mercredi 14 décembre 2005

Question orale de Jean-Luc CRUCKE au Ministre André ANTOINE sur "Wallonie, un tremplin pour les Jeux Olympiques"

M. Jean-Luc Crucke (MR). – Cette question a déjà été évoquée au Parlement wallon. Aujourd’hui, je souhaite faire le parallèle avec ce qui se fait dans le département français de la Seine- Maritime. Il est situé à quatre heures de Londres et est donc un peu plus éloigné de cette capitale que ne l’est la Wallonie. Ce département vient de signer avec le Comité national olympique et sportif français une convention qui le désigne comme étant une base arrière des Jeux olympiques de Londres et ce, à double titre. Ce département sera considéré comme un socle d’entraînement pour ceux que l’on appelle les boursiers de la Solidarité olympique, parmi lesquels de nombreux athlètes africains qui ne disposent pas des infrastructures nécessaires à leur préparation et pourront aller s’entraîner dans les centres sportifs de Seine-Maritime. De plus, et c’est très important en termes de notoriété, d’investissement et de retombées pour le département, la Seine-Maritime accueillera les délégations néozélandaises, ukrainiennes et russes avant l’événement. Sachant que la presse sera présente, l’intérêt pour la région est certain. Qu’en est-il en Communauté française ? Qu’en est-il du dossier wallon ? Quel rôle pourrions-nous jouer comme base arrière des Jeux olympiques ? Avons-nous fait un dossier ? Une structure a-t-elle été mise en place ? Existe-t-il un document faisant référence et dont nous pourrions prendre connaissance ? D’après mes informations, des contacts auraient eu lieu avec la Chine et le Brésil. Est-ce exact ? Un budget spécifique a-t-il été prévu afin de mettre en place cet encadrement et d’asseoir la notoriété de la Communauté française et de la Région wallonne ? Ne serait-il pas utile, à l’image de ce qui a été fait pour d’autres événements, de constituer un comité de parrainage qui serait chargé des délégations et serait composé de grands sportifs francophones et wallons ?

