Question orale de Jean-Luc CRUCKE au Ministre Paul FURLAN sur "la promotion des itinéraires touristiques culturels"
M. le Président. L'ordre du jour appelle la question orale de M. Crucke à M. Furlan, Ministre des Pouvoirs locaux et de la Ville, sur « la promotion des itinéraires touristiques culturels».
La parole est à M. Crucke pour poser sa question.
M. Crucke (MR). Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, chers collègues, le 27 septembre dernier, la Commission européenne avait programmé la journée européenne du tourisme et a profité de l'évènement pour mettre en valeur ce qu'elle a dénommé des itinéraires culturels européens. Le but est évidemment, au sein de l'Europe, mais également à la population extraeuropéenne, de valoriser un produit touristique qui est plus thématique, sur base d'un fil conducteur qui est la culture et d'accroître ainsi la visibilité. Je me demandais si la Wallonie avait été reprise dans ces itinéraires culturels européens, si elle était incorporée. Si tel est le cas, comment l'est-elle et selon quelles proportions? Quels sont ces itinéraires qui visent la Wallonie? Est-ce qu'il y a eu, pour cela, une concertation avec les autorités régionales? Est-ce qu'il y a eu une demande d'information ? Estce qu'il y a des propositions qui ont été faites? Estce que des circuits peuvent encore être imaginés, proposés, valorisés dans les années à venir endehors de ceux qui sont aujourd'hui existants?
Deux, je trouve que le concept est intéressant, parce qu'effectivement, on sort des sentiers battus et on sait qu'il y a une demande pour ce type de rencontre, de découverte, le fait de voyager de manière intelligente. Est-ce que la Région wallonne a une politique spécifique en la matière? Est-ce qu'il y a une cellule qui travaille à cela ? Est-ce qu'il y a des aides particulières qui existent et qui permettent de valoriser le travail des opérateurs ou de les motiver?
Enfin, on ne peut pas parler de tourisme et de culture sans évoquer une des compétences qui appartiennent quand même, pas seulement à la Région wallonne, mais également à la Communauté française, c'est celle de la culture. Est-ce que, là aussi, il y a un travail qui se fait en synergie avec l'administration de la culture et la Ministre de la Culture de la Communauté française? Si c'est le cas, comment est-elle programmée?
M. le Président. La parole est à M. le Ministre Furlan.
M. Furlan, Ministre des Pouvoirs locaux et de la Ville. Je vous informe que la journée européenne du tourisme, le 27 septembre dernier, était la base de la question. Elle s'est déroulée à Bruxelles sur le thème, bien entendu, des itinéraires culturels européens. Cette journée s'inscrivant dans le cadre de la présidence belge, cela n'aura échappé à personne, et conformément aux règles qui régissent la représentation des entités fédérées, c'est ma collègue germanophone qui représentait la Région wallonne. C'est la règle. C'est comme cela. Les différentes thématiques proposées par la Commission européenne pourraient en tout cas aisément trouver leur place dans nos programmes d'attractivité touristique, mais le Commissariat général au Tourisme a en tout cas pour jurisprudence jusqu'ici de ne pas subventionner les itinéraires culturels, partant du principe qu'effectivement, il y a là une concurrence possible avec une compétence de la Communauté française. Par contre, je dirais qu'un certain nombre de projets spécifiques sont susceptibles d'être mis en place. Notamment, si vous prenez la fiche 35, si mes souvenirs sont bons, du document de Destination 2015, on voit dans cette fiche l'existence d'idées qui mettent à profit le caractère culturel d'une région, d'une manifestation pour en tirer profit au niveau touristique. Quelles sont les idées qui sont contenues dans cette fiche? C'est tout sauf exhaustif. C'est l'idée de la création d'une route à caractère culturel, axée sur l'histoire, la valorisation touristique d'une route culturelle axée sur l'histoire, comme par exemple la route Napoléon ou la route des Abbayes. On trouve aussi, dans la fiche 32 de « Destination 2015» l'idée de promouvoir en tout cas ou d'aider à la promotion des manifestations reconnues comme patrimoine immatériel par l'UNESCO ou par la Communauté française, peut-être un premier pont qui pourrait être jeté entre la Communauté française et la politique touristique de la Région wallonne. Bien entendu, on évaluera à travers le temps la pertinence et la qualité de ces itinéraires de façon à ce qu'une partie de ceux-ci ou la totalité de ceux-ci puissent être qualifiés d'itinéraires culturels par le Conseil de l'Europe, conformément à la Résolution CM/(2007) 12. Effectivement, notre volonté est bien d'essayer de nous inscrire dans cette problématique. Je peux en tout cas rassurer notre collègue sur le fait que je resterai évidemment très attentif à cet aspect important et potentiellement porteur de tourisme pour notre région, voire même porteur de
subventions extraterritoriales. C'est une préoccupation au sein de mon département que de suivre effectivement la résolution en question.
