jeudi 28 avril 2005

Question orale de Jean-Luc CRUCKE au Ministre ANTOINE sur "Challenge francophone des 5 pistes"

Jean-Luc Crucke (MR). – Je vous ai interrogé en août 2010 sur le plan « athlétisme ». Je signale en passant que la commune de Frasnes-Lez- Anvaing va déposer un dossier.

André Antoine, vice-président et ministre du Budget, des Finances et des Sports. – J’ai vu l’état de votre piste et pris connaissance du projet que vous nourrissez. Vous avez d’ailleurs souligné devant votre conseil communal l’apport du gouvernement.

Jean-Luc Crucke (MR). – Quand je suis d’accord avec vous, je vous le dis mais, quand je ne suis pas d’accord, je vous le dis aussi. Le dossier de Frasnes suivra, même si l’opposition ne s’en réjouit pas nécessairement. Allez savoir pourquoi ! Dans votre réponse d’août 2010, vous avez émis l’idée d’organiser le challenge francophone des cinq pistes dans les cinq provinces wallonnes. Il s’agirait d’une compétition de proximité permettant aux jeunes de se mesurer à d’autres sportifs et de sentir le stress et l’ambiance de l’événement. Où en est cette organisation ? Un budget at- il été prévu ? Les lieux sont-ils connus ? Quand ce challenge se déroulera-t-il ? La fédération estelle impliquée ? Pourquoi Bruxelles n’est-elle pas concernée ? Est-ce en vertu d’un problème particulier ?

André Antoine, vice-président et ministre du Budget, des Finances et des Sports. – La situation de l’athlétisme est similaire aux autres disciplines. Tout à l’heure, j’ai évoqué le plan football, le plan motocross et la situation du Centre sportif de haut niveau qui dépendent également de la Communauté française et de la Région wallonne, responsable des infrastructures. J’ai eu l’occasion de constater à quel point un grand nombre de pistes d’athlétisme étaient délaissées par les clubs, négligées par les communes. Construites il y a 25 ou 30 ans, leur revêtement est dégradé, vétuste. Or, les matériaux évoluant rapidement, les clubs dont les infrastructures ne sont pas en parfait état et qui ne disposent pas d’équipements appropriés ne sont plus attractifs et disparaissent. Lorsque les communes doivent faire un choix entre investir dans une piste synthétique d’athlétisme, un hall omnisports, un terrain de tennis, de rugby ou de hockey, elles optent en général pour la première, au détriment des autres, car son rayonnement dépasse de loin les limites communales. J’ai donc voulu combattre la négligence des communes en relevant le montant des subventions de 75 à 85 % et en proclamant prioritaires les dossiers d’athlétisme. Évidemment, cela crée des frustrations. Certains ne comprennent pas pourquoi des dossiers passent avant d’autres alors que la natation, le tennis ou le motocross par exemple sont des disciplines qui sont toutes considérées comme prioritaires. En marge du championnat d’Europe de Barcelone, nous avions imaginé, avec la Fédération, un plan athlétisme à l’instar de ce qui se fait au niveau du football francophone et du cyclisme, avec Philippe Gilbert et les équipes Wallonie-Bruxelles et Le Crédit Agricole. En effet, nous voulions profiter du sillage des frères Borlée pour susciter d’autres vocations. L’objectif était évidemment d’encourager la pratique de l’athlétisme, de forger de nouvelles promesses et d’accompagner ces jeunes espoirs. Bref, nous souhaitions redonner des couleurs à l’athlétisme francophone avec l’appui de la Fédération et en lui accordant des moyens supplémentaires. Nous avons donc renforcé le soutien aux clubs de motocross qui font partie de la Cross Cup,les deux épreuves phares du Cross Country participant à la dynamique de l’athlétisme. M. Jamar et M. Di Antonio pourront d’ailleurs témoigner de cette augmentation pour d’autres disciplines. En outre, parallèlement à ce plan concernant les seules infrastructures wallonnes – Bruxelles ne relevant pas de nos compétences – nous avons également offert notre soutien au niveau de l’encadrement, en proposant à la Fédération des points APE afin qu’elle puisse recruter des conseillers techniques pour chaque province. Malheureusement, elle ne m’a toujours pas remis de proposition de recrutement. Or, en tant que ministre, je ne peux pas recruter à sa place. J’ai fait part de ma déception de ne pas voir rentrer les demandes. Nous collaborons très activement à la valorisation de nos sportifs de haut niveau en octroyant des moyens, non seulement pour les athlètes connus mais également pour les espoirs, auxquels nous accordons certaines facilités, notamment pour leurs déplacements à l’étranger, leur préparation, les stages. La participation de la Communauté française a été revue à la hausse. Enfin, nous aidons la Ligue francophone à se structurer, à se professionnaliser et à mener des actions de promotion. Nous avions par exemple envisagé un Challenge francophone des cinq pistes, qui devait se dérouler en cinq endroits, dont un à Bruxelles, où nous aurions mis en compétition des jeunes athlètes. La Fédération ne m’a toujours pas fait parvenir de proposition pour l’organisation d’un tel événement. Pour ce qui est de la promotion de l’athlétisme dans les écoles, nous avons lancé l’opération Mon club, mon école. J’ai appris en lisant la presse locale que de plus en plus d’écoles et de clubs déclarent leur intention d’y participer. Jean- Michel Saive nous aide à mieux faire connaître cette opération aux quatre coins de la Wallonie. Je me rendrai prochainement en Hainaut pour rappeler aux clubs et aux écoles, tous réseaux confondus, l’intérêt de cette formule très souple qui permet de familiariser les jeunes à certaines disciplines sportives. Les moyens budgétaires sont disponibles, des actions ont été réalisées, beaucoup d’autres doivent encore l’être, mais cela ne dépend pas de ma seule initiative. Dès que les propositions me parviendront, je marquerai immédiatement mon accord.