M. André Antoine, vice-président et ministre du Budget, des Finances et des Sports. – Votre question, monsieur Crucke, est pertinente. Vous ne serez pas déçu de ma réponse, à une exception près, au lieu de la « Wallonie, tremplin pour les Jeux olympiques », je préfère parler de la « Communauté française-Wallonie-Bruxelles, tremplin pour les Jeux olympiques ». La Wallonie
n’est évidemment pas la seule à intervenir pleinement. Tout d’abord, je souhaite vous remercier de l’intérêt que vous portez non seulement au sport mais à la valorisation de nos infrastructures. En cela, vous rejoignez Mme Defraigne qui, en son temps, m’avait déjà interrogé sur le même sujet, même si depuis lors, le dossier a évolué. M. Beckers, président du COIB, me l’a confirmé. Je l’ai rencontré récemment pour évoquer d’autres aspects, notamment les harcèlements et abus sexuels, et j’ai, à cette occasion, examiné avec lui votre question. En effet, le COIB a lancé une campagne d’information dès les Jeux olympiques de Pékin. Des brochures présentant la Belgique et ses infrastructures sportives d’hébergement avaient été éditées par le COIB et distribuées à toutes les délégations présentes à Pékin. Parallèlement, le COIB a développé un site internet, «www.belgium2012.be », présentant la Belgique et plusieurs aspects susceptibles d’intéresser les équipes à la recherche de lieux d’entraînement ou de séjour pour les Jeux de 2012.
Ainsi, sur les pages du site, que je vous invite à consulter, sont abordés des thèmes spécifiques à la Belgique : les talents bien connus, Eddy Merckx, Justine Henin, etc. mais également le savoir-faire dans l’organisation de grandes rencontres sportives internationales, la proximité et les facilités
de transport pour Londres, les conditions météorologiques et le fuseau horaire similaires à ceux de
Londres, la gastronomie, la culture, la société, le coût de la vie et la qualité de nos infrastructures.
Les différentes installations sportives, répondant aux critères de pratique sportive de haut niveau
nécessaires à l’entraînement, sont répertoriées et présentées. De plus, un petit module de recherche permet de les sélectionner par critère de discipline sportive, de ville ou de nom.
En outre, la représentation des installations est assurée grâce à une fiche de situation et de
contact comprenant un lien vers un site internet spécifique. La liste, constituée sur la base d’informations communiquées par la direction générale des sports et par les fédérations sportives, reprend plusieurs centres Adeps. Ainsi sont mentionnés Jambes pour l’athlétisme, Mons pour la gymnastique, Liège pour le basket, le tennis de table et le volley-ball, Spa pour le judo et Louvain-la-Neuve pour le triathlon. Le programme de rénovation des centres Adeps tient compte de ces propositions. Nous espérons élargir l’offre actuelle en rénovant la piste d’athlétisme et l’hôtel olympique à Spa. Les travaux vont commencer, comme j’ai eu le plaisir de le constater de visu. C’est une excellente nouvelle. Parmi les centres sportifs proposés dans notre région, nous retiendrons le centre de formation de tennis de table de Blégnies, le hall omnisport Gaston Reiff à Braine l’Alleud, la piscine olympique Helios ou encore le Spiroudôme à Charleroi. Le site internet fait l’objet de mises à jour régulières et une nouvelle brochure de promotion a été réalisée. Elle sera envoyée aux différents comités olympiques dès le début de l’année prochaine. Des demandes et marques d’intérêt, notamment en provenance de la Chine et du Brésil, sont parvenues au COIB, mais à ce jour, aucun contrat n’a été conclu, ni via l’Adeps ni via le COIB. Nous sommes encore à un an et demi des Jeux olympiques, mais des contacts sont d’ores et déjà établis. Il peut y avoir des contacts individuels, directement avec les centres, mais je n’ai pas d’éléments à cet égard. En effet, si le COIB a assuré la promotion des outils existants, il n’est pas obligatoire de passer par ses services pour procéder à des réservations. On peut directement s’adresser aux divers centres concernés. Lors des Jeux olympiques de la jeunesse, en août dernier, à Singapour, les contacts avaient été intensifiés. Le COIB a assuré la promotion de la Belgique et renforcé les contacts en cours. En outre, notre comité olympique a interpellé les différents pouvoirs publics pour les inciter à
assurer la promotion des installations sportives et d’hébergement. Chaque ambassadeur ou consul
est par ailleurs chargé de faire la promotion de notre pays lors de ses contacts avec les autorités
sportives des pays concernés. Bien entendu, les contacts s’intensifieront particulièrement durant l’année qui précède les jeux, en 2011. Le COIB a réservé un budget spécial de promotion pour mettre en place cette première phase d’information et de sensibilisation des différents pays. On peut estimer à ce jour que vingt-cinq mille euros ont déjà été investis dans cette opération. Ces budgets iront crescendo en 2011 et 2012, d’autant que le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères sont disposés à consentir un effort budgétaire complémentaire pour soutenir le COIB dans sa volonté d’assurer la promotion des atouts de notre pays et singulièrement du sud de celui-ci. En effet, l’accueil des délégations sportives étrangères qui séjourneront dans notre pays relève des compétences du COIB. Nous ne pouvons que soutenir sa démarche, sans nous y substituer car c’est lui qui assure le contact avec les autres comités. Sachez que M. Beckers et son équipe sont à pied d’oeuvre – dois-je vous rappeler la proximité avec Londres ?– pour accueillir chez nous un certain nombre de délégations étrangères, soit pendant la phase préparatoire aux JO soit durant le déroulement des jeux, en fonction du calendrier des manifestations sportives. Nous y serons particulièrement attentifs.

M. Jean-Luc Crucke (MR). – Monsieur le ministre, je suis satisfait de votre réponse sur l’évolution de ce dossier. Je constate que contrairement à ce qui s’est fait en France – c’est peut-être un effet de l’esprit français – aucune convention n’a été signée entre la Communauté française et le COIB. En France, l’accord a été matérialisé entre le département de la Seine maritime et le comité olympique français par la signature d’une convention. Ce n’est pas indispensable lorsque les relations sont bonnes. Par ailleurs, j’espère que les contacts que nous avons avec la Chine et le Brésil amèneront quelque chose de positif. Il serait vraiment important que ces deux nations particulièrement sportives puissent prendre la Wallonie comme terre d’accueil. Ce serait un plus pour le sport et pour nos relations internationales. Sans vouloir tomber dans le sous-localisme – Mme Defraigne avait parlé de Liège –, je voudrais vous rappeler que Mouscron pourrait jouer un rôle, pour ne pas oublier vos engagements à cette ville que vous aimez. Ce serait une manière d’en faire réellement la capitale sportive de la Communauté française.

M. André Antoine, vice-président et ministre du Budget, des Finances et des Sports. – Comme je l’ai dit en commission, au parlement wallon, j’aime Charleroi, Liège, Mons, Mouscron, Namur.

M. Jean-Luc Crucke (MR). – Qui trop embrasse
mal étreint, monsieur le ministre !

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