mercredi 28 février 2007

La Bush bientôt fermée ?

C'est le titre de la DH de ce mercredi!

Ravi de voir que la question se pose aujourd'hui au grand jour, qu'elle s'affiche aujourd'hui dans la presse et plus seulement dans le coeur des parents qui ont perdu un enfant suite aux substances ingérées un soir, dans un établissement privé, hors de tout contrôle hormis celui des dealers ou des sorteurs complices.

Heureux d'entendre qu' enfin se lèvent des voix d'opposition pour dénoncer l'indéfendable, pour lutter contre les lieux de non-droit où la police doit montrer patte blanche avant d' entrer !

Certains hommes politiques, dont le libéral René Smette au niveau local, ont eu le courage de s'éléver contre l'inacceptable,contre la léthargie, l'aveuglement ou la peur des hommes au pouvoir.A quand le même courage politique au niveau régional ?

J'ai demandé à Bruxelles au Parlement de la Communauté française à la Ministre de la Santé, Catherine Fonck que soit diffusée largement, au sein des établissements scolaires de part et d'autre de la frontière, le reportage réalisé par No télé pour prévenir plutôt que de laisser mourir. J'attends sa réponse.

J'ai demandé à Namur, au Parlement Wallon, aux Ministres Antoine et Lutgen qu'ils prennent leurs responsabilités face à un établissement qui a reçu, in extrémis, par une régularisation dont la majorité PS-CDH a le secret, un "permis d'exploiter". D'exploiter qui ? Des jeunes sans défense venus pour s'amuser et qui ne repartiront pas; simplement parce que leur route a croisé celle d'un requin sans vergogne ?

Non, je dis non ! Pas d'accord, la semaine prochaine à Namur,j'interpellerai à nouveau le Ministre Antoine, en charge de l'Aménagement du territoire pour avoir autre chose, comme réponse que :" vous savez, Mr Crucke,dans toutes les communes, même les mieux tenues, on est susceptible de retrouver des cultures de cannabis dans certaines caves "
Il ne s'agit pas de Cannabis, Mr le Ministre, il s'agit d'XTC, de cocaïne mélangés parfois à de la peinture pour voiture.Et ça tue, Monsieur le Ministre, parfois en une seule prise !

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Question de M. Jean-Luc Crucke au ministre de la Justice sur "le vol à la cathédrale de Tournai"

La Chambre, Commission de la Justice 27/02/2008

06.01 Jean-Luc Crucke (MR): Madame la présidente, monsieur le ministre, comme vous le savez
vraisemblablement, le 18 février dernier, treize pièces de valeur inestimable ont été dérobées dans la
cathédrale de Tournai. Ce fut un vol avec violence qui, en soi, ne fut pas banal.
Outre l'effet d'ordre sentimental que ce vol a suscité auprès de la population tournaisienne, il y a la perte d'un trésor du patrimoine belge, à savoir une croix byzantine.
Suivant les informations que j'ai pu recueillir dans la presse, le cas de Tournai ne serait pas unique. Les experts parlent de la Belgique comme d'une plaque tournante du trafic d'oeuvres d'art volées.
Monsieur le ministre, mes questions sont les suivantes.
- Cette fâcheuse réputation est-elle surfaite ou correspond-elle à une triste réalité?
- La justice connaît-elle une recrudescence importante d'affaires liées au vol d'oeuvres d'art en Belgique?
- L'absence de loi belge sur le recel d'oeuvres d'art volées ne contribue-t-elle pas à ce phénomène? En France, par exemple, il existe une traçabilité des oeuvres d'art. Celles-ci sont répertoriées dans ce que l'on appelle un livre de police qui permet de les identifier.
- Par ailleurs, la non-signature par la Belgique de la Convention de l'Unesco en la matière peut-elle expliquer ce phénomène?
Il semblerait qu'en la matière, en l'absence de contrôle et de traçabilité, l'argent au noir ait pignon sur rue puisque 80% des transactions en matière d'oeuvre d'art se feraient de la main à la main, ce qui contribuerait à faire de la Belgique une plaque tournante en matière d'oeuvres d'art.

06.02 Jo Vandeurzen, ministre: Madame la présidente, je ne partage pas l'analyse selon laquelle il y aurait un lien entre la prétendue absence de réglementation et le vol d'oeuvres d'art en Belgique. Des instruments existent bel et bien pour lutter contre ce phénomène.
Notre Code pénal ne contient effectivement pas de dispositions spécifiques à ce sujet, mais cela ne signifie pas que le trafic international d'oeuvres d'art volées ne fait l'objet d'aucune attention ni qu'aucune mesure ne peut être prise contre le vol d'oeuvres d'art.
Les compétences en matière de réglementation de ce domaine sont réparties entre les Régions, les
Communautés et l'État fédéral. La Communauté flamande et la Communauté française ont déjà promulgué des décrets visant à mieux protéger le patrimoine artistique de notre pays.
Deux importantes conventions internationales relatives au vol de patrimoine artistique ne sont pas encore entrées en vigueur en Belgique. Je m'en explique brièvement. La non-ratification à ce jour de la convention de l'UNESCO de 1970 par la Belgique tient au fait qu'il s'agit d'une compétence mixte, ce qui implique l'approbation de tous les parlements régionaux et communautaires ainsi que des deux chambres fédérales.
Il manque encore uniquement la ratification par le législateur flamand. Le projet de décret a été approuvé mais n'a pas encore été sanctionné.

La convention UNIDROIT de 1995 n'a été ni approuvée ni ratifiée par la Belgique car en 1993 une directive européenne avait été promulguée en la matière. Cette directive a été transposée en droit belge en 1996. Elle contient une réglementation pour la restitution d'objets volés. Le service du droit civil patrimonial du SPF Justice a été désigné comme autorité chargée de l'exécution de cette réglementation et peut intervenir si l'oeuvre d'art est retrouvée chez une personne autre que le voleur initial. La directive est applicable à toute oeuvre identifiée par les États comme oeuvre d'art nationale.

Le trafic illicite de biens culturels figure également sur la liste d'infractions auxquelles le mandat d'arrêt
européen est applicable. Cette matière est réglée par la loi relative au mandat d'arrêt européen du 19
décembre 2003.

06.03 Jean-Luc Crucke (MR): Monsieur le ministre, je vous remercie pour votre réponse. Je ne partage pas votre point de vue quant au recel. En France, lorsqu'on est condamné pour le vol d'une oeuvre, la condamnation est proportionnelle à sa valeur. En d'autres termes, si vous volez quelque chose qui vaut 50 euros, vous risquez 50 euros. S'il s'agit de 500.000 euros, vous savez que vous prenez beaucoup plus de risques. Il y a donc là une dissuasion importante.

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M. Jean-Luc Crucke au ministre de l'Intérieur sur "l'absence de contrôles policiers due à l'épuisement


La Chambre: Commission des Affaires intérieures -Mercredi 27 02 2008

02.01 Jean-Luc Crucke (MR): Monsieur le président, monsieur le ministre, un communiqué de l'agence Belga assez court mais précis nous apprenait que la police fédérale n'effectuerait plus de contrôles de vitesse ou d'alcoolémie supplémentaires au cours des prochaines semaines et ce, à cause de l'épuisement des moyens financiers et des nombreuses heures supplémentaires déjà prestées par les policiers.
Si l'absence ou la diminution des contrôles de vitesse et d'alcoolémie doit faire plaisir à certains, c'est évidemment beaucoup plus insécurisant pour d'autres. En effet, lorsqu'il y a moins de contrôles, il y a souvent davantage de dégâts.
Monsieur le ministre, ce genre d'information inquiète et soulève de nombreuses questions. C'est la raison pour laquelle je m'adresse à vous aujourd'hui. À cela, s'ajoute l'information selon laquelle certains policiers se soumettraient eux-mêmes à l'alcotest car ils sont en sous-effectif. C'est évidemment plus facile que de devoir faire souffler d'autres personnes. J'ai pu lire dans votre communiqué qu'il y aurait enquête, ce qui peut-être est déjà une réponse à la question! Comment en est-on arrivé à un tel état d'esprit?
Monsieur le ministre, y aura-t-il réellement moins de contrôles de vitesse et d'alcoolémie pour des raisons purement budgétaires? Si tel était le cas, cela n'a, selon moi, pas à passer la rampe de l'information. En effet, la diffusion d'une telle information peut avoir de nombreuses conséquences. Peut-on imaginer que des mesures strictes seront prises pour rappeler aux autorités policières leurs obligations, c'est-à-dire faire respecter la loi et faire en sorte que les habitants de ce pays puissent être sécurisés par l'application de la loi?

Patrick Dewael, ministre (en néerlandais) : L'effectif du personnel de la police intégrée est passé de 44.777 personnes au 1er janvier 2003 à 47.960 personnes au 1er janvier 2008. Il s'agit d'une augmentation de 3183 unités, dont 2536 au sein de la police locale. Ces chiffres semblent en contradiction avec les nombreuses déclarations relatives au manque de personnel au sein de la police.

Indépendamment de l'augmentation des effectifs, nous avons pris des mesures au cours des années écoulées pour accroître la capacité d'engagement opérationnelle de l'effectif existant. En effet, une plainte avait été formulée en ce qui concerne la présence insuffisante de la police dans les rues. Le succès de ces mesures a souvent été lié à la manière dont les zones ont réagi. Le paradoxe est que malgré la présence accrue de policiers dans les rues, du personnel supplémentaire est demandé.

Cette demande peut en partie être expliquée par l'ambition accrue des chefs de corps, des bourgmestres et de la police fédérale. De nombreux bourgmestres souhaitent investir dans la sécurité et élargissent le cadre du personnel. La dotation fédérale aux zones de police permet de procéder à ces extensions de cadre. Les attentes à l'égard de la police fédérale sont plus élevées que par le passé. Il semblerait que ce soit le prix que nous payons pour le succès de la réforme de la police. De nombreuses zones se montrent toutefois enthousiastes. Lorsque l'on évoque les déficits, il faut les situer dans le contexte exact. L'effectif du personnel a augmenté, ce qui également le cas pour les attentes de la population.

(En français) Je comprends la demande de personnel supplémentaire et je suis sûr qu'il y aurait du travail pour celui-ci, mais jusqu'où faut-il aller ' Je ne pense pas qu'il faille un policier à chaque coin de rue.

(En néerlandais) La police doit également être protégée contre ces nouvelles attentes. Certaines demandes adressées à la police ne relèvent pas de son « core business ». La police a pour missions principales de faire appliquer la loi (« law enforcement ») et de lutter contre la criminalité (« crime fighting ») dans l'esprit de la police de proximité (« community policing »). C'est pourquoi nous nous efforçons de sensibiliser les autres acteurs, tels que les parquets, les sociétés de transports en commun, les éducateurs de rue et les indépendants. La police tend à établir un partenariat avec l'ensemble des acteurs. L'efficacité de la gestion ne se mesurera pas uniquement sur la base du nombre de policiers globalement recrutés mais sera également fonction de ces partenariats.

Lors du dernier conclave budgétaire, j'ai demandé qu'on recrute 1.350 agents au lieu de 1.150.

(En français) L'effort budgétaire s'élève à 50,8 millions d'euros pour le recrutement de treize cents policiers en 2008, répartis entre 36.850.000 euros pour le traitement et la tenue, 8.430.000 euros pour les subsides aux écoles de police et 5.500.000 pour les frais de fonctionnement et d'investissement.

(En néerlandais) Nous devrons bien tendu pouvoir maintenir cet effort de recrutement supplémentaire pendant quelques années. Compte tenu du nombre de départs naturels, de la nécessité de pallier les manques d'effectifs dans certaines zones et du renforcement de certains services de la police fédérale visant à concrétiser les ambitions du plan national de sécurité, nous devons maintenir ce chiffre de 1.350.

En principe, chaque recrue diplômée choisit de travailler à la police locale ou à la police fédérale mais, depuis l'arrêté royal dit 'Van Holsbeeck' de mars 2007, des mesures ont été prises pour les diriger prioritairement vers des zones structurellement déficitaires. La possibilité est ainsi offerte aux zones de recruter sur la base de moyens propres.

