Question orale de Jean-Luc CRUCKE au Ministre LUTGEN sur "une opération commando pour la sécurité le long de la RN50 à Pecq"
M. Crucke (MR). Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, chers collègues, ce qui m'a rendu curieux c'est cette appellation « opération commando», sur une nationale. J'ai été surpris quand j'ai lu cela et je considère je le dis d'emblée pour que les choses soient claires que tout ce qui est excessif est souvent insignifiant. Encore que, et tout le monde en conviendra, le ministre lui-même, la nationale 50 est une nationale dangereuse, et elle ne l'est sans doute pas seulement par la configuration, mais aussi par les utilisateurs, à savoir le vendredi soir, le samedi soir, des périodes où la nuit se termine parfois le lendemain. C'est une nationale où l'on retrouve ce que l'on appelle les « méga-dancings » de la Wallonie picarde et donc, fréquentée par de nombreuses personnes qui sont tout sauf des riverains de la nationale. La Région wallonne a entrepris, il faut aussi le souligner, un certain nombre de travaux et ce qui pose question ici, ce sont des plots qui ont été installés et dont on réclame, semble-t-il, à de nombreuses reprises, répétées, l'élimination ou l'éclairage de manière à signaliser ce qui a été mis en place pour sécuriser.
Une anecdote, Monsieur le Ministre, je pensais qu'il n'y avait que Mme Milquet qui s'était fait des ennemis au sein du cdH, mais je vois qu'à Pecq où il y a une majorité absolue cdH, vous ne faites pas l'unanimité alors que vous n'êtes pas encore tout à fait en place.
(Réaction de M. le Ministre Lutgen)
M. Crucke (MR). Je vois que là-bas où une majorité absolue orange est en place, et vous n'y avez pas que des amis, il y en a certains parce qu'ils sont divisés entre eux dont M. Damien Delsoir, échevin cdH de Pecq, qui critiquent votre attitude en la matière. Je ne sais pas ce qui a pris à M. Delsoir qui, au conseil communal, a fait une déclaration en parlant de vous, disant qu'il en veut au ministre wallon, je cite, dont il regrette l'attentisme, le laxisme dans le dossier d'aménagement de la RN50 sur le territoire de Pecq. Il n'en veut pas qu'à vous, il en veut également à son bourgmestre, cdH : « À chaque conseil communal où l'on évoque la sécurité le long de la RN50, le bourgmestre nous dit qu'il a eu le ministre au bout du fil, que cela va bouger, que tout est en marche... mais rien ne se fait jamais! J'en ai ras-le-bol, et je pense qu'il est temps de faire comprendre à la Région wallonne qu'il est temps d'arrêter de se moquer de nous. Fermons la route nationale, en parlant d'« opération commando », le vendredi soir et le samedi soir, interdisons les voitures d'y circuler en barrant la route entre Ramegnies-Chin et Espierres et vous verrez qu'ils vont cesser de se moquer de nous. Une mesure ferme et dynamique contre un cabinet qui ne fait rien. Nous devrions même attaquer le SPW en justice pour un défaut de prévoyance. ». Excusez du peu, moi, je ne fais que relire ce qui a été dit au conseil communal par le premier échevin cdH et c'est un élu MR qui a pris la défense du ministre. Revenons peut-être à l'essentiel. Des plots sont là, mais y a-t-il une réelle difficulté d'arriver à un éclairage correct? Y a-t-il une difficulté budgétaire, ce qui m'étonnerait par rapport au coût que cela doit représenter? Y a-t-il une difficulté technique et si c'est le cas, laquelle? Y a-t-il un engagement précis? Est-ce qu'effectivement, vous avez été contacté à plusieurs reprises par le bourgmestre et quelle a été votre réponse? Je voudrais sortir de l'épiphénomène en tout cas, de cloche-merle comme on le voit là au conseil communal. Je pense que ce qui est intéressant, c'est de savoir si on va pouvoir sécuriser réellement ce qui a été fait, et, au demeurant, qui doit être bien fait si ce n'est qu'il manque un élément supplémentaire qui permettrait cette fois, même à ceux qui passent la nuit dans des états seconds de se rendre compte que des mesures ont été prises pour leur éviter d'être dans un troisième état qui est celui dont on ne parle plus généralement une fois qu'on y arrive.
