Question orale de Jean-Luc CRUCKE au Ministre André ANTOINE sur "Suivi du dossier taekwondo"
M. Jean-Luc Crucke (MR). – Lorsque nous avions abordé le dossier du taekwondo, en novembre dernier, il apparaissait que les deux fédérations francophones, l’Association belge francophone de taekwondo (ABFT) et la Fédération belge francophone de taekwondo (FBFT) n’étaient pas sur la même longueur d’ondes. En outre, l’une est subsidiée et reconnue par la Communauté française, l’autre est reconnue par l’Union fédérale. Vous aviez précisé à l’époque que vous tenteriez une ultime conciliation et qu’ensuite, vous prendriez vos responsabilités. Cette conciliation at-elle eu lieu? Quel en est le résultat ? A-t-elle permis de réunir le taekwondo francophone ? Qui représentait les deux fédérations ? Vous aviez également envisagé de solliciter les avis du COIB et de l’AISF. Vous sont-ils parvenus ? Quelle en est la teneur ? Êtes-vous prêt à suivre ces avis ? Enfin, avez-vous pris une décision de clarification de la situation, y compris vis-à-vis de l’Union nationale ? En effet, à l’extérieur de notre pays, le niveau fédéral reste le seul interlocuteur. (M. Richard Miller, président, reprend la présidence de la séance.)
M. André Antoine, vice-président et ministre du Budget, des Finances et des Sports. – Monsieur Crucke, vous constaterez combien moimême et mes collaborateurs nous sommes investis pour résoudre ce délicat problème. L’année dernière, j’avais déjà eu l’occasion de vous répondre sur la situation du taekwondo et sur ses difficultés. Tout comme moi, vous êtes tenace dans votre volonté de régler ce problème qui est aussi lié à certaines personnalités des fédérations. À l’époque, j’avais annoncé ma volonté de faire appel à toutes les instances sportives pour créer un espace de médiation qui permette de dégager une solution durable pour les athlètes, mais également pour l’image de ce sport fort répandu dans notre communauté. La direction générale des Sports a alors notifié à l’Association belge francophone de taekwondo (ABFT) la nécessité de trouver une solution, sous peine de suspendre la reconnaissance et donc, la subvention actuelle de 307 000 euros pour le fonctionnement et le plan-programme de haut niveau. Comme je m’y étais engagé, la reconnaissance de cette association a été inscrite, pour avis, à l’ordre du jour du conseil supérieur ce 18 janvier. L’ABFT y était représentée par MM. Boubouh (président actuel), Sougné (ancien président) et leur conseil, Me Misson. Ils étaient invités à informer le conseil supérieur de l’évolution de la situation. La voici. L’ABFT a été exclue de la fédération nationale par l’assemblée générale. Elle doit toujours faire face à des problèmes d’accès aux compétitions pour les athlètes francophones. Le Tribunal de première instance d’Hasselt va se prononcer, en octobre 2011, sur la validité de l’assemblée générale qui a procédé à l’exclusion. Dans l’attente de cette décision sur le fond, il est bien sûr crucial, pour cette association, de continuer à être soutenue par l’Adeps.
D’autre part, la fédération internationale a demandé à la fédération nationale belge, notamment en date du 17 décembre 2010, de résoudre le problème de la discrimination subie par les athlètes francophones. La fédération nationale est donc sollicitée, tant au niveau international que communautaire. L’ABFT a par ailleurs reçu le soutien de la fédération africaine et de différentes fédérations francophones. L’Association est active. Elle regroupe aujourd’hui quatre-vingt clubs, contre soixante-neuf en 2010. Elle progresse donc encore. Elle compte trois athlètes juniors qui ont obtenu des résultats intéressants lors des championnats d’Europe. Au vu ces éléments, le conseil supérieur a émis un avis, en janvier 2011, dans lequel il propose de maintenir pour une année la reconnaissance de l’Association francophone en tant que fédération sportive. À ma demande, ce point a été inscrit à l’ordre du jour du conseil d’administration du Comité olympique et interfédéral belge (COIB) par M. Pierre-Olivier Beckers, son président. Une réunion était programmée le 20 novembre avec M. Steve Grommen, président de la fédération nationale, mais elle a été reportée à plusieurs reprises car ce dernier souffre de problèmes de santé. Début février, la fédération nationale a alors proposé à l’ABFT de rejoindre son conseil d’administration moyennant quatre conditions : le paiement de cotisations et le respect de ses statuts (ces deux premières conditions sont remplies); l’arrêt du procès en cours et l’absence de droit de vote. Actuellement, la fédération flamande dispose de six voix ; la fédération germanophone, d’une ; et la fédération francophone, de cinq. Le conseil de l’Association belge francophone de taekwondo a exprimé, en contre-proposition, la possibilité de mettre fin au procès et de se mettre en ordre quant aux premier et deuxième critères, pour autant qu’elle récupère son droit de vote. Cette proposition n’a pas été acceptée par la fédération nationale. Comme vous pouvez le constater, nous avons sollicité tous les intermédiaires : le conseil supérieur, le COIB, la fédération internationale, l’union nationale. . . Mais nous sommes aujourd’hui suspendus au refus que je viens d’évoquer. Je suivrai dès lors l’avis du conseil supérieur, qui me demande le maintien en 2011, sachant qu’en outre, une décision de justice est attendue cette année. Ce dossier est loin d’être simple et nous sommes très nombreux à nous y impliquer pour le régler au profit des athlètes qui pourraient être les victimes de la situation. Je ne manquerai pas de vous tenir au courant de l’évolution des négociations et des concertations ainsi que de la future décision de justice.
M. Jean-Luc Crucke (MR). – Je remercie le ministre pour sa réponse. Face à cet imbroglio, le maintien du subside de l’ABFT pour un an, est assez logique. Il faudra donc attendre la décision du Tribunal de première instance de Hasselt sur la validité de cette assemblée générale. Cela dit, ce contentieux juridique discrédite ce sport. Et il a fallu en outre que la dimension communautaire vienne s’y ajouter.
J’ai même entendu parler d’une troisième fédération francophone, dirigée par une personne d’origine coréenne, qui ne vous aurait pas encore demandé de subside. Nous avons besoin d’une clarification qui ne dépende pas de l’Union nationale de taekwondo, car, vous l’avez vous-même admis, c’est surtout une question de personnes, mais ce sont les compétiteurs – francophones, en l’occurrence– qui pâtissent de cette situation.
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