Certaines fonctions sont à ce point spécialisées qu'il est difficile de dénicher des candidats adéquats. Je citerai l'exemple de la cellule anti-terrorisme où il faut être non seulement expert internet mais encore connaître plusieurs langues étrangères, dont l'arabe. Nous devons donc recruter directement du personnel

spécialisé à l'extérieur ou organiser nos propres formations

Je suis convaincu que cette combinaison de mesures suffit à maintenir l'effectif policer à un niveau acceptable. Bien entendu, il y aura toujours des services et des groupements insatisfaits qui demanderont du personnel supplémentaire mais je n'ai pas l'intention de permettre que ce pays devienne un état policier.

Des questions ont également été posées à propos des déclarations d'un syndicat policier concernant la falsification des statistiques.

(En français) Il s'agit d'assertions défendues par un seul syndicat et contestées par d'autres syndicats et des chefs de sections locales de la police routière. Le commissaire général de la police fédérale s'est étonné de ces déclarations ; je partage sa surprise.

(En néerlandais) Si de telles pratiques devaient effectivement exister, une chose est claire: c'est totalement inadmissible car manifestement contraire à la déontologie du fonctionnaire de police. J'attends dès lors dans les meilleurs délais des explications à ce sujet de la part du commissaire général qui a demandé une enquête indépendante auprès de l'inspection générale.

Nous sommes régulièrement confrontés de nos jours à des déclarations sur les conséquences

catastrophiques des économies réalisées au niveau fédéral sur le budget de la police, histoire probablement de maintenir la pression au moment des discussions budgétaires. Je me distancie totalement de telles déclarations et j'attends les résultats de l'enquête.

En ce qui concerne la sécurité routière et la police fédérale de la route, il est très important d'avoir pu confectionner pour 2008 un budget dans le cadre duquel des efforts particuliers ont été consentis pour l'Intérieur et la Justice. M. Vandeurzen et moi-même avons pu obtenir chacun 50 millions d'euros supplémentaires.

Depuis la modification de la loi de 2005, la police de la route fédérale bénéficie des moyens du Fonds de la sécurité routière. Ces dernières années, elle a reçu de 3 à 4 millions d'euros supplémentaires. Cet argent lui a permis d'acquérir des véhicules et des appareillages supplémentaires et de payer les prestations supplémentaires ainsi que les heures de nuit. On saura dans les prochaines semaines si le système va subir des modifications structurelles mais je suis partisan d'une plus grande flexibilité dans l'affectation des moyens.

Nous allons examiner avec les partenaires de la commission de la sécurité routière la possibilité de mettre en oeuvre les recommandations des Etats généraux de la sécurité routière. Les efforts requis des différents services de police seront alors connus, de même que l'ampleur des moyens nécessaires à cet effet. Cet aspect sera ensuite encore discuté au cours d'une conférence interministérielle à laquelle je participerai ainsi que mon collègue de la Mobilité, avec une dizaine de ministres fédéraux et régionaux.

Les chiffres avancés par M. Geerts pour 2004 et 2006 concernent les heures/homme effectuées par les collaborateurs des postes routiers qui interceptent les véhiculent qui roulent trop vite et cherchent à repérer les automobilistes qui adoptent une conduite inappropriée.

Les chiffres pour 2007 sont comparables. La réduction de la capacité s'explique essentiellement par la réorientation en faveur de contrôles requérant la mise en oeuvre d'effectifs importants, tels les contrôles du transport routier. A la police de la route, des collaborateurs ayant bénéficié d'une formation spécifique procèdent aux contrôles de la vitesse. En 2007, ils ont consacré au déploiement de caméras mobiles 43.000 heures/homme, soit 4000 de plus que prévu.

La police de la route fédérale assume également des missions de sécurisation et de maintien de l'ordre public et apporte, sur demande, un appui spécialisé à la police locale pour l'escorte de transports exceptionnels et des interventions lors de courses cyclistes. Toutefois, la capacité à mettre en oeuvre dans le cadre de ces missions est réduite dans toute la mesure du possible.

Une amélioration comme une détérioration de la sécurité routière procèdent toujours de la combinaison d'un certain nombre de facteurs. Mais il est évident qu'il faut accroître le risque pour les contrevenants d'être pris sur le fait. Le déploiement de caméras numériques aura sans doute pour effet d'augmenter le nombre de contrôles de la vitesse en Belgique. Je fournirai par écrit les données demandées par MM. Van Hecke et Jambon à propos du nombre de contrôles et de victimes de la route.

02.10 Jean-Luc Crucke (MR) :
Jean-Luc Crucke (MR):
Monsieur le président, je remercie le ministre pour sa réponse extrêmement détaillée.
À entendre certains syndicats, on peut penser à un phénomène que l'on connaît lors de certaines
manifestations, lorsqu'on cite un nombre différent de participants selon qu'on se trouve du côté des forces de police ou des syndicats. Les chiffres sont parfois à ce point différents qu'ils nécessitent une explication. Ici, nous avons affaire à un syndicat de police, ce qui complique les choses. Il faudrait affiner la réflexion.
Monsieur le ministre, je partage votre vision sur le fait qu'on ne peut mettre un policier à chaque coin de rue.
Les citoyens ne souhaitent pas avoir un État policier. Il est vrai que la politique de sécurité dépend aussi de
la manière dont elle est appliquée dans les zones. J'entends donc bien qu'il n'y a pas de diminution mais bien une augmentation.
Lorsqu'on tire comme conclusion qu'il n'y aura pas de tests d'alcoolémie ou de contrôles de vitesse supplémentaires, il convient de signaler qu'il y en a déjà plus qu'avant. Ce n'est pas une raison pour en accroître le nombre. Vous avez suffisamment développé cet aspect dans votre réponse.
Il faut être intransigeant par rapport aux comportements qui ont été dénoncés. On parle de statistiques falsifiées. Soit ce comportement existe, il est fautif et donc punissable dans le chef des responsables, soit il n'existe pas et ceux qui le prétendent sont tout aussi punissables car il s'agit d'une désinformation qui nuit à l'image de marque de la police. Je vous demanderais d'être très attentif à l'enquête menée par
M. Koekelberg en la matière.

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Frasnes-lez-Anvaing. Sucrerie: c'est signé !


Ce mardi 27 février, le groupe Ischal Sugar, représenté par le baron Lippens et Vincent Couplet a officiellement vendu à la Commune de Frasnes,une partie du site de l'ancienne sucrerie. En signant ce document, la commune reprend son destin en main et se lance un beau défi: donner un nouveau visage à l'ancien site et y développer trois pôles distincts:
- un pôle économique de 2O hectares qui sera confié à Ideta afin d'y attirer des investisseurs,
- un pôle de logement où des maisons unifamiliales peu "energivores" seront construites en partenariat avec le privé,
- un pôle écologique avec la transformation des bassins de décantation de l'ancienne sucrerie en réserve ornithologique. D'ici l'été de l'eau sera amenée depuis la station d'épuration, une vasière et une roselière devraient rapidement voir le jour.
Bref, une petite signature qui marque le début d'une nouvelle ère...

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mardi 27 février 2007

Arrêt Mitu: interpellation de Claude Eerdekens.

Interpellation de Monsieur le Député Jean-Luc Crucke à l'attention de Monsieur
Claude Eerdekens, Ministre de la Fonction publique et des Sports relative à « l'arrêt
rendu par la Cour d’appel de Bruxelles dans le dossier Mitu »


Parlement de la Communauté française, interpellation 14 mars 2007

L'affaire des matches truqués de foot a ébranlé le monde sportif lorsqu'elle a éclaté. Celles et ceux qui croyaient en les résultats des compétitions, obtenus suite à une lutte sportive acharnée, sont tombés de haut. Des têtes aussi sont tombées et non des moindres.

Mais le pire reste peut-être à venir. Sans s'engager dans un récit de fiction, il nous est possible d'imaginer les conséquences de l'arrêt rendu par la Cour d'appel de Bruxelles dans le dossier Mitu, du nom de ce joueur roumain indélicat avec les principes de l'éthique sportive. Si le scénario catastrophe évoqué dans la presse spécialisée devait s'avérer fondé, le séisme ne toucherait pas que le football mais l'entièreté du monde sportif, avec les conséquences autrement plus importantes encore. Et pour cause...

Selon la Cour d'appel de Bruxelles, l'Union belge doit cesser les poursuites disciplinaires à l'encontre des joueurs soupçonnés d'avoir participé de près ou de loin au système de matches truqués. L'article 6 de la Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme indique que tout citoyen a le droit de bénéficier d'un procès équitable, devant un tribunal indépendant et impartial. L'Union belge serait tout, sauf cela, à en croire l'arrêt rendu. Par ailleurs, il ressort de cet arrêt qu'un joueur professionnel signe un contrat avec un club, et non avec la fédération. Idem pour le joueur amateur. La fédération belge n'est donc pas habilitée à le sanctionner, du moins en vertu de l'arrêt rendu. Pas plus qu'elle ne peut priver un joueur, considéré comme un travailleur, de son droit au travail. Pas de suspension donc dans ce cadre même si l'application des règles disciplinaires internes à la fédération le préconisent. Si cet arrêt sur la forme provoque déjà quelques remous, sa confirmation sur le fond serait catastrophique pour le sport.

Abstraction faite d'éventuelles poursuites judiciaires, qui mettent souvent de nombreuses années avant d'aboutir, une confirmation de l'arrêt rendu signifierait que les instances disciplinaires propres à toutes les fédérations sportives perdraient totalement leur autorité et donc leur utilité. L'information est sidérante lorsque l'on sait que les fédérations doivent imposer, parfois au moyen du bâton, le respect de principes éthiques, de fair-play ou de non violence dans le sport. Quel est encore l'effet dissuasif de l'instance disciplinaire d'une fédération dans ce contexte ? N'est-il pas anéanti par un tel arrêt ? Pourquoi un sportif dopé devrait-il encore craindre ? Pourquoi se priver de s'enrichir en truquant les matches si de toute façon ma fédération ne peut rien contre moi ? Pourra-t-on agir en toute impunité ? telles sont les questions que j'ai posées au Ministre Eerdekens ce 14 mars en Commission du Parlement wallon

lundi 26 février 2007

Amougies: interview du bourgmestre Jean-Pierre Bourdeaud'Huy

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Amougies: Les résultats des carottages effectués à Amougies et le suivi donné à ceux-ci.

En début d'année, (24/02/2006) relayant l'inquiétude des riverains j'interpelais, au Parlement wallon, les ministres de la Santé, Christiane Vienne et de l'Environnement, Benoît Lutgen sur le suivi des carottages effectués dans le sol d'Amougies.

En complément
>>> interview du bourgmestre d'Amougies (26/02/2007)
>>> lire intégralité de l'échange


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Drogue et mégadancing: les compétences du bourgmestre

Le législateur a accordé au bourgmestre une compétence de police spéciale pour lutter contre les établissements (lieux privés accessibles au public) dans lesquels se commettent des « activités illégales qui concernent la vente, la livraison ou la facilitation de la consommation de substances vénéneuses, soporifiques, stupéfiantes, psychotropes, désinfectantes ou antiseptiques ou de substances pouvant servir à la fabrication illicite de substances stupéfiantes et psychotropes ».

Pour ce faire, la loi du 24 février 1921 a été modifiée : un article 9bis y a été inséré .

Celui-ci définit les conditions d'intervention du bourgmestre :

1. des indices sérieux d'activités illégales qui concernent la vente, la livraison ou la facilitation de la consommation de substances vénéneuses, soporifiques, stupéfiantes, etc.
2. des activités compromettant la sécurité et la tranquillité publiques
3. des activités qui se déroulent à plusieurs reprises
4. la concertation préalable avec les autorités judiciaires
5. l'obligation d'entendre préalablement le responsable de l'établissement dans ses moyens de défense.

Si ces conditions sont réunies, le bourgmestre peut fermer l'établissement pour une durée qu'il détermine mais qui ne peut excéder six mois. De plus, sa décision doit être confirmée par le collège des bourgmestre et échevins à sa prochaine réunion, à défaut de quoi elle cesse de produire ses effets.

La mesure peut être prolongée pour une même période si de nouveaux faits y sont constatés, après avis favorable du conseil communal.