Mme la Présidente. La parole est à M. le Ministre Lutgen.
M. Lutgen, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine. Je voudrais d'abord dire à M. Crucke que j'ai bien entendu toutes ses considérations politiques. C'est vrai et je peux le comprendre qu'il a un avis d'expert en matière de division, et donc, on peut comprendre que son avis compte. Il a une longue expérience en la matière, et je peux comprendre que pour une fois qu'il y a un problème quelque part, cela soulage de voir qu'il n'y en a pas que chez soi. Cela soulage. On se dit qu'on a trouvé un truc dans un conseil communal ...
(Rumeurs)
M. Lutgen, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine. Je ne suis pas sûr qu'il n'ait fait que poser la question non plus, Madame Cassart, ou alors j'ai mal entendu mais il fait bien en plus. Mais oui, je crois en votre expertise en la matière, en matière de sécurité, matière d'unité et je suis certain que si vous le pouviez d'ailleurs, je vous enverrais en mission pour essayer de faire en sorte que les uns et les autres s'apprécient davantage, voire plus si affinités parce que je connais bien Marc D'Haene, vous connaissez bien M. Delsoir, que voulez-vous, pour la réconciliation, des difficultés peuvent exister... Cela étant, c'est un vrai sujet de sécurité, et maintenant, je le dis très sérieusement. Je connais bien cet endroit. La première chose à dire, et j'y reviendrai par rapport à quelques chiffres, est que vous pouvez installer les meilleures infrastructures du monde, mettre la meilleure signalisation, tout ce qu'on peut imaginer, cela n'enlèvera pas les risques que certains prennent en étant dans un état plus que second à reprendre la route aux petites heures du matin et en roulant à des vitesses totalement démesurées. Mais nous avons une obligation d'être les plus performants possibles au niveau des infrastructures, et j'en conviens, et il reste du travail dans l'endroit dont on parle, au niveau de la RN50 à Pecq. Des travaux électromécaniques de sécurisation des îlots dans la traversée de Ramegnies-Chin, estimés à 154 917 euros, seront réalisés dans les prochaines semaines, a priori, ou en tout cas, cela doit être fait très rapidement. Mais ne venez pas dans trois mois en me disant que ce n'est pas encore fait, tout cela est engagé et tout cela est en cours et très rapidement en tout cas. Je n'ai pas attendu d'ailleurs l'accident grave qui a coûté la vie à trois jeunes Français le 12 février pour réagir. Cela fait presqu'un an que j'ai demandé que cet aménagement d'îlots éclairés entre la sortie de Pecq et la discothèque « la Bush» soit réalisé. La Direction des routes du SPW m'a justifié ce retard par la difficulté qu'elle a eu à trouver un soustraitant capable d'installer ces machines de forages dans un espace restreint afin d'amener l'alimentation en courant au niveau des îlots de la berme centrale. En effet, il y a un fossé de part et d'autres de la N50, et les bornes sont en agglomération.
Je déplore évidemment les propos un peu excessifs de M. Delsoir, mais au-delà de ces propos un peu excessifs, je déplore surtout le retard dans la sécurisation de ce tronçon dangereux, et je peux le rejoindre évidemment sur la nécessité de placer des radars fixes ou mobiles à cet endroit. Pour rappel, l'installation des radars fixes sur les routes régionales en dehors des deux fois deux bandes, relève de l'initiative de chaque zone de police, la région finance les travaux de raccordement et le câblage. Ils ont la capacité de le faire, ils n'ont pas besoin de moi pour cela. Je mettrai simplement les aspects techniques pour que l'on puisse avoir des radars à cet endroit. Pour donner quelques chiffres pour terminer, une semaine après l'accident mortel, lors d'un contrôle effectué par la zone de police avec un radar mobile, on a pu constater les chiffres suivants: sur 417 véhicules qui sont passés devant les radars durant cette nuit, 106 étaient en infraction soit un quart, un automobiliste a été contrôlé à 182 kilomètres/heure dans la zone à 90 kilomètres/heure, un autre à 160 kilomètres/heure dans la zone à 50 kilomètres/heure. C'est pour vous