jeudi 5 mai 2005

Question orale de Jean-Luc CRUCKE au Ministre LUTGEN sur "les effets transrégionaux de la mise à 4 bandes de la RN60 pour contourner Ronse-Renaix"

M. le Président. – L'ordre du jour appelle la question orale de M. Crucke à M. Lutgen, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine, sur « les effets transrégionaux de la mise à quatre bandes de la RN60 pour contourner Ronse-Renaix ».

La parole est à M. Crucke pour poser sa question.

M. Crucke (MR). – Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, chers collègues, le chaînon manquant de la RN60 Gand-Valenciennes se situe, à cheval sur la frontière linguistique, sur les territoires de Renaix et de Frasnes-lez-Anvaing, et en ce qui concerne la Commune de Frasnes-lez-Anvaing trois villages particulièrement : Dergneau, Saint-Sauveur et Anvaing.

Les autorités flamandes semblent avoir décidé d'accélérer les travaux, ce qui pourrait nous amener à avoir une quatre bandes qui provient de Gand, qui s'arrêterait aux frontières de la Wallonie et qui reprendrait au-delà d'Anvaing. Quand je dis que je sens qu'il y a une volonté d'accélérer, il y a effectivement des réunions qui ont eu lieu dans le cadre du plan MER, milieueffectrapportage, Missing Link N60 thv Ronse, document qui est au demeurant pas mal fait. Il compte 988 pages, mais dans les 988 pages, sur les conséquences que ce projet pourrait avoir à l'égard de la Wallonie, on en trouve une. Or, il existe des conventions européennes...

(Réaction de M. le Ministre Lutgen)

M. Crucke (MR). – Non, mais des conséquences et je n'ai pas envie que la Wallonie souffre d'une route qui, un jour, aboutisse. C'est pour cela que je me permets de vous interpeller et que je viens vers vous.

La commune a été conviée à une réunion le 8 avril, si mes souvenirs sont bons. Je m'attendais à ce que les autorités wallonnes soient présentes également. J'ai constaté que cela n'était pas le cas et que vous n'aviez sans doute pas été invité, même pas avisé. J'ai fait remarquer, dans la langue de Vondel, aux citoyens et aux autorités flamandes, que je trouve qu'un minimum, c'était quand même qu'on avertisse la Région wallonne des intentions de la Région flamande.

Le dossier en est là.

Moi, je voulais savoir comment vous étiez informé. Comment l'administration wallonne est-elle informée ? Comment se passe le travail entre l'administration wallonne et l'administration flamande ? Quelles sont les intentions ? Quand je dis « intentions », je sais bien qu'on n'interpelle pas un ministre sur ses intentions. Quelle est la manière dont la région et le ministre entrevoient ce dossier ? Est-ce qu'il partage le point de vue qui est celui de la commune de Frasnes-lez-Anvaing, à savoir que nous ne sommes absolument pas intéressés par une quatre bandes qui viendra encore modifier la structure de cette voirie, cette N60. Cela ne nous semble, en tout cas pour Frasnes-lez-Anvaing, pas indispensable. À l'heure actuelle, la circulation s'effectue. Elle s'effectue certes parfois dans un mode lent, ce qui n'est pas pour nous déranger.

Je suis un peu étonné de la manière dont ce dossier a été monté par les autorités flamandes. Quand je vous dis qu'il y a une seule page, j'ai la page ici. Dans cette seule page, malgré tout, les autorités flamandes réussissent à dire qu'il y aura des conséquences significatives sur le territoire wallon, tant en termes d'augmentation de la circulation, cela on peut évidemment le comprendre, qu'en termes de bruit et de pollution de l'air. Ce n'est quand même pas rien. Quand on a quasiment mille pages d'analyse, avoir si peu de pages pour ce qui concerne la région qui est juste à côté, je trouve que c'est à la fois peu agréable, mais aussi peu respectueux des autorités qui existent et qui sont compétentes de part et d'autre de la frontière linguistique.