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Question de M. Jean-Luc Crucke au ministre de la Justice sur "les suites de l'explosion de

Chambre 26 02 2008

Jean-Luc Crucke (MR): Madame la présidente, madame la ministre, la catastrophe survenue en 2004 sur le site en travaux de Diamond Board à Ghislenghien est encore dans toutes les mémoires: 24 personnes ont perdu la vie, 130 ont été blessées et certaines d'entre elles nécessitent encore aujourd'hui des soins médicaux. Ces soins ont généralement été remboursés. Par contre, les indemnisations ne suivent
manifestement pas.
Le ministre Vandeurzen a fait une déclaration fort importante qui va dans le sens d'une proposition déposée par le MR. Il considère qu'il faudrait avoir une possibilité de dédommager les victimes, et je le cite: "avant l'issue du procès". Il prend comme référence le modèle français d'AZF Toulouse et parle aussi d'une collaboration entre les entreprises impliquées et les assurances. Cette déclaration est fort intéressante car il y a effectivement un besoin. Lorsqu'on sait que le fonds des victimes est encore garni d'à peine 100.000 euros, on se rend bien évidemment compte de la nécessité d'intervenir en la matière.
Madame la ministre, mes questions sont les suivantes. Comment le ministre Vandeurzen entend-il mettre en oeuvre cette proposition? Comment cette enveloppe pourra-t-elle être articulée et selon quels critères de répartition? Comment les assurances et sociétés impliquées pourront-elles contribuer à cette indemnisation?
Quid du rapport entre l'indemnisation et la condamnation qui serait exprimée ultérieurement par la Justice?
Enfin, je ne résiste pas à poser la question de l'avancée du dossier en Justice. Dans la presse, on évoque 2009 comme étant l'année à partir de laquelle le procès pourra avoir lieu. Madame la ministre, pourriez-vous nous donner une idée du calendrier judiciaire? Peut-on considérer que l'instruction est dorénavant bouclée et que ce procès débutera effectivement en 2009?
Inge Vervotte, ministre: Madame la présidente, cher collègue, comme vous le savez, après la catastrophe de Ghislenghien, quelques initiatives ont été prises afin de soutenir les victimes de manière financière. C'est ainsi que la Fondation Ghislenghien a été créée en faveur des victimes non assurées et que l'asbl Solidarité Ghislenghien a vu le jour. Ces associations ont notamment reçu des donations de Fluxys et Assuralia.
Jusqu'à ce jour, l'aide financière aux victimes de la catastrophe de Ghislenghien était appréciée, mais malheureusement, cette aide n'est pas suffisante. Suivant les informations qui m'ont été communiquées, les caisses seraient vides ou presque vides.
L'enquête judiciaire se trouve toujours au stade de l'instruction. Cette situation est due au grand nombre des parties impliquées dans la procédure judiciaire.
Cela dit, la situation financière de nombreuses victimes est alarmante. Il ressort des contacts avec les différents intéressés qu'une aide financière est nécessaire en attendant le procès.
Auparavant, il existait des contacts, via la magistrature, avec certains assureurs afin de considérer l'installation d'une sorte de commission de suivi qui serait chargée de prévoir un dédommagement préalable extrajudiciaire pour les victimes.
Lors de la dernière réunion informative pour les victimes qui s'est tenue le 17 mars 2007, l'ancien procureur général de Mons, M. Ladrière, a lancé un appel public au secteur des assurances en vue de trouver une solution pour l'aspect financier de l'affaire.
L'objectif est de fixer des critères de dédommagement avant le procès pour compte des personnes concernées et, de cette façon, de tenir compte des besoins financiers des victimes. Nous prenons pour exemple le modèle français qui utilise une telle méthode lors de différentes catastrophes, par exemple lors de l'explosion dans l'usine AZF à Toulouse le 21 septembre 2001. Il faut remarquer que lors de cette catastrophe, 30 personnes ont perdu la vie et 13.400 personnes ont été blessées. À la demande de différentes parties, j'ai pris l'initiative de servir d'intermédiaire entre tous les acteurs dans la recherche d'une solution. Je m'adresserai à tous les intéressés, entre autres au pouvoir judiciaire, au barreau, à Assuralia et aux assureurs impliqués ainsi qu'aux responsables des initiatives financières prises après la catastrophe. La cellule d'aide aux victimes de catastrophes assurera la coordination de ce dossier.
Dès que possible, une réunion sera organisée. Des entretiens ont déjà eu lieu concernant cette initiative.
Avec cette initiative, je ne voudrais pas créer de fausses prévisions ni de faux espoirs pour les victimes.
Dans la première phase, j'étudierai la disponibilité et la bonne volonté des parties pour soutenir un tel projet.
Toutes les parties seront impliquées et entendues mais cela exigera certaines concertations.
Actuellement, il est encore impossible de discuter des actions éventuelles à développer suite à cette réunion.
Nous examinerons la possibilité d'un accord ainsi que le contenu de cet accord, notamment l'évaluation des types de dommages et la détermination des critères concernant l'expertise. Dans une seconde phase, cette initiative pourrait être une impulsion pour chercher des solutions structurées pour des catastrophes futures entraînant un grand nombre de victimes et pour s'assurer que cette procédure peut se dérouler de manière plus rationnelle. Il est important que les leçons soient tirées du passé.
En ce qui concerne la conclusion du dossier judiciaire, il est difficile d'estimer une date. Différentes dates ont déjà été prononcées mais le nombre de parties dans ce dossier et les possibilités ouvertes par la loi Franchimont font que le délai ne peut être estimé. Je surveille attentivement ce dossier et, si nécessaire, des mesures pour faire progresser cette affaire seront prises.
Les victimes seront informées de toutes les décisions importantes. Elles recevront sous peu un courrier reprenant les derniers développements du dossier.
Jean-Luc Crucke (MR): Madame la présidente, je remercie la ministre pour sa réponse et pour le sérieux accordé au traitement du dossier. Vous avez confirmé le fait qu'il y avait une insuffisance de fonds. Cela mérite une attention toute particulière car les victimes ont des besoins urgents.
La référence au modèle français est également fort utile. Même s'il n'évite pas les incidents, il permet de soulager les victimes autant que faire se peut.

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samedi 24 février 2007

Mégadancing: sortez prévenus !

En janvier dernier, un important trafic de drogue était mis à jour au sein du mégadancing La Bush à Pecq. Neuf personnes dont un sorteur étaient arrêtées dans le cadre d'une enquête qui fait suite à la mort d'un jeune homme par overdose en août 2006.

Ce samedi, la presse locale annonçait l'arrestation d'une dixième personne, le suppléant du propriétaire du complexe. L'homme dit n'être au courant de rien...

Alors, avant de sortir, regardez ce document et parlez-en autour de vous: il s'agit du reportage réalisé par No télé, en décembre dernier suite au décès d'un jeune de 18 ans parti fêter son anniversaire dans un mégadancing à Pecq. Il n'en ai jamais revenu.

En complément
>>> reportage de No télé réalisé en décembre 2006
>>> La Bush: dixième mandat (Nord Eclair - 24/02/2007)
>>> Perquisition et arrestation à la Bush (Le Courrier de l'Escaut - 24/02/2007)

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Séquence vidéo de No Télé (décembre 2006)

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vendredi 23 février 2007

Antenne GSM: Bientôt interdites à moins de 300 m des habitations ?

C'est le cas à Frasnes-lez-Anvaing où j'ai imposé cette distance minimale de 300 M, appliquant ainsi un élémentaire principe de précaution à l'heure où les antennes de Gsm se multiplient de façon exponentielle pour répondre aux besoins des téléphones de dernière génération.

Mais je veux aller plus loin et imposer ce principe à l'ensemble du territoire wallon.

J'ai récemment interrogé en ce sens, la Ministre wallonne en charge de la santé.


Signe d'espoir, Christiane Vienne qui, il y a un an , s'était retranchée derrière l'argument selon lequel c'est le Gouvernement fédéral qui arrête les normes en matière d'ondes électromagnétiques, semble aujourd'hui avoir pris conscience de sa responsabilité en la matière.

Dans la réponse qu'elle m'adresse, elle reconnait que la norme fédérale est trop élevée et demande aux Ministres Antoine, en charge de l'Aménagement du territoire et Lutgen, en charge de l'Environnement d' adopter une position wallonne qui permette d'appliquer une norme urbanistique qui interdise l'implantation d'antennes à moins de 300 mètres.

Enfin? Vous avez dit enfin?

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Jardins populaires: question au Ministre Lutgen .

P.W. - C.R.A.C. 92 ( 2006-2007) Commission de l'Environnement - mardi 17 avril 2007

M. Jean-Luc Crucke (MR).
Le jardin populaire est un lieu de bien-être où chacun est émerveillé depouvoir récolter ce qu'il a produit. C'est une information fournie par la presse flamande qui m'a décidé à vous faire part de ce concept. En effet, il semblerait que nos voisins du Nord du pays aient décidé d'établir uninventaire des jardins populaires présents sur leur territoire.Vous n'êtes pas sans savoir que des jardins populaires sont autant des lieux de communication que de resocialisation. Il serait donc peut-être opportun de les développer plus avant. Comptez-vous établir un inventaire du même type en Région wallonne ? Selon moi, il s'agit de petites initiatives qui ne doivent pas être négligées car elles font partie du bonheur de la vie. Quel est votre avis sur la question ?

M. Benoît Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme en son nom et au nom de Mme Vienne, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Égalité des Chances
Le concept de « jardins populaires » tel que vous le définissez n'est pas forcément celui qui correspond aux jardinssociaux, mais il n'en est pas éloigné. En France, ils correspondent au réseau Cocagne qui sont des jardins maraîchers biologiques à vocation de formation et d'insertion sociale et professionnelle.
Les jardins sont tout autant situés en région rurale qu'urbaine et leur organisation et leur utilité sont biendiversifiées.En Région wallonne, je soutiens en collaboration avec ma Collègue Vienne, un projet développé par l'ASBL nommée « réseau des jardins et fermes solidaires de Wallonie — Bruxelles » dont l'objet social sedécline au travers de 10 objectifs :
- établir, développer et animer un réseau synergétique entre les jardins, fermes et projets similaires,d'initiative privée ou publique, visant à promouvoir par le jardinage collectif et les diverses activitéscorollaires à celui-ci la solidarité et la lutte contre l'exclusion sociale ;
- rechercher toute expérimentation susceptible de développer l'accueil, l'accompagnement, lesperspectives d'emploi des différents publics des jardins et fermes d'insertion sociale et socioprofessionnelle;• promouvoir le jardinage et l'agriculture biologique, la préservation de l'environnement et les valeursauxquelles ces choix se réfèrent, comme support d'intervention sociale ;
- favoriser les échanges de connaissances et d'expériences entre les jardins ;
-valoriser le travail accompli au sein des jardins auprès des pouvoirs publics et de l'opinion publique ;
-aider à améliorer le professionnalisme des bénévoles et des salariés par de la formation et duperfectionnement ;
- créer un lien privilégié avec les institutions publiques et politiques ;
-mobiliser les moyens humains et financiers pour aider les organismes adhérents à pérenniser etdévelopper leur action sociale voire professionnelle en direction des publics qu'ils accueillent ;• soutenir et guider les nouveaux projets de jardins et fermes ;• solidaires en phase de création comme de relance ;• s'inscrire dans une dynamique de développement local et durable en favorisant un partenariat actif entredes acteurs issus de différents secteurs.Un projet de développement d'un Jardin de Cocagne avec l'ambition de le rattacher au réseau français estactuellement à l'étude dans la région de Herchies, dans le Hainaut occidental.Il existe également des demandes à proximité de certaines villes comme Louvain-la-Neuve de développer unespace où les familles qui ne disposent pas de terre auraient la possibilité de cultiver un jardin et de retrouver lesplaisirs du contact avec la nature.Je ne dispose pas de recensement du nombre ou du lieu d'implantation des jardins. Le Réseau que j'ai citétente de répertorier au travers de ses différents contacts les opérateurs de jardins pour leur présenter les avantagesdu Réseau et développer des synergies. Il serait utile que la CPDT vienne en soutien en vue de faire uninventaire des jardins existants.Je veille à ce que l'encadrement « agronomique » des activités développées dans ces jardins soit assuré parles infrastructures existantes relevant de mes compétences comme le centre pilote en agriculture biologique, lecentre pilote horticole, le comité régional phyto, le Centre wallon de recherches agronomiques.