dire que l'on peut installer beaucoup de choses, mais voilà la réalité des chiffres. Évidemment la sécurité routière demande que l'on travaille sur différents plans, sur la répression, la sanction qui est pour moi éducative , sur des aspects de prévention aussi dans les différents endroits sensibles, sur l'amélioration des infrastructures et cette amélioration, je l'ai réalisée au niveau des critères qui sont retenus pour le plan Routes. Donc, tous les travaux sont maintenant réalisés en fonction de ces critères de sécurité routière dans des endroits qui, effectivement, représentent le plus de risques, mais il faut travailler sur tous les plans. Je peux aussi inviter les uns et les autres, tous les bourgmestres, à la réflexion dans cette zone pour avoir une certaine adéquation au niveau des horaires d'ouverture et de fermeture des établissements et pour éviter ces va-et-vient durant toute la nuit, sachant que c'est ouvert dans une commune plus tard que dans une autre. Mais c'est de la responsabilité me semble-t-il, des bourgmestres, du gouverneur, de l'ensemble des autorités pour essayer d'améliorer la situation. C'est une partie en tout cas de la réponse que l'on peut apporter en matière de risque pour les jeunes et pour les autres, car je ne peux pas dire, quant à moi, si ce sont des jeunes ou pas qui se sont faits prendre à ces vitesses-là pendant la nuit. Voilà ce que je peux vous dire, loin de toute polémique, mais je vous remercie en tout cas encore une fois d'avoir attiré mon attention sur ce dossier. Il va de soi que nous devons aller le plus vite possible maintenant au niveau des aménagements pour améliorer la situation sachant que malgré tout cela, il restera toujours des inconscients.
Mme la Présidente. La parole est à M. Crucke.
M. Crucke (MR). Je remercie M. le Ministre et j'ai bien compris que les travaux seraient réalisés. Donc, nous n'aurons pas une « opérationcommando», mais bien une « opération-travaux», ce qui est plus judicieux par rapport aux difficultés de la route. Quelques semaines, j'ai bien compris aussi que cela ne veut pas dire quelques mois. Nous sommes dans un ordre logique des choses. À partir du moment où vous vous engagez à ce que les travaux soient faits devant un parlement, je pense qu'effectivement, il y a lieu de penser que ce sera bien comme ça. Peut-être deux remarques supplémentaires, Monsieur le Ministre. Ce qu'on peut généraliser et sortir de ce dossier, c'est la lourdeur administrative par rapport à ces travaux qui sont souvent des travaux utiles, intéressant la sécurité, parce que quand vous dites que les radars dépendent des zones de police, qu'il suffit qu'elles décident, que la région paie, sur le mécanisme, c'est exact, mais en termes de lourdeur du processus décisionnel pour avoir moi-même rencontré ce problème dans ma propre commune , je me dis que c'est long entre des accidents mortels et le moment où réellement, les radars sont installés nonobstant l'accord de la zone de police. Vous savez comme moi qu'une série de commissions doivent rendre leur avis et tout cela fait en sorte que parfois, le citoyen ne comprend pas parce que, lui, a l'impression que dès que l'on voit l'urgence, on peut répondre.
M. Lutgen, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine. Il y a eu une réponse.
M. Crucke (MR). Oui, et je pense que ce sera intéressant.
Mme la Présidente. Je n'ai pas de problème, cela intéresse tout le monde.
M. Lutgen, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine. Une minute quand même par rapport à cela.
Premièrement, nous avons depuis maintenant un an, une cartographie des zones les plus accidentogènes en Wallonie qui est réalisée de façon précise. Tous les acteurs ont été associés pour pouvoir réaliser cette cartographie. Celle-ci est évolutive évidemment puisque lorsqu'un accident arrive à tel ou tel endroit, on devient un point noir alors qu'on ne l'était pas avant. Deuxièmement, les radars sont installés en Wallonie sur les routes régionales dans ces endroits les plus accidentogènes. Les radars que vous avez vu fleurir un peu partout, il y en aura encore d'autres qui vont suivre.