M. le Président. La parole est à M. Crucke.
M. Crucke (MR). Je remercie le Ministre pour sa réponse. Moi, je pense qu'il faut vraiment travailler cette
thématique et la travailler en profondeur. Peu importe les éléments de concurrence avec la Communauté française. Je pense qu'il faut plus y voir de la complémentarité. Il y a vraiment du winwin en la matière. Le terme «culturel», là, vous n'avez pas totalement défini. Je pense qu'il faut pouvoir l'interpréter dans son sens le plus large possible justement, pas uniquement sur base d'activités culturelles connues ou reconnues, mais l'Ambassadeur des États-Unis me disait, il n'y pas si longtemps de cela que, lorsqu'un investisseur américain venait en Belgique, ce qui le frappait le plus, ce qui l'étonnait ou l'intéressait le plus, ce n'était pas, contrairement à ce que beaucoup pensent, la Ville de Bruxelles, nonobstant la beauté de sa Grand-Place, Bruges ou Anvers, c'était Louvain-la-Neuve. Le fait de voir un endroit où, il y a quarante ans, on prétend qu'il n'y avait absolument rien, si ce n'est des champs; de voir qu'aujourd'hui, il y a une université qui est reconnue, des entreprises qui sont installées, qui sont à la pointe. Cela, c'est ce qui intéresse les américains qui viennent en visite en Belgique. Il faut partir de ces créneaux-là pour dire que c'est aussi du tourisme culturel. C'est une autre forme de culture, la culture industrielle, la culture économique. Si vous voulez un autre exemple, en termes brassicoles, par exemple, on sait que les Québécois appellent cela les micro-brasseries, le territoire wallon est jonché de produits brassicoles.
M. Furlan, Ministre des Pouvoirs locaux et de la Ville. Vous permettez une incise, Monsieur Crucke?
J'ai axé ma réponse évidemment sur la culture.
M. Crucke (MR). Je pense justement qu'il faut aller plus loin.
M. Furlan, Ministre des Pouvoirs locaux et de la Ville. Effectivement, mais là, je vous invite vraiment à lire «Destination 2015» et on peut avoir un débat en tête-à-tête sur cela, parce que l'année 2011 sera l'année de la gastronomie en Région wallonne avec Bruxelles, et concernera entre autres tout ce qui est activité brassicole, etc. Si je peux me permettre , je pense qu'il y a trois atouts pour le tourisme en Wallonie. C'est, d'une part, le tourisme vert, en ce compris tout ce qui est produits du terroir, gastronomie, culture; d'autre part, le produit des arts et de culture, deuxième secteur, en ce compris les culturels évidemment. S'il n'y a pas l'aspect culturel à Liège, évidemment il y a peu de chances d'y développer beaucoup de tourisme. Troisièmement, et vous y avez fait référence, le tourisme d'affaires. Je le dis souvent, on ne sera jamais la Costa Brava et on n'a pas la chance de s'appeler Courchevelle ou Meribel. Par contre, nous avons un certain nombre d'atouts. Je pense que toutes nos actions, réellement, lisez le document, je ne doute pas que vous l'avez lu, ce sont les trois priorités sur lesquelles, moi, j'entends placer le tourisme sous la responsabilité qui sera la mienne au cours des quatre prochaines années. Le tourisme, ce n'est pas faire un peu de tout, ce sont
d'abord des moyens limités, un secteur économique porteur, 60.000 emplois, 5% du produit intérieur brut. Pour le valoriser encore, et vous avez raison, il faut établir nos propres priorités et ne pas financer un peu de tout, comme le fromage belge. Ce sont d'abord des priorités, s'inscrire dans ces priorités. Ce à quoi vous faites référence est une priorité presque transversale des trois sous-priorités que sont le tourisme vert, le tourisme d'affaires, le tourisme des villes d'art et de culture. On partage vraiment le même aspect.
Excusez-moi d'avoir pris la parole, mais le débat est intéressant.
M. Crucke (MR). Je lirai le document «Destination 2015». On en reparlera à une autre occasion.
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