M. Jean-Luc Crucke (MR). Il s'agit peut-être d'un sujet badin, mais qui présente tout de même uncertain intérêt notamment dans le cadre des logements sociaux où ils pourraient être à même d'apporter un peu

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Amougies: Interpellation des Ministres de la Santé et de l'Environnement

M. Jean-Luc Crucke (MR). La population d'Amougies connaît enfin les résultats des carottages effectués au coeur du village après qu'un nombre élevé (trente) de cas de cancers sur 118 habitations d'une partie seulement du village ait été révélé par la famille d'un jeune homme aujourd'hui décédé. Ce constat avait provoqué un grand émoi et les carottages effectués étaient les bienvenus. C'est avec grand intérêt que la population a accueilli les informations qu'ils étaient censés livrer. Les résultats sont aujourd'hui disponibles. Si ceux-ci ne sont pas négatifs, ils ne sont pas rassurants pour autant. En effet, la Division de la Police de l'Environnement n'a pas constaté une pollution caractérisée sur le site industriel soupçonné d'être potentiellement dangereux. La DPE ne dit cependant pas qu'il n'y a pas de pollution. Pouvez-vous me dire sur quelles matières, sur quels polluants éventuels les analyses ont porté ? Quelle est votre analyse de ces résultats ?

Au niveau du résultat des sondages, les concentrations en métaux lourds et autres composés chimiques relevées à Amougies se situent, semble-t-il, systématiquement entre la valeur de référence (sous laquelle il n'y a aucun risque) et la valeur seuil (sous laquelle le risque est négligeable). Autrement dit, le risque n'est pas inexistant, mais il est minime. Par ailleurs, lorsque l'on sait que les valeurs utilisées sont celles qui concernent les zones d'activités économiques (qui sont dix fois supérieures à celles utilisées pour une zone d'habitat par exemple, ce qu'est Amougies), le doute n'est pas levé parmi la population qui se dit, légitimement, que le risque, au départ minime, le devient moins tout à coup .
La presse indique que les valeurs de référence ont été celles généralement utilisées en zone d'activité économique. Or, on se trouve en zone d'habitat. Pourquoi ce choix ? Que doit-on en penser ? Faut-il faire de nouvelles analyses ? A-t-on besoin d'un suivi médical ? Par ailleurs, qu'en est-il en matière de cancers ? Vous avez dit qu'il y aurait une actualisation des données, mais nous n'avons toujours pas de carte des cancers en Belgique. Comment travaille-t-on dans ce domaine et comment utilise-t-on les informations disponibles ?

Mme Christiane Vienne, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances. En son nom, et au nom de M. Benoît Lutgen, Ministre de l'Agricultrure, de la Ruralité, de l'Environnement et du
Tourisme. – Votre question porte d'abord sur les compétences de M. Lutgen et je vous livrerai donc sa réponse. Mon Collègue souhaite rappeler les démarches entreprises pas à pas dans ce dossier pour lequel, actuellement, aucun indice de pollution n'est disponible qui serait susceptible, par sa nature, sa localisation ou sa gravité, de présenter un danger immédiat pour l'environnement. La DPE a pu examiner, à cet égard, la situation d'une entreprise locale de menuiserie, et plus précisément, la conformité de son permis et de ses activités à la réglementation. Cette vérification a été élargie aux entreprises annexes qui lui sont aparentées. De plus, sur base de témoignages, la DPE a fait procéder à des forages et à une analyse des échantillons prélevés dans un terrain situé en zone économique industrielle de type I. Six forages ont ainsi été réalisés en présence de la DPE, de l'exploitant et des autorités locales. Le nombre et l'emplacement des forages ont été déterminés sur base des indications des riverains. Ils ont confirmé la présence de remblais en matériaux hétérogènes qui se révèlent être des déchets inertes. Aucune odeur suspecte n'a été constatée. Les résultats de ces analyses ont été interprétés sur base des normes édictées par l'arrêté du 4 mars 1999 relatif aux stations service. Le rapport d'analyse indique que la concentration en métaux lourds et en hydrocarbures est inférieure aux valeurs seuils et aux valeurs d'intervention qui requièrent un assainissement.

Ce rapport est donc rassurant pour ce qui concerne les prélèvements sur les zones identifiées par les riverains comme étant historiquement des zones de versage. Respectant le principe de précaution, et pour me permettre d'assurer une analyse comparative avec les pollutions constatées dans les sites pollués prioritaires, j'ai chargé la SPAQuE d'assurer une étude d'orientation du sol en respectant la méthodologie applicable aux sites pollués.
Par ailleurs, sur base des informations reçues des deux médecins locaux, j'ai chargé l 'unité d'épidémiologie et de prévention de l'Institut Bordet d'analyser ces données et d'évaluer la suspiçion de cas de cancers anormalement élevés. Ces données portent sur les cas recencés sur une quinzaine d'années. J'ai, par ailleurs, complété cette information d'une première liste, élaborée par un des médecins, sur base des déclarations d'un habitant afin de permettre à l'Institut de resituer le problème dans son contexte.

L'Institut Bordet a considéré chaque liste, puis a procédé à une comparaison des données récoltées, en partant de l'hypothèse maximaliste selon laquelle tous les cas recencés auraient été validés, ce qui n'est pourtant pas le cas. L'Institut a, ensuite, comparé le nombre de cancers observés avec le nombre de cancers attendus, en se basant sur des chiffres de référence relatifs à l'incidence des cancers en Flandre en 2001-2002. Son rapport conclut à une situation normale et ne recommande pas de poursuivre les investigations. Le rapport intégral de l'Institut Bordet a été transmis aux médecins concernés ainsi qu'aux autorités communales. Les citoyens peuvent en prendre librement connaissance à la maison communale et il va de soi que vous pouvez également le consulter auprès de mon cabinet. Pour ce qui concerne le registre du cancer, les Communautés et Régions ont décidé de travailler ensemble. La fondation contre le cancer a été chargée de collecter et d'analyser tous les nouveaux cas diagnostiqués en Belgique et de combler ainsi le retard existant à cet égard en Wallonie et à Bruxelles. Si des éléments neufs devaient intervenir, je serais bien évidemment d'accord pour rediscuter de la question.
M. Jean-Luc Crucke (MR). – Je remercie la Ministre pour sa réponse. Je note toutefois que je ne sais toujours pas pourquoi la référence à laquelle je faisais allusion dans ma question a été choisie. Or, cela crée une interrogation sur place. Il faudrait donner une justification de ce choix. Je note, par ailleurs, qu'il n'y aura pas de suivi médical suite à l'étude réalisée par l'Institut Bordet. Je dirais simplement qu'il faut prendre des décisions en la matière. En ce qui concerne le registre du cancer, je crois comprendre qu'il est attendu pour 2008. Je pense qu'il faut travailler au plus vite et qu'on ne peut pas continuer à avoir si peu d'informations.

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mercredi 21 février 2007

LA FERMETURE DE LA VOIE RAPIDE URBAINE À LILLE

M. Jean-Luc Crucke (MR). – J’aimerais revenir sur le dossier de la fermeture de la voie rapide urbaine de
Lille décrétée unilatéralement par le Préfet du Nord, Monsieur Canepa. Elle n’est pas, vous le savez, sans
conséquence pour la Belgique. Cette fermeture touche en effet le sens de circulation sud-nord, soit vers la
Belgique, et pousse les camionneurs à emprunter notre réseau autoroutier en y accédant par le poste frontière de
Lamain. Nos infrastructures – citons le cas de l’échangeur d’autoroute à proximité immédiate du poste frontière –
ne semblent cependant pas en mesure d’absorber un tel trafic et la sécurité sur notre réseau s’en trouve
amoindrie.
La méthode du fait accompli et l’absence totale de volonté de concertation étaient particulièrement
décevantes dans l’attitude française, ce que de nombreuses autorités belges n’ont pas manqué de faire savoir.
Leurs homologues françaises ont-elles réagi aux diverses manifestations de désapprobation quant à la méthode
utilisée ? Si oui, de quelle manière ? Entendent-elles participer au développement d’une solution profitable à
l’ensemble des parties ? Maintiennent-elles l’interdiction dans un seul sens de la circulation ?
Par ailleurs, la Commission européenne a-t-elle déjà réagi à la demande belge d’émettre un avis sur la
question de la légalité de la fermeture de ce tronçon repris dans le réseau transeuropéen de transport ? Avez-vous
déjà reçu son avis ? Les autorités françaises étaient-elles habilitées à poser un tel geste ? Si non, comment
entrevoyez-vous la suite des événements ? Réactiverez-vous le dossier en demandant la réouverture de l’axe en
question, seule issue rapide au problème ?
Actuellement, l’équilibre naturel du trafic a manifestement été rompu sur nos routes entraînant nombre de
perturbations sur l’autoroute en elle-même mais aussi sur des voiries secondaires comme la RN 507,
notamment. Face à la détérioration des conditions de sécurité routière, face à la dégradation excessive de notre
réseau et compte tenu de la menace que cette circulation représente sur la qualité de vie des riverains, ne vous
appartient-il pas d’utiliser votre capacité de persuasion et de prendre langue avec les autorités françaises pour
tenter de trouver une solution globale et concertée au problème ?


M. Michel Daerden, Ministre du Budget, des Finances, de l'Équipement et du Patrimoine.
– Le Ministre Perben nous a fait parvenir le 16 janvier dernier un courrier dans lequel il évoquait la nécessaire reprise des concertations franco-belge en vue de solutionner les enjeux de régulation de trafic à l'échelle transfrontalière.
Il se dit par ailleurs conscient des difficultés que la décision du préfet Canepa peut engendrer sur notre
territoire.
Sur cette base, nous pouvons donc envisager une reprise des concertations, tant en ce qui concerne le projet
de 1'A24 que l'interdiction de transit sur 1'A22 dans les prochaines semaines.
Un courrier conjoint signé par mon Collègue Peeters et moi-même avait été adressé au Ministre fédéral
Landuyt afin qu'il questionne officiellement le Commissaire Barrot quant à la légalité de la décision du préfet
Canepa, compte tenu que 1'A22 est reprise au RTE.
Le Ministre Landuyt a questionné le commissaire Barrot à ce propos le 19 février dernier et nous sommes
actuellement toujours dans l'attente de la décision de ce dernier.
14 P.W. - C.R.A.C. 83 ( 2006-2007) Commission du Budget - mardi 20 mars 2007
Une rencontre sera par ailleurs organisée prochainement entre les Ministre-Présidents des Régions wallonne
et flamande, avec notamment la problématique de 1'A22 à l'ordre du jour.
Cette rencontre permettra de déterminer une position commune entre nos Régions avant la reprise du
dialogue annoncé avec le partenaire français.
Par ailleurs, des contacts réguliers entre les divers cabinets concernés par la question ont lieu, afin de
s'échanger des informations et de déterminer la meilleure façon de procéder.
M. Jean-Luc Crucke (MR). – Je remercie Monsieur le Ministre pour sa réponse.
Lorsque le Ministre français vous dit qu'il reprend la concertation sans toutefois suspendre les hostilités, je
ne peux que considérer une telle attitude comme indélicate.

Interpellation de JL Crucke et Véronique Cornet

LES PIÈTRES RÉSULTATS DE LA RÉGION WALLONNE EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ ROUTIÈRE
LES PISTES DU MINISTRE LANDUYT POUR DIMINUER LE NOMBRE DE MORTS SUR NOS
ROUTES
EXTRAIT DE P.W. - C.R.A.C. 83 ( 2006-2007) Commission du Budget - mardi 20 mars 2007

M. Jean-Luc Crucke (MR).
- La DPR, dans sa partie consacrée à la sécurité routière, est claire : moins
30 % de morts pour 2006 et moins 50 % d'ici à 2010. Le constat est tout aussi flagrant : depuis 2004, l'amélioration n'est pas au rendez-vous. Pire, le nombre de tués sur autoroute a augmenté de 7,1 %.
Mon interpellation s'adressait au départ à M. le Ministre Antoine, dans la mesure où je n'avais pas apprécié sa manière de traiter le sujet, puisqu'il avait indiqué qu'il mettrait une navette le week-end dans chaque commune et qu'il ferait installer des bosquets le long des routes plutôt que des arbres.