Troisièmement, j'ai invité l'ensemble des zones de police à travailler de la même façon. Il y a donc une volonté de réduire le nombre d'accidents et pas une volonté de faire rentrer de l'argent dans les caisses de la zone de police. Je peux vous dire aujourd'hui que la plupart des zones de police collaborent de façon très étroite avec la Région puisque nous sommes acteurs au niveau technique, en tout cas au minimum. Il s'agit de voir finalement le territoire et l'ensemble des routes en ayant une méthodologie identique quant à la vision de la sécurité routière. C'est vrai que si chacun fait sa petite « popote» dans son coin en disant: « Moi je ne mets pas uniquement des radars dans les endroits qui sont les plus accidentogènes, je mets un panneau de cette sorte là». Tout cela est clarifié aujourd'hui. On peut aller plus loin. Je ne demande qu'une chose, c'est que l'on aille encore plus loin dans la collaboration police, parquet, régions, communes. Comme aller plus loin? Le Conseil supérieur wallon de la sécurité routière va être mis en place très rapidement. Cela a été voté au parlement et j'ai invité l'ensemble des acteurs qui doivent y être représentés à effectivement rentrer des noms. Voilà un beau chantier sur différents éléments au niveau de la sécurité. On a parlé de prévention, on a parlé de répression, on a parlé d'heures d'ouverture, de fermeture, et si je prends le point précis soulevé, pour que l'ensemble de la politique des radars aille beaucoup plus vite, il convient d'avoir la mêmeméthode. On peut encore discuter sur le fait de savoir si la méthode de la région est la bonne ou pas, mais que l'on se mette tous d'accord, toutes les zones de police et la Région wallonne, pour avoir une seule méthode de travail pour que cela aille très vite lorsqu'il y a effectivement une difficulté sur le terrain, pour qu'on puisse y répondre par la présence d'un radar fixe qui doit venir compléter la gamme de la sécurité routière. Ce n'est pas un radar tout seul qui peut améliorer la situation, mais parfois à certains endroits c'est une réponse quasiment unique que l'on peut donner vu la configuration des lieux. Parfois, cela peut être le cas, sinon c'est un complément par rapport à toute une série d'autres actions en matière de sécurité routière. C'est en travaillant de façon unie, groupée, au-delà des clivages politiques que nous pourrons apporter des réponses rapides, structurantes, compréhensibles aussi pour les utilisateurs puisque l'utilisateur, qu'il soit sur une route communale, provinciale ou régionale, tout ce qu'il veut c'est avoir une certaine cohérence, une certaine harmonie au niveau de la signalisation, au niveau des actions qui sont menées sur le terrain pour qu'elles soient cohérentes, compréhensibles, que l'on puisse y adhérer, que l'on puisse effectivement faire en sorte que grâce à toutes ces actions coordonnées, on fasse diminuer de façon drastique le nombre d'accidents. Dans les demandes que je ferai au Conseil supérieur wallon de la sécurité routière, dans les prochaines semaines puisqu'il va bientôt s'installer, toute la politique des radars et l'harmonisation de la sécurité routière en la matière en fera partie. Le but est surtout, comme vous dites, de pouvoir y répondre très rapidement, ne pas attendre un an, deux ans, trois ans, en disant: « Qu'est-ce que l'on attend? ». Je crois que c'est essentiel.
M. Crucke (MR). J'entends bien la procédure mise en place par le ministre. Je pense que nous pouvons y souscrire. Si je peux me permettre un conseil parce que l'on fait tellement de circulaires peut-être ne serait-ce pas là inutile d'envoyer un mot explicatif à l'ensemble des bourgmestres et aux chefs de zones pour rappeler cette politique qui est mise en place. Je pense malheureusement que tout le monde n'en est pas encore conscient et cela peut être utile.
Deuxièmement, il faut en prendre un peu pour son grade aussi quand c'est comme ça. Quand un bourgmestre dit au conseil communal que tous les jours il vous téléphone, cela fait rougir ou rugir. C'est sur ces bêtises-là que parfois la communication dérape et finalement on rate l'essentiel qui est bien ce que vous avez annoncé et que vous ferez, à savoir ces travaux.
Et je le dirai comme je le pense, dans ce dossier il y a toujours une chose qui me choque : quand je connais, quand je lis, quand je vois ce que rapporte à la Commune de Pecq ces méga-dancings en termes de taxes, je me dis que plutôt d'attaquer la Région wallonne sur un dossier, on pourrait parfois être plus proactif notamment avec les deniers que l'on engrange par rapport à ces méga-dancings. C'est tellement facile d'aller voir ailleurs un petit problème sans se rendre compte que l'on crée de gros problèmes par la présence de ces mégadancings et par un contrôle nettement insuffisant. Le véritable danger est issu de ceux qui fréquentent ce genre d'institutions.
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