Jean-Luc Crucke (MR). – Je vous remercie, monsieur le ministre, pour cette réponse. Vous constatez avec raison,que de nombreuses pistes ont été abandonnées ou non entretenues. La faute en incomberait à certains clubs ou communes. J’y ajouterai la Communauté française. À Frasnes-lez- Anvaing, la piste appartient à notre Communauté, la commune vient de signer un bail emphytéotique et a sollicité des subsides de la Région wallonne. Si nous n’avions pas agi ainsi, cette piste aurait été condamnée alors que l’athénée, qui accueille plus de 600 élèves, se trouve à proximité.

André Antoine, vice-président et ministre du Budget, des Finances et des Sports. – Toutes les pistes Adeps font l’objet du plan de rénovation pour lequel 42 millions sont inscrits au budget 2011. Les travaux ont pris quelque retard sur la programmation parce que la Communauté française ne disposait que d’un responsable des infrastructures sportives. Il lui était impossible de diriger seul des travaux d’une telle importance. J’ai convaincu mon collègue, M. Nollet, de recruter trois collaborateurs supplémentaires et de nous permettre de bénéficier de l’expertise de la Région, où M. Devos dispose d’une équipe de spécialistes, d’architectes, d’ingénieurs. Dans les centres Adeps, tout ce qui concerne l’athlétisme est considéré comme prioritaire. Il subsiste quelques baux et c’est alors à la commune locataire d’intervenir.

Jean-Luc Crucke (MR). – C’est ce qu’a fait Frasnes-lez-Anvaing. Par ailleurs, j’entends bien vos informations au sujet de la Ligue francophone. J’espère que vos propos auront un écho. Les fédérations peuvent bénéficier de certaines aides, notamment des contrats APE ou le financement de la participation de jeunes à des concours. Je regrette que la Ligue ne saisisse pas toutes les opportunités. On peut se demander si elle veut vraiment être aidée.

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