La Conférence des présidents a eu raison de réunir l'ensemble des questions pour mener un débat général sur la question.
Parlons de la vitesse excessive et/ou inappropriée. Celle-ci est responsable de 30 % des accidents. Une étude anglaise indiquait que la variation de vitesse d'un kilomètre par heure engendrerait une diminution d'accidents
de 3 % et de 5 % d'accidentés graves.
Outre ce type de mesure, relevons encore l'éducation et la formation nécessaires pour atteindre davantage de respect sur la route.
En Flandre, il avait été indiqué que la vitesse, sur les routes secondaires, passerait de 90 à 70 km/h, sauf là où il n'y aurait pas de danger particulier.
Relevons d'autres facteurs de risques, notamment la courbe des âges puisqu'il semble qu'il y ait plus d'accidents auprès des moins de 40 ans, et plus particulièrement des moins de 25 ans, ainsi que les voitures de société qui semblent favoriser leurs conducteurs à davantage de risques.
Un large débat doit être mené. Les limitateurs de vitesse sont-ils efficaces ? Les boîtes noires pourraient-elles permettre de connaître les lieux des accidents et, par conséquent, adapter ces lieux ? Qu'en est-il des systèmes ISA ?
Je laisse par ailleurs le soin à Mme Cornet de revenir sur la question des infrastructures routières.
Je pense que trois messages doivent passer.
Tout d'abord, que les réponses simplistes ne sont pas crédibles par rapport aux Politiques qui veulent mener
un véritable débat sur la question. J'aimerais qu'au sein de votre Gouvernement, les réponses simplistes que
nous avons pu entendre ne soient plus de cours.
Ensuite, qu'un groupe de travail est insuffisant par rapport à la réalité de ce pays. Des limites territoriales qui complexifieraient encore les choses n'apporteraient certainement pas davantage de sécurité routière.
Enfin, qu'en matière de statistiques, celles-ci doivent être précises et appréhendées avec bonne foi.
Je souhaite qu'on puisse dire que ce Parlement s'est attaché à cette problématique et a tout tenté pour résorber les éléments de risques.


M. Michel Daerden, Ministre du Budget, des Finances, de l'Équipement et du Patrimoine.

– Je voudrais,afin de dissiper tout malentendu, rappeler avec force que le problème de la sécurité routière constitue un enjeu fondamental qu'il ne faut, sous aucun motif, sous-estimer. La Région wallonne se doit d'apporter sa pierre à l'édifice de ce combat mené simultanément aux niveaux régional, fédéral et européen.
Afin d'éclaircir la discussion et la faire reposer sur des bases scientifiques précises, il faut que chacun d'entre nous sache que le point d'accroche statistique au niveau belge est la moyenne des années 1998-1999-2000.
Toutes les analyses du Ministre Landuyt se réfèrent à ces chiffres.
L'objectif pris par rapport à cette année de référence était une dimunution d'un tiers à l'horizon 2006 et une diminution de 50 % à l'horizon 2010. Et nous avons décidé, aujourd'hui, d'aller encore plus loin à l'horizon
2015.
M. Jean-Luc Crucke (MR). – Ce sont les chiffres pris en référence lors de la Déclaration gouvernementale ?
M. Michel Daerden, Ministre du Budget, des Finances, de l'Équipement et du Patrimoine. – Non. La référence européenne, c'est 2000. Au niveau Fédéral, c'est la moyenne des trois exercices que je viens de citer.
L'INS dispose de chiffres jusqu'en 2005. Le Ministre Landuyt a dès lors inventé le concept du baromètre statistique sur base des déclarations d'accidents. Il s'agit d'un baromètre mobile puisqu'actualisé de mois en
mois. Grâce à cela, nous disposons donc de chiffres pour l'année 2006.
Sur base de ces données objectives, nous sommes passés de 1.500 accidents à 1.000 et nous sommes inscrits dans l'objectif « 500 » à l'horizon 2015.
Si nous considérons dès lors, par rapport à l'année de référence 2000, le nombre de « décédés 30 jours », l'objectif est atteint au niveau fédéral. Pour ce qui est de la Région bruxelloise, la performance est très bonne puisque nous enregistrons une diminution de 61 unités. Cette même diminution est de 43 unités pour la
Région flamande et de 17 unités pour la Région wallonne.
Sur base du baromètre du Ministre Landuyt, nous constatons que le nombre d'accidents a diminué entre
2005 et 2006 de 242 unités en Wallonie et a augmenté de 67 unités en Flandre. Nous pouvons donc déduire de cela que nous connaissons moins d'accidents en Wallonie mais que ceux-ci sont plus graves.
À quoi cela est-il dû ? L'élément-clé est incontestablement la vitesse.
En effet, plus le réseau est engorgé, moins les accidents sont graves. C'est d'ailleurs pour cette raison que Bruxelles connaît le meilleur résultat.
Nous pouvons également constater que toutes les provinces wallonnes connaissent une diminution du nombre d'accidents survenus sur leur territoire. En Flandre, seule la province d'Anvers connaît une même diminution.
Nous devons analyser ces chiffres en parallèle avec le problème de la mobilité et des objectifs que nous voulons atteindre en la matière.
Venons-en à présent à la problématique des radars. Pour être cohérent avec le raisonnement que je viens de développer, il faut reconnaître que le contrôle notamment de la vitesse est fondamental. J'insiste pour le « notamment ».
Il y a lieu de rappeler que le contrôle de la vitesse est du ressort des forces de l'ordre et que la sanction relève de la compétence des autorités judiciaires.
Il y a également lieu de se poser la question de la nature des radars. Fixes ou mobiles ? En ce qui me concerne, contrairement à M. Fourny, je penche plus pour les radars mobiles, parce que si le conducteur connaît l'emplacement du radar fixe, il adapte provisoirement son comportement.
M. Jean-Luc Crucke (MR). – Pourquoi le MET annonce-t-il dès lors l'emplacement des radars ?
M. Michel Daerden, Ministre du Budget, des Finances, de l'Équipement et du Patrimoine. – J'ai toujours dit que, si on installait des radars, il fallait les annoncer pour atteindre l'effet dissuasif.
Si je suis donc favorable aux radars, en raison de l'évolution technologique, d'autres moyens sont à disposition, par exemple des jumelles qui permettent de déterminer la vitesse. En tout état de cause, c'est du ressort des forces de l'ordre.
Mme Véronique Cornet (MR). – C'est en contradiction avec les propos tenus par votre Administration.
M. Michel Daerden, Ministre du Budget, des Finances, de l'Équipement et du Patrimoine. – Dois-je le rappeler, seul le Ministre exprime la position politique.
8 P.W. - C.R.A.C. 83 ( 2006-2007) Commission du Budget - mardi 20 mars 2007
Le MET a son rôle à jouer. Sa mission, notre mission, c'est la qualité du réseau.
La question des radars, cela ressort de la Police fédérale sur les autoroutes et des zones de police sur les zones régionales. En Wallonie, les zones de police ont installé des radars fixes, une quarantaine, et réalisent des contrôles mobiles. En Flandre, il n'y a qu'un seul radar pour toutes les autoroutes.
Dussé-je devoir le répéter, c'est du ressort de la police. Après verbalisation, le pouvoir judiciaire énonce les sanctions. À chacun son rôle.
Mon rôle et ma responsabilité concernent la qualité du réseau et l'adéquation du réseau à la vitesse. Pour ce faire, on consacre 200 millions d'euros par an. Je suis donc bien conscient de mon rôle. En outre, depuis que je suis en charge de ce département, les crédits n'ont fait qu'augmenter pour l'entretien et la réparation du réseau.
Est-ce pour autant parfait ? Non, le réseau sera toujours perfectible.
Je veux contribuer à atteindre l'objectif visant à diminuer le nombre d'accidents et d'accidentés graves. Nous identifions les zones à haut risque et essayons d'y apporter des remèdes. Face à des problèmes spécifiques, nous essayons d'apporter des solutions adéquates.
Notre responsabilité, c'est, et ce n'est que le réseau routier.
Voilà ma position sur ce thème ô combien important.
Je suis par ailleurs favorable à toute collaboration qui permette d'atteindre les objectifs. Je rappelle à cet égard qu'une réunion se tiendra au mois d'avril avec des représentants du Fédéral. Mais à chacun son rôle dans ce débat !
M. Jean-Luc Crucke (MR). – Je ne vous fais pas de procès sur l'ensemble des maux, mais il ne me paraîtpas sérieux de dire que cela va mieux.
Trois éléments me gênent.
Tout d'abord, les différences existant entre le MET, votre Administration, et les propos que vous tenez.
Ensuite, j'ai axé mon intervention sur la vitesse excessive. C'est la cause primordiale des accidents. À cet égard, vous avez une responsabilité directe. Avant de contrôler, il faut donner les moyens de permettre les contrôles. À titre d'exemple, en Flandre, sur la route reliant Audenaerde et Gand, des radars ont été installés et on a pu constater qu'il n'y avait plus d'accident. C'est cela une politique volontariste : on a fait en sorte de
réduire la vitesse.
Enfin, je reste quelque peu sur ma faim suite à votre réponse. Pour cette raison, je dépose une proposition de résolution vous invitant à tout mettre en oeuvre pour sécuriser le réseau wallon et j'attire l'attention sur le fait qu'il ne faut pas prendre en compte uniquement la dimension matérielle, mais également la dimension humaine.

Mme Véronique Cornet (MR). – Vous nous avez fait part de la nécessité de relativiser les chiffres et avez rappelé la responsabilité des différentes institutions.
Si j'ai tenu à rappeler qu'il y a 1.000 boîtiers en Flandre et insister sur la nécessité de radars en Région wallonne, c'est parce que cette dernière a la responsabilité d'installer les boîtiers de contrôle.
M. Michel Daerden, Ministre du Budget, des Finances, de l'Équipement et du Patrimoine. – C'est faux, la Région n'a aucunement cette obligation. Trouvez-moi le texte qui la prévoit.
Mme Véronique Cornet (MR). – Par rapport à cela, il est temps de vous remettre en question. Il faut donner un message clair aux automobilistes.
Par ailleurs, j'aurais souhaité vous entendre concernant le réseau routier.
M. Michel Daerden, Ministre du Budget, des Finances, de l'Équipement et du Patrimoine. – Je vous l'ai indiqué : nous investissons 200 millions d'euros par an.
Mme Véronique Cornet (MR). – Enfin, je regrette de ne pas avoir eu toutes les réponses. Je vous ai justeentendu vous dédouaner par rapport à votre Administration. J'en prends acte.

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lundi 19 février 2007

Dopage en Communauté française. Interpellation de JL Crucke à Claude Eerdekens

Interpellations jointes de M. Jean-Luc Crucke à M. Claude Eerdekens, ministre de la Fonction publique et des Sports, relative au « dopage en Communauté française »,
de Mme Isabelle Lissens à M. Claude Eerdekens, ministre de la Fonction publique et des Sports, sur « les derniers chiffres du dopage en Communauté française » (Article 59 du règlement)

