalisé en partie les outils publics wallons, mais qu'il faut bien sûr aller plus loin. Enfin, je ne sais pas si vous pouvez faire le point plus précisément sur la situation des échanges de l'AWEX avec les pays qui sont pour l'instant dans une phase de transition démocratique, que sont l'Égypte et la Tunisie, puisque je trouvais que c'était intéressant de pouvoir faire l'échange à ce niveau-là aussi. Je vous remercie.

Mme la Présidente. La parole est à Monsieur le Ministre.

M. Marcourt, Ministre de l'Économie, des PME, du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles. Les mauvaises langues diraient que ce sont ceux qui habitent le plus près, qui ont le plus de difficultés d'être à l'heure. Une mauvais langue, ce qu'un liégeois ne pourrait pas se permettre d'être. Tout le monde le sait.

Mme la Présidente. Il n'a pas été attentif à l'ordre des travaux.

M. Marcourt, Ministre de l'Économie, des PME, du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles. La question de l'Agence wallonne de l'entreprise est quelque chose qui est très important. Je vous rappelle que sous la précédente législature, ce n'est pas par distraction que nous avons mis au sein de la DGO6 de l'administration « l'économie», « la recherche » et « l'emploi » dans la même structure organisationnelle. C'est une première d'avoir mis trois éléments fondamentaux pour l'entreprise au sein d'une même direction générale. Ce n'était pas par distraction.
De plus, sous la précédente législature également, nous avons créé l'agence de stimulation économique qui est le premier organisme qui avait pour mission, justement, de coordonner et d'avoir une vue transversale sur l'entreprise. Effectivement, et je dirais plus encore à l'initiative du monde de la recherche que du monde de l'entreprise, nous avons constitué l'AST. Dans la déclaration de politique régionale, nous avons indiqué qu'il fallait envisager une collaboration, tout en poursuivant la rationalisation des outils économiques. Pour rappel, nous pouvons dire que l'ASE a divisé par deux le nombre d'agents économiques subsidiés par la Wallonie. Vous avez abordé la question de l'innovation et effectivement, dans notre région, l'innovation technologique, et c'est bien normal, a toujours eu le haut du pavé par rapport à l'innovation non technologique. En ma qualité de Ministre des nouvelles technologies, j'ai mis en évidence tout ce qui était positif dans cette innovation non technologique et lors du dépôt du plan creative wallonia, nous avons d'ailleurs indiqué qu'il fallait se pencher sur cette question de l'innovation technologique et non technologique. Comment articuler les deux? C'est vrai que les centres de recherche sont traditionnellement plus tournés vers l'innovation technologique et que les innovations non technologiques sont plus dans le processus, mais il faut travailler là-dessus. Donc, dans le cadre de creative wallonia, le gouvernement m'a chargé de réfléchir à une meilleure collaboration voire de réfléchir à une intégration non pas seulement de l'AST et de l'ASE sur l'AST, je partage la tutelle avec mon collègue, Jean-Marc Nollet -, mais aussi de l'AWT, puisque nous avons mis dans creative wallonia toute la problématique des technologies de l'information qui induisent aussi l'innovation et donc c'était déjà un point positif. Nous avions fait ce pas supplémentaire et j'ai donc constitué un groupe de travail qui représente les trois structures et qui a pour objectif de voir quelles synergies, d'abord opérationnelles, nous pouvons faire, quelles synergies nous pouvons également organiser en termes de contenu sur certains thèmes. L'innovation étant le prioritaire au sens le premier à être traité, voire des rapprochements organisationnels, juridiques plus complets. Il est vrai que dans la réflexion à ce moment-là, l'AWEX avait été laissée un peu en dehors du raisonnement, non pas parce que l'AWEX était hors étude, mais parce que personne ne l'avait strictement proposée. Il est clair qu'à partir du moment où l'administrateur général dit que ce serait une bonne idée d'inclure l'AWEX dans le rapprochement des trois autres structures, j'y vois un signe que les lignes de force du gouvernement sont reconnues par nos plus hauts fonctionnaires, dont j'ai toujours souhaité qu'ils parlent plutôt que de se taire, dans le cas de M. Suinen c'est l'inverse qui aurait posé difficulté.
(Rires dans l'Assemblée)
Et donc, dans ce cadre-là, j'ai indiqué à M. l'Administrateur général que j'étais heureux de l'associer au groupe de travail et de voir jusqu'où irait cette intégration. Est-ce c'est le but ultime? Non, pas nécessairement. Nous pouvons effectivement et à condition de ne pas dire : « on fait un grand machin parce que je pense que les grands machin, les grandes structures sont parfois contre productives en termes d'efficience » et cela, on le voit bien dans les organisations où il y a un effet de taille critique à la base, mais aussi au sommet voir comment Wallonia Enterprise pour utiliser un terme anglo-saxon à la mode pourrait être une coupole générique rassemblant tous les acteurs et c'est un but que je continue à poursuivre. Je rappelle que mon premier voyage avait été chez Scottish Enterprise en Écosse qui a des points de convergences et des points de divergences. Même Scottish Enterprise ne recouvre pas tous les éléments de l'entreprise Écosse, même si c'est un élément sur lequel nous devons continuer à travailler et donc, personnellement, j'ai été heureux de voir la démarche de l'administrateur général du FOREM, puisque cela va dans le sens que nous souhaitons.