M. le Président. – La parole est à M. le Ministre Lutgen.

M. Lutgen, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine. – Je voudrais d'abord remercier M. Crucke. Globalement je peux partager son analyse. D'abord, je peux confirmer effectivement que nous n'avons pas été conviés, ni même informés par la Région flamande de la réunion qui a été tenue. Ce n'est quand même pas terrible en termes de collaboration entre des services qui sont censés travailler pour la même cause, la mobilité dans une zone.

J'ai demandé à mes services d'être particulièrement attentifs et de se mettre en contact avec leurs homologues flamands pour leur demander d'assurer la concordance, notamment technique sur ce dossier, et puis aussi pour obtenir toutes les informations pour qu'on puisse réagir, parce que l'impact pour votre commune ne serait pas négligeable.

Voilà ce que je peux vous dire par rapport à cela. Au regret, je le déplore, mais on peut utiliser tous les qualificatifs du monde.

Cela étant, cela montre ô combien nous devons avoir des lieux de concertation réguliers, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, au niveau de l'organisation des différents travaux en Régions wallonne, bruxelloise et flamande. Des choses existent mais c'est pour moi, insuffisant. J'ai écrit à plusieurs reprises et je réécrirai à nouveau à ce sujet. je dis cela en regardant ma collaboratrice pour lui demander de me rédiger et d'expédier rapidement des courriers rappelant effectivement mes nombreuses demandes pour aborder toute une série de dossiers. Il est vrai qu'il y a beaucoup de dossiers dans le Hainaut et particulièrement, dans votre zone, celle de la Wallonie picarde qui concernent des aspects transrégionaux. on pourrait en citer plusieurs. il y a aussi toute la liaison qui concerne Lessines, le contournement de Hal. ce sont toutes des zones qui sont importantes et qui intéressent particulièrement nos amis flamands tout comme nous.

on peut en tout cas envisager beaucoup de choses mais, nous devons le faire de manière concertée, régulière en se disant qu'on ne fait pas son bonheur tout seul, surtout en matière de réseau routier et de liaison.

je ne crois plus au rôle du Fédéral en matière de concertation. Il faut trouver une autre formule pour travailler ensemble car les contacts sont top peu nombreux. le Fédéral qui doit organiser cette coordination n'a sans doute aujourd'hui pas les moyens de pouvoir répondre à cette nécessité mais cela ne doit pas nous empêcher de nous rencontrer et d'aborder cette bonne dizaine de dossiers majeurs pour la liaison routière et autoroutière ou/et de projets qui existent d'un côté ou de l'autre de la frontière et qui ont des conséquences. Ce projet est de cette nature.

croyez bien que je vais effectivement écrire au responsable de l'administration concernée et que je défendrai ce dossier dans l'intérêt des habitants de votre commune et pas uniquement de votre commune car indirectement, cela peut avoir des conséquences sur d'autres aussi.

voilà ce que je peux vous dire aujourd'hui par rapport à ce dossier.

M. le Président.
– La parole est à M. Crucke.

M. Crucke (MR). – Monsieur le Président, je remercie M. le Ministre pour cette détermination.

dans le dossier, je partage à la fois son analyse mais je peux également lui dire que je le soutiendrai dans l'avancée du dossier. quand je dis « l'avancée », je me répète mais il y a des conventions internationales qui valent également pour la Flandre et on ne fait pas des travaux de cette ampleur sans tenir compte des conséquences que cela peut avoir sur ses voisins. dans n'importe quel pays européen, un tel projet aurait rempli des pages et des pages de concertation entre les pays parce que ce sont des régions, on ne pense pas à informer la Région wallonne.

je partage également votre point de vue sur l'inutilité du Fédéral en termes de consensus, de concertation. je pense effectivement que la voie directe est la meilleure et c'est sans doute vers celle-là que le pays, je l'espère, évoluera.

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