M. Jean-Luc Crucke (MR). – Je voudrais vous parler d'un sujet qui, je l'espère, ne fera pas l'actualité des Jeux olympiques de Turin. En effet, dès que l'on entame une compétition sportive d'une certaine ampleur, on parle malheureusement de drogue. Sport et dopage sont devenus deux vocables liés ! En tous cas, ces jeux n'avaient pas encore commencé que l'on avait déjà abordé le débat du dopage. La législation italienne et le code mondial antidopage de l'AMA ne sont pas sur la même longueur d'ondes.
D'une part, la législation italienne est fort restrictive et sévère puisqu'en Italie, on va jusqu'à emprisonner un sportif qui a triché. D'autre part, le code mondial se base sur une autre philosophie ; il laisse souvent penser que l'on préfère laver son linge sale en famille. Toutefois, comme toujours, un compromis a été trouvé. Mais, à peine était-il signé que l'on annonçait que huit fondeurs, dont une Française, étaient mis au repos pour quelques jours à cause d'un taux d'hématocrite trop élevé. Ils pourront ensuite prendre part à la compétition. Selon le président du comité olympique italien, l'élément le plus propre lors de ces jeux sera la neige… Ce genre de déclaration est assez exemplatif du dossier !
On a annoncé que le nombre de contrôles sportifs effectués en Communauté française a diminué de 1,4 %.
Mais, à y regarder un peu plus loin, et pour paraphraser le Dr Delooze de la cellule anti-dopage, il ne faut pas crier victoire trop tôt et cela pour plusieurs raisons. Premièrement, on est effectivement passé de 7,8 % à 6,4 %, et à 4,4 % en Flandre, mais cela s’explique peut-être par le fait qu’on n’ait pas affaire aux mêmes catégories de sportifs. En 2005, 80 % des contrôles ont été réalisés parmi des sportifs de haut niveau, et à l’inverse, en 2004, parmi les amateurs. Nous devons donc relativiser ces chiffres. Cependant, nous ne savons pas ce que cache la forêt ! Les sportifs de haut niveau sont-ils plus dopés que les amateurs ou est-ce l’inverse ? Je ne sais pas ! L’expérience nous montre que des produits dangereux sont utilisés par le commun des mortels pratiquant un sport. Le Dr Delooze souligne aussi que le nombre de contrôles pose problème. De 2004 à 2005, ils ont diminué de 25 %, passant de 1 173 à 984.
Dès lors, j’aimerais savoir comment se passent ces contrôles. Quels sont les critères retenus par l’administration de la Communauté française ? Quelles en sont les fréquences et comment expliquer cette diminution de 25 % ? Même si les budgets n’ont pas été augmentés, cela ne s’explique pas. De plus, comment justifier ces priorités ? Y a-t-il réellement une politique de priorité en fonction d’éléments identifiés et individualisés sur le terrain ou des analyses des experts ? Il s’agit de comprendre la logique qui sous-tend ces tests afin de pouvoir interpréter les conclusions correctement.
Par ailleurs, monsieur le ministre, il est clair que la Communauté française ne fera pas à elle seule la révolution dans le domaine du dopage. Nous ne sommes pas les seuls à être confrontés à cette difficulté. Le problème est mondial. Ce sont des mafias transfrontalières qui détiennent ces produits, que nous ne pouvons pas détecter immédiatement quand ils se retrouvent sur le marché. Ces conglomérats sont vraiment dangereux.
Une réponse a été donnée, en partie du moins, lors de la 33ème session de la Conférence générale de l’Unesco où une convention internationale contre le dopage a été signée le 20 octobre 2005. Cette convention a le mérite de donner un cadre légal et harmonisé pour l’ensemble des pays qui la ratifieront. C’est donc une avancée sur le plan intellectuel. Par ailleurs, cette convention incite les États à prévenir, à former et à éduquer les jeunes contre ce fléau. Néanmoins, pour que cette convention entre en vigueur, il faut que les États la ratifient. Nous avions été informés que 30 États étaient prêts à le faire avant les Jeux olympiques. Nous espérions dès lors pouvoir utiliser cet instrument juridique. Actuellement, ce n’est toujours pas le cas. Où en sommes-nous dans le processus de ratification par rapport aux pays qui s’étaient engagés à le faire ?
Un débat intéressant sur le dopage a eu lieu au Sénat. La lecture des documents donne vraiment matière à réflexion. Le 23 novembre 2005, vous disiez qu’il était plus que temps que les trois communautés trouvent des solutions pour harmoniser leurs législations afin d’éviter les situations kafkaïennes dues au fait que les pratiques et les sanctions diffèrent selon les régions. En Flandre, c’est la Communauté qui sanctionne. En Communauté française, ce sont les fédérations. Certains sportifs, tel Frank Vandenbroucke, pour ne pas le citer, peuvent concourir d’un côté de la frontière linguistique, mais pas de l’autre ! En Flandre, les dossiers sont systématiquement communiqués au parquet, ce qui n’est pas le cas en Communauté française, même si vous avez annoncé vouloir adopter ce système. Selon l’avis du Conseil d’État sur une proposition déposée par Mme Bertieaux, cette décision ne relève pas de la compétence de la Communauté française. Quoi qu’il en soit, les pratiques sont-elles à ce point différentes ? Dans l’affirmative, quelles en sont les conséquences ? Surtout, où en sommes-nous dans la discussion entre les Communautés ? Vous avez parlé d’un groupe qui devait être constitué. L’a-t-il été et, si oui, quel est le résultat de cette ébauche d’harmonisation ?
Quatrième élément, primordial à mes yeux : la prévention. La prévention, présente dans de nombreux domaines autres que le dopage, est un sujet un peu « tarte à la crème ». Force est pourtant de reconnaître qu’après une seule tentative réussie, il est souvent trop tard pour faire comprendre à l’intéressé le risque qu’il encourt. Je ne parle pas seulement du risque pour la santé, mais aussi de celui qui regarde les compétitions et la régularité des performances. Il suffit de braver une seule fois l’interdit pour ressentir un certain plaisir, puisque les résultats sont meilleurs. Le travail doit donc être fait en amont. Mieux vaut prévenir que guérir.
À cet égard, une campagne initiée par Mme Dupuis avait été menée en collaboration avec l’AISF : spots TV et radio, distribution de 10 000 brochures dans les fédérations… Quelles furent les suites de cette campagne ? La diffusion de cette brochure a-t-elle eu un impact sur le résultat des contrôles effectués ? Votre réaction à cette campagne avait été partiellement critique. La brochure sous-entendait qu’au-delà de certaines limites, on ne pouvait plus parler de sport. Pour ma part, c’est le cas dès que l’on se dope. Parler de « limites » était donc difficile à comprendre, en tout cas pour ceux qui pensent que le dopage doit être sanctionné.
Nous ne sommes pas détenteurs de la vérité universelle, monsieur le ministre, et j’entends de plus en plus souvent des discours favorables à la légalisation sur le dopage. Maître Misson, par exemple, est venu dire au Sénat qu’il fallait libéraliser le dopage, sous contrôle médical. Cela donne quand même froid dans le dos… Dès qu’un sportif commence à utiliser ces produits, il ne faut pas s’attendre à ce que l’éthique soit respectée. Un dérapage risque d’en entraîner d’autres.
De nouvelles campagnes sont-elles envisagées ? Dans l’affirmative, à partir de quels critères et selon quelles modalités ? Quelles en seront les cibles : les sportifs de haut niveau, l’amateur ou encore « monsieur tout le monde » ? Comment y associer les sportifs ? C’est peut-être par ce biais-là qu’il faudrait sensibiliser le public au problème.
J’ai lu récemment une déclaration de Mme Christiane Ayotte, responsable du laboratoire antidopage de l’Institut national de recherche scientifique, à Laval, au Québec. Ce laboratoire est renommé, car la plupart des analyses – à l’échelon mondial – y sont effectuées. Je vous lis un extrait de cet article : « Les athlètes dopés sont déresponsabilisés. On ne leur dit pas ce qu’on leur injecte et
ils ne veulent pas le savoir. Parfois, ils sont âgés de vingt-sept ans et ils se laissent encore traiter comme des enfants par leur entraîneur et leur entourage ! Il faut que ça cesse. »
Nous connaissons tous des sportifs qui ne s’intéressent qu’à la seule performance. Ils donnent parfois l’impression de ne s’intéresser qu’à leur passion, sans tenir compte des autres aspects de la vie, pourtant indispensables pour atteindre un certain équilibre. Je voudrais savoir comment ce problème sera traité dans la prochaine campagne.
Les fédérations doivent également être conscientisées. Elles ne peuvent plus se réjouir de la réussite d’un de leurs membres, si ce résultat n’a pas été obtenu de manière éthique.
Les jeunes ont tendance à se laisser influencer par les autres membres du groupe qui ont fait l’expérience de produits ayant amélioré leurs performances. Il faut leur expliquer que choisir de ne pas se doper dépend de leur seule volonté.
Enfin, le monde de l’amateurisme fait appel aux mêmes produits dopants, sans contrôle, avec les risques que cette pratique fait courir à leur santé. Si les conséquences sanitaires représentent des montants importants, il en est de même des campagnes de contrôle antidopage.
Pour terminer, l’organisation même du sport n’est-elle pas pervertie au départ ? À tant rechercher la performance, ne risque-t-on pas d’aller trop loin ? Dans ces compétitions à répétition, les athlètes ne courent-ils pas inéluctablement le risque de se brûler les ailes ? Demander à un joueur de football de participer à des compétitions tout au long de l’année, en semaine et pendant le week-end, ne constitue-t-il pas un dérapage par rapport aux capacités d’un coeur humain ?
La grandeur de l’être humain, c’est de pouvoir se dépasser, mais c’est aussi sa faiblesse s’il le fait avec des moyens inappropriés. Nous ne devons pas en arriver à une situation où l’on ne croirait plus dans le vainqueur, où l’on mettrait en doute les résultats obtenus parce que plane un soupçon de dopage.
Mon propos n’a pas pour objectif d’être polémique. Mais j’estime qu’en dix-huit mois, les mesures prises contre le dopage ont été insuffisantes. Je sais que vous aimez le sport et que vous souhaitez faire avancer ce dossier, mais j’ai l’impression que la question du dopage n’est pas prise à bras-le-corps. Je vous demande de ne pas laisser le dopage prendre une longueur d’avance.
Mme Isabelle Lissens (MR). – Monsieur le président, je souhaite interroger le ministre sur les derniers chiffres du dopage en Communauté française.
Un très léger recul a été enregistré ; en un an, le nombre de contrôles antidopage positifs a diminué de 1,4 %, passant de 7,8 à 6,4 %. Ces résultats sont positifs mais doivent être considérés avec prudence. En effet, le ciblage des contrôles a été profondément modifié. À l’heure actuelle, ceux-ci concernent désormais 85% de sportifs de haut niveau et 15% d’amateurs. Cette proportion était inverse jusqu’en mai 2005. Le ciblage des contrôles étant différent, les résultats le sont également.
Par exemple, le nombre de cas positifs au cannabis est passé de 39 à 19. Le cannabis étant une drogue beaucoup plus utilisée par les sportifs amateurs, cette baisse peut s’expliquer par la diminution du nombre de contrôles effectués dans cette catégorie, mais elle peut également être liée au fait que les athlètes de haut niveau sont en général mieux informés en matière de dopage.
Monsieur le ministre, face à ces chiffres, vous avez déclaré que le budget consacré en 2006 à la lutte antidopage n’allait pas évoluer et qu’il allait rester le même qu’en 2005. Ne conviendrait-il pas, au contraire, de l’augmenter pour pouvoir effectuer davantage de contrôles ?
Vous avez également annoncé que vous souhaitiez organiser une rencontre avec les parquets de l’arrondissement de Liège pour assurer une meilleure coordination dans la lutte antidopage. Cette
rencontre a-t-elle déjà eu lieu ? Quels en ont été les résultats ? Des rencontres ont-elles été organisées dans d’autres arrondissements ?
Enfin, le nombre de contrôles antidopage effectués en 2005 a diminué par rapport à 2004, passant de 1 173 à 984. Cela me paraît incohérent étant donné que vous présentez la lutte antidopage comme un des objectifs majeurs de votre action.
M. Claude Eerdekens, ministre de la Fonction publique et des Sports. – Les moyens financiers alloués à la lutte contre le dopage au budget 2006 sont équivalents au budget 2005 mais nettement supérieurs à celui de 2004, à concurrence de 25 %. Cette augmentation non négligeable nous avait paru nécessaire.
Si je pouvais disposer d'un budget supérieur à celui qui existe actuellement, je serais le premier à vous proposer d'augmenter l'allocation budgétaire consacrée à la lutte contre le dopage. Mais à budget inchangé, je ne puis augmenter les dépenses et réduire en même temps les frais de fonctionnement de nos centres Adeps ou les subventions allouées aux fédérations sportives. Je dois m'en tenir au budget qui a été fixé, comme mes collègues du gouvernement. Pour chaque allocation budgétaire, la volonté de chacun serait de disposer de moyens beaucoup plus importants. Je prends à témoin Mme Fonck qui, comme moi, est confrontée quotidiennement aux mêmes réalités budgétaires.
Le nombre de contrôles est-il suffisant ? Il faut savoir qu'en réalisant mille contrôles en Communauté française, nous faisons mieux que la République française puisque ce grand pays de 62 millions d'habitants réalise 8 500 contrôles par an, soit un contrôle pour 7 300 sportifs, à comparer avec les 4 500 contrôles annuels effectués en Communauté française.
La diminution du nombre de contrôles enregistrée en 2005 résulte de la démission d'un médecin-contrôleur. Au terme d'une procédure de sélection, il a été pourvu au poste vacant à la mi-décembre 2005. Le cadre étant à nouveau complet, nous devrions être en mesure de réaliser un nombre de contrôles équivalent à celui de 2004.
Même si le décret ne le stipule pas, il est obligatoire d'avertir le parquet des faits de dopage constatés. Cette obligation figure à l'article 29 du Code d'instruction criminelle puisque tout officier de police judiciaire doit aviser le parquet des infractions qu'il constate. Or, les médecins-contrôleurs ont cette qualité d'officier de police judiciaire.