Mme la Présidente. La parole est à M. Crucke pour une réaction.

M. Crucke (MR). Il y a ce que l'on appelle la petite histoire et la grande histoire et souvent les deux peuvent se rejoindre. Donc le propos du ministre, l'explication en tout cas qu'il nous en a donné est intéressant. Pour connaître à la fois la petite histoire et puis après la grande. M. Suinen manifestement se sentait un peu à l'écart. Il a donc eu un besoin de réagir et cela ne m'étonne pas du tout que cela se soit passé comme cela. Je pense qu'on peut tout à fait crédibiliser les messages que vous avez lancés, mais je dis qu'il y a de la grande histoire, parce que sincèrement, je vous applaudis et je soutiendrai ce type d'initiative. Je suis de ceux qui pensent qu'il faut plus de synergies, sans vouloir pour autant dire qu'il faut partout et toujours tout concentrer mais dans un certain nombre de cas, et surement ici cela a un intérêt. Dans un autre cas, je pense que cela a aussi un intérêt. Enfin quand on parle des opérateurs de l'aide au développement économique, je reste toujours effaré de voir qu'en Wallonie Picarde on a IEG, IDETA encore des intercommunales qui fonctionnent sur un territoire qui est commun avec une vocation et à être commun. Je sais qu'il y a parfois des éléments plus politiques, disons le comme cela, que stratégiques, mais c'est dommage. On parle quand même d'une finalité qui est un service aux entreprises. Je reviens maintenant à l'Agence wallonne des entreprises. Sincèrement, je ne peux que souhaiter une seule chose. C'est que vous réussissiez dans ces rapprochements et qu'on puisse viser les bonnes synergies, c'est-à-dire celles qui sont le plus utiles à la fonctionnalité de réussite des entreprises et à l'aide qu'on peut leur apporter, étant donné qu'ils sont partenaires ensemble, cela me semble logique et vraiment d'intérêt également.

Mme la Présidente. La parole est à M. Disabato pour une réaction.

M. Disabato (Ecolo).
Merci pour les réponses apportées. Je me réjouis effectivement du point que vous venez de faire sur les groupes de travail par rapport à cette meilleure synergie et synergie, c'est vraiment le bon terme. Il ne s'agit pas de fusionner pour dire de fusionner, mais vraiment d'améliorer la lisibilité à mon sens pour les entreprises. Cela, c'est un des objectifs. Mais aussi, à ce que les gens puissent se parler parce qu'il ne faut pas non plus que ce soit une juxtaposition de différents travaux ensemble mais plutôt une coordination, que les gens se parlent, et qu'ils puissent s'entendre pour aller vers un objectif commun qui est quand même apporter un soutien aux entreprises et c'est ce qu'on essaie de faire à travers notamment la déclaration de politique régionale. Mais de manière plus générale, en Wallonie. Et donc moi je me réjouis et je reviendrai plus tard sur l'état d'avancement je vais dire et notamment le calendrier par rapport à l'avancement sur les synergies qu'il faut apporter.

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