Sous la précédente législature, la règle était de conserver ces résultats et de ne pas les communiquer au parquet. Je me souviens avoir déjà expliqué cela à Mme Defraigne, qui m'avait interpellé à ce propos ; je lui avais dit que la loi fédérale prévoyant cette obligation, nous ne pouvions faire une redondance législative dans le décret. Par le biais d'une note verte, j'ai rappelé à l'administration que les médecins-contrôleurs devaient systématiquement en référer au parquet et qu'ils étaient tenus à l'instar des officiers de police judiciaire au secret professionnel.
Sur le plan administratif, ils relèvent de la Communauté française mais, sur le plan pénal, ils relèvent de l'autorité du procureur du Roi. Ils sont donc tenus de collaborer avec le juge d'instruction éventuellement désigné par le parquet. Dorénavant, ils agissent dans le strict respect du Code d'instruction criminelle.
J'en viens à l'attitude du ministère de la Justice. J'ai écrit à Mme Onkelinx pour lui faire part de la nécessité d'obtenir le concours des parquets dans la lutte contre le dopage. Une réunion s'est tenue au palais de justice de Liège le 13 janvier 2006 à l'initiative du substitut du procureur général ; les représentants des autres parquets de l'arrondissement judiciaire y étaient conviés. Des membres de l'administration et des membres de la cellule antidopage ont saisi cette opportunité pour faire le point avec le parquet sur la législation en vigueur en Communauté française. Les parquets, submergés de travail, n'étaient guère au fait de notre réglementation. L'échange d'informations s'est avéré fructueux.
Lors de cette réunion, à laquelle participait l'un de mes représentants, on a souligné qu'il était essentiel de s'attaquer au fléau de la distribution, de la vente et de la consommation dans de nombreuses salles de fitness de produits interdits dans le cadre de la lutte antidopage. Il n'y a pas lieu de généraliser mais il faut savoir qu'un certain nombre de salles de fitness sont le lieu de circulation de produits interdits. L'un de nos médecins contrôleurs qui voulait réaliser des contrôles dans une telle salle a été menacé de coups. Devant cette réaction violente, il a opté pour une retraite stratégique. Une telle situation est inadmissible. Lorsqu'un officier de police judiciaire se rend dans une salle de fitness pour y effectuer un contrôle, rien ni personne ne peut l'empêcher d'assumer sa mission. Le parquet a confirmé que lors de prochaines opérations, qui seront menées avec la discrétion d'usage, des forces de l'ordre seront, si nécessaire, aux côtés des médecins de la Communauté française pour la réalisation de ces contrôles.
En ce qui concerne les statistiques, en 2004, conformément à la politique de Mme Maréchal, on contrôlait les sportifs amateurs et non les professionnels. Je respecte ce choix personnel qui relevait de sa responsabilité ; elle estimait probablement que la santé de sportifs amateurs l'emportait sur celle des professionnels.
Mon avis étant un peu différent, j'ai suggéré en 2005 de réaliser 85 % des contrôles dans le sport de haut niveau et 15 % auprès des amateurs. Nous avons enregistré une diminution, ce qui est assez logique puisque les amateurs sont moins au courant des pratiques autorisées ou non que les professionnels. Ces derniers, mieux informés, passent plus facilement au travers des mailles du filet.
Il faut aussi savoir qu'une drogue douce comme le haschisch fait partie des produits interdits. Le code de l'Agence mondiale antidopage interdit l'usage de ce produit que de nombreux jeunes utilisent à des fins récréatives et non pour améliorer leurs performances. Dès qu’une telle drogue est détectée dans un contrôle antidopage, celui-ci est réputé positif et le sportif doit être sanctionné. Or, dans le monde du sport amateur, il est des jeunes qui pratiquent un sport mais qui, comme d'autres jeunes, fument aussi parfois un joint. Par ailleurs, les traces laissées par l'utilisation de ce type de produit subsistent pendant six semaines. L'une des explications de la diminution sensible de la détection des produits tels que le haschisch ou d'autres stupéfiants est apparemment à rechercher dans le fait que les sportifs professionnels les utilisent moins que les amateurs.
Une autre explication est que les sportifs professionnels sont très au courant des exemptions thérapeutiques. La réglementation admet l'utilisation de produits interdits sous certaines conditions. Un athlète malade peut être amené à prendre pour se soigner des médicaments comportant des produits interdits, dans des quantités interdites. Cependant, on considère qu'il y a exemption dès que le sportif professionnel peut faire justifier par son médecin personnel et par celui de sa fédération qu'il est réellement atteint de telle maladie et qu'il se soigne en prenant tel ou tel médicament dont on a retrouvé des traces raisonnables lors du contrôle.
Tout cela figure dans la réglementation, même au niveau mondial. Je me souviens d’un footballeur bien connu souffrant du dos qui, bien que contrôlé positivement, n’a pas été considéré comme dopé parce que le produit était la conséquence du traitement auquel il était soumis.
Voilà qui peut expliquer la diminution constatée : d’une part, moins de drogues récréatives et, d’autre part, les exemptions thérapeutiques utilisées par les sportifs professionnels. Par contre, les joueurs des divisions inférieures qui, par exemple, se soignent pour une bronchite, ne bénéficient pas d’exemption thérapeutique et peuvent donc être contrôlés positifs.
En 2006, j’ai fait le choix de ne contrôler que les professionnels. Cela ne veut pas dire que l’on ne recommencera pas à contrôler les amateurs en 2007.
Comment choisit-on les disciplines ? J’ai tenu à ce qu’il n’y ait pas d’injonctions positives ou négatives l’égard de la cellule antidopage. Je souhaite que cette cellule, composée de médecins et de médecins-inspecteurs ayant la qualité d’officier de police judiciaire, puisse travailler en toute
indépendance. Je le répète, je ne désire pas interférer dans le fonctionnement de la cellule, mais je souhaite toutefois pouvoir bénéficier a posteriori des renseignements statistiques.
Pour répondre à M. Crucke, la convention internationale contre le dopage a effectivement été adoptée en Paris en octobre dernier. C’est un pas important dans la bonne direction. Ce texte doit encore être ratifié par trente États pour sortir ses effets. En Belgique, cette ratification s’avère malheureusement plus compliquée parce que nous sommes un État fédéral et qu’une collaboration doit exister entre l’État fédéral et les communautés.
Sur le plan technique, la situation est assez complexe. Les Relations extérieures fédérales reçoivent le texte à approuver qui est ensuite transmis aux communautés qui doivent le ratifier par un vote au parlement. Le membre du gouvernement chargé de ce dossier à la Communauté française est Mme Simonet en sa qualité de ministre des Relations extérieures. J’ai donc demandé à cette dernière de réserver la meilleure suite à cette ratification et ne manquerai pas de lui rappeler, comme j’ai déjà eu l’occasion de le faire en décembre 2005, l’importance de ce dossier pour le monde du sport.
M. Crucke pense qu’il serait bon d’avoir un système unique en Belgique. Je partage son avis, à savoir qu’il faudrait une politique commune aux trois communautés. Cependant, il s’agit d’une matière communautarisée. Chaque communauté devrait donc adopter un décret identique. Je reconnais qu’il est un peu ridicule d’avoir en Flandre un système différent de celui en vigueur en Communauté française ou en Communauté germanophone. Une réunion des trois ministres communautaires s’est tenue à ce propos au cours de laquelle j’ai défendu l’idée d’un texte commun.
Une nouvelle réunion des trois gouvernements, de leurs ministres concernés et de leur administration se tiendra à la mi-mars prochaine. L’essentiel pour moi est d’arriver à un texte commun. Je ne sais pas si cela sera possible dans la mesure où la conception dans le Nord du pays est différente de celle en vigueur en Communauté française et en Communauté germanophone. Je me plais à louer la qualité des contacts que j’ai pu avoir avec ma collègue, Mme Rijkmans. Nous sommes sur la même longueur d’onde. Ce qui a été débattu avec M. Anciaux, mon collègue néerlandophone, était loin d’être négatif. J’attends la matérialisation des bonnes intentions qui ont été annoncées. Si, dans le courant de cette année, nous pouvions voter dans les trois communautés un texte similaire, en s’inspirant de ce qui existe à l’Agence mondiale antidopage et de ce qui se trouve dans la convention adoptée à Paris à l’Unesco, nous irions dans la bonne direction.
Les campagnes de sensibilisation ont leurs qualités et leurs défauts. Mme Maréchal a organisé une campagne en 2004 mais qui a sorti ses effets en 2005. Je ne critiquerai pas cette campagne. J’ai souhaité organiser une nouvelle campagne. Un marché public sur l’éthique a été lancé, avec publication au Moniteur Belge. Deux firmes seulement ont présenté un projet. J’ai considéré, vu le budget présenté, qu’il était imprudent de s’engager dans la concrétisation de ces marchés assez coûteux, dans la mesure où je ne bénéficiais pas de garantie de qualité. J’ai préféré reporter la campagne. Nous lancerons donc un nouveau marché public dans le dernier trimestre 2006. Nous désirons rencontrer tous les objectifs de qualité pour mener cette campagne éthique.
Il est évident que la prévention est importante et que les campagnes de sensibilisation ont un rôle à jouer. Parallèlement, il faut mener des campagnes de répression. Comme je l’ai dit à Mme Lissens, il est important que les parquets jouent leur rôle. Les sanctions pénales ne relèvent pas de la Communauté française, mais exclusivement du pouvoir judiciaire. Les sanctions « sportives » ne relèvent pas de la Communauté française, mais des fédérations.
Lors d’une nouvelle réunion prévue le 10 mars, avec l’ensemble des fédérations que je verrai pour la sixième fois, je plaiderai pour une mutualisation de la lutte contre le dopage au niveau des fédérations. Les grosses fédérations, comme celles du basket ou du tennis, sont armées pour traiter des dossiers de sportifs contrôlés positifs et convaincus de dopage. Les petites fédérations de mille ou deux mille membres sont assez désarmées pour faire face à des batteries d’avocats qui accompagnent les sportifs convaincus de dopage.
Avec M. Zintz, vice-président du COIB, j’ai examiné la possibilité d’une mutualisation des services au sein des fédérations afin de les rendre plus performantes dans la lutte contre le dopage. Je tiens aussi à signaler que les fédérations auxquelles j’ai présenté la cellule antidopage de la Communauté française, me paraissent vouloir tenter d’éradiquer ce fléau. Cependant, comme vous le savez, la technologie avance parfois plus vite que les textes de prévention ou de répression. Par rapport aux laboratoires et aux chercheurs, nous sommes parfois en retard d’une ou deux années. On découvre aujourd’hui des produits qui seront interdits dans deux ou trois ans mais qui, pendant un certain temps, ont offert à des sportifs la possibilité d’obtenir, de façon inadmissible, des résultats qu’ils n’auraient pas eus sans cette supercherie.
Nous sommes très attentifs au problème, mais il faut reconnaître que le domaine est extrêmement complexe et a des ramifications sur le plan international. La Communauté française est déterminée et volontaire, mais consciente qu’avec 4 400 000 habitants, par rapport aux six milliards d’habitants de la planète, et face au fléau international, notre pierre apportée à l’édifice est petite. Nous souhaitons cependant contribuer à un édifice solide.
M. Jean-Luc Crucke (MR). – Il est vrai que le budget a crû entre 2004 et 2005 mais, vous l'avouerez, monsieur le ministre, cette augmentation, même si elle représente 25 %, reste pelliculaire en comparaison des 7 milliards de l'ensemble du budget de la Communauté française. Je crains que ces quelques moyens supplémentaires ne nous permettent pas d'être beaucoup plus efficaces dans le contrôle.
Tout est une question de choix de stratégies. Vous avez comparé votre situation à celle de la France. Si nous ne disposons pas des moyens nécessaires à des contrôles efficaces, nous devons peut-être privilégier la prévention. C'est un choix qui vous appartient.
Vous avez par ailleurs parlé de la collaboration avec le parquet. Nous ne pouvons que nous en réjouir. Si j'insiste tant sur l'harmonisation des législations, à laquelle je vous sais favorable, c'est parce qu'il extrêmement difficile pour un parquet unique, même s'il est organisé par arrondissements judiciaires, d'appliquer des législations différentes, particulièrement à Bruxelles qui est souvent le théâtre de manifestations internationales. Cette coexistence de législations différentes est une difficulté supplémentaire.
Quant aux contrôles, vous dites que vous ne tenez pas à savoir de quelle manière ils sont exercés. Je peux le comprendre. Il me paraît toutefois important de pouvoir décortiquer a posteriori la manière dont la cellule antidopage a travaillé. La cellule antidopage pourrait en tirer des enseignements pour l'avenir.
Enfin, je note que la Convention internationale contre le dopage aura rapidement franchi le cap de la commission des Relations internationales. Le texte relatif au patrimoine immatériel a eu plus de chance que celui qui concerne le sport puisque, grâce notamment au concours de l'opposition dont un membre préside cette commission, il a pu être examiné rapidement et efficacement. J'espère donc que l'on fera encore appel à notre soutien pour que la Convention contre le dopage puisse être adoptée rapidement car il s'agit d'un outil important pour des contrôles antidopage performants à l'avenir.
Mme Isabelle Lissens (MR). – Sur les moyens financiers, j'ai envie de vous dire, monsieur le ministre, qu'il faut se donner les moyens de ses ambitions. Il est dommage que le budget n'ait pu être augmenté, ce qui impose une sélection des objectifs. Comme l'a dit M. Crucke, il faut inévitablement faire des choix stratégiques et certains domaines sont donc favorisés au détriment d'autres.
Vous dites que la diminution du nombre de contrôles est la conséquence de la démission d'un médecin. J'en prends acte. Nous verrons si les contrôles pourront être renforcés en 2006.
Quant aux réunions avec le parquet, je ne peux que vous encourager à les perpétuer car il est important, surtout dans ce domaine, que toutes les parties poursuivent des objectifs communs.
M. le président. – Les incidents sont clos.

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Sport: dopage:ratification de la convention internationale contre le dopage dans le sport

Interpellation de M. Jean-Luc Crucke à Mme Marie-Dominique Simonet, vice-présidente et ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Relations internationales, et à M. Claude Eerdekens, ministre de la Fonction publique et des Sports, ayant pour objet « la ratification de la convention internationale contre le dopage dans le sport » (Article 59 du règlement)

M. Jean-Luc Crucke (MR).

– Il ne se passe pas un jour, en Communauté française comme ailleurs, sans qu'il soit question de dopage, de non-respect délibéré des règles dans le milieu du sport. Certaines prouesses sportives se transforment en cauchemar pour leur auteur tandis que la valeur du résultat s'apparente à un échec.
En 2004, l'AMA, l’Agence mondiale antidopage, avait élaboré un code mondial antidopage adopté par 163 pays signataires de la Convention de Copenhague. Cependant, cette déclaration ne lie pas les gouvernements. Pour pallier cette insuffisance de force contraignante, l'Unesco et son directeur général, M. Matsura, ont préparé la Convention internationale de lutte contre le dopage. L'objectif, partiellement atteint, était son entrée en vigueur avant les Jeux olympiques de février 2006 à Turin. Cette convention, qui fut adoptée par les États le 19 octobre 2005, doit encore être ratifiée par les parlements. Pour entrer en vigueur, elle doit avoir été ratifiée par trente pays. C'est aujourd'hui chose faite puisque le trentième pays – le Luxembourg – l'a ratifiée récemment et que la France le fera dans deux jours.
Qu'en est-il en Communauté française ? Le 3 mai 2006, M. Eerdekens évoquait l'alchimie institutionnelle de notre pays et affirmait qu'une étape importante avait été franchie, celle du ministère fédéral des Affaires étrangères, où le groupe de travail sur les traités mixtes avait reconnu le caractère mixte de cette convention. Aujourd'hui, quelle est l'explication du blocage ? La commission des Relations internationales souhaite travailler au plus vite à ce traité. En dépit de l'alchimie institutionnelle, une certaine proactivité permettrait de faire avancer ce dossier qui relève à la fois de nos compétences en relations internationales et en matière sportive.
L'intérêt de figurer au nombre des trente premiers signataires ne résidait pas seulement dans la fixation de la date d’entrée en vigueur, à savoir le 1er février 2007, mais aussi dans la composition du comité de suivi. Il est évident que les pays les plus rapides à faire procéder à la ratification par leur parlement se retrouveront en position favorable pour un siège dans ce comité de suivi.
Cela signifie-t-il que l'on renonce à l'ambition de s'y retrouver ? Y participer est à la fois un message adressé aux autres pays et un message intérieur. La confrontation et le dialogue avec les autres pays signataires permettent de tirer des conclusions en matière de suivi. Les autorités publiques pourraient aussi lancer un message fort à leur opinion publique en montrant qu’elles prennent ce problème au sérieux. Renoncera-t-on à cette ambition qui me semble pouvoir être partagée par la majorité et par l'opposition ?
Par ailleurs, l'AMA a également prévu que les pays qui ne respecteraient pas les conditions de la convention ne pourraient plus organiser de compétitions internationales. Nous devons tout faire pour que les compétitions internationales organisées dans le pays respectent en tous points les conditions imposées par la convention internationale de lutte contre le dopage. Si tel n'est pas le cas, quelle serait la sanction ? Il n'y en a pas puisque notre parlement n’a pas ratifié la convention. Il s’agit là d’une difficulté supplémentaire.
Cela ne signifie pas que les autorités internationales ou l'AMA iront jusqu'à refuser un pays qui organise de nombreuses compétitions internationales mais si nous ne donnons pas de signes positifs, la concurrence est telle pour l'organisation de certains événements internationaux – je pense à
des événements organisés à Bruxelles, mais aussi aux championnats d’Europe de volley-ball féminin qui seront organisés en 2007 à Charleroi avec le Luxembourg et la Communauté française –, que l’on risque de jeter le discrédit sur notre pays alors que les compétitions internationales devraient plutôt servir à asseoir notre réputation d'excellence en matière sportive.
Vous l'aurez compris, cette interpellation ne se veut pas polémique. Je suis sincèrement déçu que nous n'ayons pas avancé plus vite. Nous devons tout faire pour que ce dossier arrive rapidement au parlement.
Je souhaiterais également obtenir une réponse aux autres questions plus concrètes qui vous ont été posées.

Mme Marie-Dominique Simonet, vice-présidente et ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Relations internationales.

Vous interpelez régulièrement mon collègue Claude Eerdekens, monsieur Crucke, et nous avons supposé que vous aviez aussi envie de m'entendre. Je répondrai au nom du gouvernement, donc du ministre Eerdekens, ainsi qu’en mon propre nom.
Comme vous venez de le dire, une conférence avait été organisée le 10 janvier 2003 par l'Unesco. Elle regroupait les ministres et les hauts fonctionnaires de l'éducation physique et du sport. Ces derniers étaient convenus d'élaborer le plus rapidement possible une convention internationale contre le dopage dans le sport. Nous connaissons en effet les dérapages dans ce domaine et je crois qu'il y a un large consensus au sein de cette assemblée, et au-delà, pour les enrayer.
Le 19 octobre 2005, le projet de convention internationale de lutte contre le dopage dans le sport a été adopté à l'unanimité. C’est une belle victoire de plus de l'Unesco, grâce à sa conférence générale. La Communauté française a particulièrement veillé à ce que cette convention soit ratifiée dans les meilleurs délais. La Belgique a été le premier État européen à adopter une législation antidopage dans sa loi du 2 avril 1965, laquelle criminalisait le recours au dopage, tant dans le chef du sportif que dans celui de son entourage.
À la suite de la réforme de l'État de 1985, les compétences en matière de sport et donc, de lutte contre le dopage ont été transférées aux communautés. Le 8 mars 2001, la Communauté française a adopté le décret relatif à la promotion de la santé dans la pratique du sport, à l'interdiction du dopage et à sa prévention. Ce décret est entré en vigueur le 24 décembre 2002. Il dépénalise le dopage dans le chef du sportif, lequel encourt toutefois une sanction disciplinaire et/ou administrative décidée par la fédération sportive concernée. De plus, il organise la prévention, le suivi médical, la promotion de la santé dans le sport ainsi que les procédures de contrôle, de sanction et de recours en matière de dopage.
La convention Unesco impose effectivement aux États contractants de mettre en oeuvre dans leur législation interne les principes du Code mondial antidopage. Ainsi, ce dernier sera appliqué non seulement via des actions du mouvement sportif mais aussi, de façon complémentaire, via des actions menées par des autorités publiques.
Les parties contractantes à la convention s'engagent notamment à adopter des mesures aux niveaux national et international conformes au code, à encourager toutes les formes de coopération internationale visant la protection des athlètes, l'éthique sportive ou le partage de résultats d'enquêtes et, enfin, à promouvoir la coopération internationale entre les parties contractantes et les organisations de lutte contre le dopage dans le sport, en particulier l'Agence mondiale antidopage.
J'en viens à l'état des lieux en Communauté française. Comme mon collègue l'a sans doute dit en avril dans sa réponse, le groupe de travail sur les traités mixtes, au sein du service public fédéral Affaires étrangères, a considéré le 21 mars 2006 que la convention relevait exclusivement de la
compétence des communautés. Ce n'est pas une étape de pure forme, mais elle est très importante et même indispensable pour entamer les procédures de ratification.
En mai 2006, les Nations unies ont envoyé un modèle d'exposé des motifs destiné à être adapté par chacun des pays signataires. Fin juillet, il y a eu une réunion entre mon administration et l'administration des sports afin d'adapter cet exposé des motifs. En novembre 2006, ce dernier a été finalisé au sein de mon administration, et l'avis de l'Inspection des Finances a été demandé le 22 décembre; nous l'avons reçu le 28 décembre.
La phase administrative du dossier a donc été menée à bien dans des délais tout à fait normaux et raisonnables. Elle est désormais achevée, ce dont nous nous félicitons.
La procédure d'assentiment étant achevée et le dossier étant complet, je vais pouvoir le présenter lors de la prochaine réunion du gouvernement. Ce ne sera dès lors plus qu'une question de semaines avant qu'il soit présenté devant ce parlement pour y être ratifié.
Le comité de suivi de la convention antidopage n'est pas une structure où certains pays seraient admis et d'autres pas. Le nombre de pays participants n'est pas limitatif et il n'y a pas davantage de date limite de participation.
Le comité de suivi est une conférence des États-parties extrêmement collégiale, qui se réunit en session ordinaire tous les deux ans en vertu de l'article 28 de la convention. Elle se tiendra pour la première fois à Paris dans le courant de février. Notons que si seuls les États-parties à la convention peuvent assister à la conférence comme participants à part entière et ayant le droit de vote, les autres États membres de l'Unesco, dont la Belgique, peuvent néanmoins assister aux travaux et y participer en tant qu'observateurs. La Communauté française sera représentée. Nous serons donc présents à la Conférence de Paris en tant qu'observateurs. Nous aurons ensuite le statut d'État-partie dès que le processus d'approbation aura abouti.
Ces éléments me paraissent clairs et rassurants. Le traité sera adopté et nous participerons à la Conférence de Paris en février avec d'autres pays l'ayant déjà ratifié ou étant sur le point de le faire.

M. Jean-Luc Crucke (MR).


Ce sujet est assez technique et fait appel à des notions de relations internationales. Vous avez rappelé vous-même, madame la ministre, que la Belgique a été le premier pays à se doter d'une législation anti-dopage. C'était en 1965. Nous ne serons donc pas le premier parlement à ratifier un traité de ce type. J'ai compris que la procédure administrative était quasiment terminée. Il n'en reste pas moins désolant de voir que le Luxembourg nous a précédés en la matière.
Le formalisme en matière de relations internationales est important. Lors d'une mission à Genève où nous avons notamment travaillé avec l'Unesco, nous avons pu voir que le rôle d'observateur n'est pas le même que celui d'État-partie, malgré le fait qu'il donne accès aux mêmes informations. Cela changera une fois que le traité sera ratifié. J'espère que cela pourra avoir lieu dans les plus brefs délais.

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